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mercredi 12 avril 2017 à 08:19

Voisins vigilants (Gourdon)

Une vraie sécurité pour les personnes isolées…et les autres !



 

 Une trentaine de familles était réunie ce mardi soir à la salle de l’ancienne mairie de Gourdon, à l’appel de Jean-Paul Nowak, résidant sur la commune. Et plus précisément dans le « quartier du  triangle » comme il l’a baptisé. En effet, ce triangle relie le chemin de la forêt, celui des Loges et celui du Lavoir.
Et c’est ce « triangle » que les résidents de ce territoire veulent défendre, par le biais du dispositif de participation citoyenne « Voisins vigilants ».
Explication : la démarche de « voisins vigilants » également appelée « participation citoyenne » dans certaines communes consiste à sensibiliser les habitants, en les associant à la protection de leur propre environnement.

 

 

La connaissance par la population de son territoire et par conséquent des phénomènes de délinquance susceptibles de s’y produire, permet de développer un mode d’action novateur d’information des forces de l’ordre.

 

 

Empruntant la forme d’un réseau de solidarités de voisinage constitué d’une ou plusieurs chaînes de vigilance structurées autour d’habitants d’une même rue, d’un même immeuble ou d’un même quartier, le dispositif doit permettre d’alerter la gendarmerie de tout événement suspect ou de tout fait de nature à troubler la sécurité des personnes et des biens dont ils seraient les témoins.

 

Mais attention ! Ce dispositif n’a pas vocation à se substituer à l’action de la gendarmerie…Ne jouons pas les cow-boys, ni les justiciers !

 

A ce jour, plus de 2500 communes en France sont inscrites sur le site national des Voisins vigilants. Dont celle maintenant de Gourdon, qui est riche de 900 habitants.
Pourtant, la commune n’est pas partie prenante dans ce dispositif. Même si le maire de Gourdon, Jacqueline Ackermann, soutient ces 31 familles, elle n’a pas engagé sa commune dans cette opération. « Il aurait fallu que tous les habitants soient concernés… » dira M. Nowak.

 

L’idée est venue à ce dernier lors de la recrudescence des cambriolages de ces deux dernières années. En discutant avec plusieurs de ses voisins, il s’est aperçu que pratiquement personne ne se connaissait et surtout, personne n’avait été mis au courant de ces vols. « D’autant plus que le quartier comprend des personnes seules, isolées, qui aimeraient bien communiquer avec d’autres gens » précise Jean-Paul Nowak.

 

Des propos approuvés par Mme Malot et M. Repy, représentant Mme le maire excusée. Par ailleurs, outre M. Nowak, deux autres référents ont été nommés : Brigitte Gault et Richard Pribys
Comme le précisera M. Nowak, les référents sont « la courroie de distribution » entre les voisins. Ils possèdent une relation privilégiée avec les gendarmes. Ils sont aussi pour les membres non connectés à internet, le lien d’informations d’alertes et de messages aux autres voisins.

 

 

Jean-Paul Nowak précise : « Nous avons rencontré le Major Henriot de la gendarmerie de Saint-Gengoux qui nous a félicité de notre initiative et qui nous a donné de précieux conseils ».

 

 

A savoir : si vous vous trouvez en présence d’un cambriolage ou d’un délit civique conflictuel, n’intervenez surtout pas. Composez le 17 en décrivant précisément les faits de manière à organiser rapidement une intervention.

 

Il faut également prévenir les référents de notre communauté qui feront le nécessaire. Donner le maximum de renseignements sur les véhicules suspects, comme la marque, la couleur et le numéro d’immatriculation.

 

Et profitant de l’occasion, le gendarme leur a aussi conseillé de s’orienter vers l’opération tranquillité vacances et tranquillité séniors.
M. Nowak annonce que trois panneaux seront placés à chaque angle du « triangle » et qu’ils seront complémentaires aux autocollants des boites aux lettres.
A noter que les participants ont réglés la modique somme de 5 euros chacun pour l’achat des panneaux.
Chaque famille a été appelée afin que les autres participants connaissent tout le monde.

 

Interrogés par nos soins, Monique et Daniel trouvent l’initiative intéressante. « Personnellement, nous n’avons pas encore été cambriolés, mais tous nos voisins alentour l’ont été ! J’espère juste que nous le serons pas en rentrant de cette réunion… ».

 

Catherine a rejoint ses voisins par amitié pour M. Nowak, qui a réussi à la convaincre du bien-fondé de cette initiative. « C’est bien de fédérer les gens et se rendre service mutuellement ».

 

Bozenna, pour sa part, habite dans une impasse et ne connaissait pas ses voisins. Elle estime que ce n’est pas de la curiosité d’être attentif aux autres, et elle est motivée pour rapporter tout ce qui n’est pas normal dans le quartier…

 

Grégory et sa famille sont les petits nouveaux du quartier. Il trouve normal de s’entraider et ainsi d’éviter les cambriolages et autres incivilités.

 

A l’unisson, François se dit très ouvert aux autres et est toujours prêt à parler et rendre service aux voisins. « Et à boire un verre avec eux » ajoute-t-il en souriant.

 

Quant à Isabelle, elle trouve cette initiative géniale car à la campagne, on est un peu isolé…Et elle ne connait pas ses proches voisins.
Et pour preuve que ce quartier est finalement la cible préférée des escrocs : le matin même, un riverain s’est fait cambrioler en plein jour (voir le récit dans nos colonnes d’hier).

 

Et un problème récurrent est remis sur le tapis : « nous ne sommes pas toujours prévenus des exactions perpétuées dans les quartiers et la gendarmerie de Saint-Gengoux dont nous dépendons est à 45 mn de Gourdon ! » déplore M. Nowak.

 

Tandis que M. Repy opine du chef en disant qu’il lui était déjà arrivé d’avoir à faire la circulation lors d’un accident, en attendant que les gendarmes arrivent. « Ne serait-ce pas plus rassurant de dépendre du commissariat de Montceau ? »  s’interroge-t-il.

 

Un riverain raconte qu’il a été cambriolé il y a quelque temps entre 11h et 12h. Les malfrats se sont rendus sur sa terrasse, les voisins les ont remarqués, mais ils ont cru qu’il s’agissait d’ouvriers ou de membres de la famille… « S’il y avait eu les voisins vigilants, cela ne serait pas arrivé » se désole-t-il.
Enfin, un dernier témoignage a fini de convaincre l’assemblée qu’il faut faire quelque chose. Ainsi, ce couple était à la maison avec sa fille lorsque des personnes se sont amusées à sonner à la porte. Plus tard, les parents se rendent chez des amis, laissant la fille seule à la maison. Les sonneries continuent et la jeune fille prend peur. Lançant immédiatement une alerte aux autres voisins, avec succès.

 

 

Alors, les voisins vigilants, une vraie sécurité ou une mode éphémère ? On vous laisse le soin de choisir…

 

La réunion s’est terminée par un buffet de pâtisseries appétissantes, mais chacun, mine de rien, se demandait si pendant que le chat n’était pas là, les souris dansaient ! En clair : allons-nous découvrir en rentrant que nous avons été cambriolés ?

 

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