Il célébrera ses 74 ans de mariage avec Ginette en avril prochain !

 

C’est dans sa maison à Gourdon, en compagnie de son épouse Ginette et du maire de la commune de Gourdon, Marc Répy, que Paul Gueugnon, a accueilli Montceau-news pour revenir sur sa vie.

 

« Je suis né à Gourdon, au Gris, le 6 février 1925. On est parti 8 ans à Montceau pour y habiter. Moi j’ai travaillé dans toute la France. » débute ainsi Paul Gueugnon pour raconter sa vie, celle d’un centenaire accompagné de la mère de ses enfants.

 

Marié le 7 avril 1951 à Ginette (93 ans), Paul a eu 3 enfants, 6 petits-enfants et 7 arrière-petits-enfants qui font sa fierté.

 

42 ans d’expérience professionnelle

 

Paul présente sa carrière sous l’angle du changement, du renouvellement, de la reconversion. En effet, sa vie est un vrai roman. Il a changé plusieurs fois de métiers. Pendant la guerre, il habitait en zone libre. La ligne coupait la forêt et passait par le château du Plessis. Elle passait par le jardin de chez M. Gueugnon au Gris.

Il habitait donc en zone libre mais travaillait en zone occupée : « Je passais tous les jours en vélo la ligne. Le midi, j’avais qu’une heure et demie pour revenir manger de Montceau. De temps en temps, je coupais par là. Si la patrouille était pas là, c’était bon. Sinon, il fallait que je refasse le tour. La guerre, j’en ai jamais parlé à personne. Cela me rend malade. Ce qu’on a vécu, c’est affreux. Et puis, nous on était privilégié. Mes parents avaient une ferme. On avait les volailles. On avait de quoi manger. Mais l’essence, le pain… Point de pain. On avait des tickets de tabac, de vêtements. On avait des tickets pour tout. » raconte-t-il.

 

En 1940, Paul avait 15 ans. Il était à l’école supérieure à Montceau en industriel. Et puis il a été obligé d’aller travailler : « Pendant la guerre, j’étais en apprentissage chez Aillot. Ils faisaient des routières. Pendant la guerre, on travaillait pour l’armement pour les Allemands. Quand la guerre était finie, je suis descendu au fond du puits. Ensuite, ils m’ont remonté au jour.

Au fonds, je suis resté quelques mois, au charbon, nu comme un ver.

Au jour, je faisais l’entretien. C’est là que je suis passé au bureau de l’organisation du travail. On avait à la houillère un ordinateur exceptionnel, un gama 30. On utilisait des cartes perforées qu’on repassait sur des bandes magnétiques. C’était climatisé. » se rappelle-t-il. Il travaillait alors à la pointe de la technologie !

 

A 45 ans, Paul se reconvertit !

 

En 1970, tout le service de Paul s’est reconverti. Son service a été privatisé. Les employés avaient une très forte prime de reconversion qui leur a permis de créer une entreprise indépendante. « On a mis des ordinateurs dans les sociétés. Je n’avais pas de diplôme. J’avais juste mon certificat d’étude. » commente-t-il.

 

A 45 ans, Paul a suivi une formation à l’Institut français de gestion. L’institut donnait un droit de facturer au niveau ingénieur : « Pendant trois ans, j’avais des bouquins haut comme ça. J’avais plus de travail que mes gamins qui étaient à l’école. C’était tous les week-ends. Je travaillais la semaine normalement. » raconte-t-il en riant.

 

Des loisirs, une vie remplie avec Ginette à ses côtés

 

Le dimanche, Paul se rendait à la chasse, prenait de temps en temps un congé le lundi.

 

Ginette, de son côté, travaillait dans une laverie automatique. Paul allait livrer le linge.

Puis c’est le déménagement dans leur maison actuelle : « On est venu là en 1959, là où on est maintenant. On était encore à la blanchisserie. Mais on était logé très mal. On avait les trois enfants.

On a acheté en viager. On a fait des travaux et après on est venu. »

 

Paul a été retraité en 1982. Mais il est resté très actif, faisant un peu de tout : élever des moutons, des chevaux, des vaches etc.

 

« Ma fille voulait faire du cheval. J’ai acheté deux chevaux, puis après on en avait 9. Après, il y avait le Champ du Moulin qui appartenait à mes parents. On a monté le PMU. Il y avait une boucherie. On a tout transformé. Et après, il y avait le PMU. Je n’ai jamais rien cherché. Je me trouvais face à quelque chose. On faisait ou on ne faisait pas. » dit-il humblement.

 

Paul, engagé à la mairie en tant qu’élu

 

Philibert, le papa de Paul, a été maire de Gourdon après la guerre.

Paul lui-même a été maire de 1978 à 1983. Avant, il avait été conseiller et adjoint.

 

Côté loisirs, Paul a beaucoup essayé, a été un sportif :  « Quand j’étais jeune, j’ai fait les sports : du vélo, du foot. Je faisais de l’haltérophilie, du judo, de la danse. Tous les dimanches, on allait en zone libre. On faisait les concours de danse. J’ai joué de l’accordéon. J’ai fait l’animateur. On chantait, on dansait avec un copain. On avait fait des cartes qu’on vendait.

J’ai fait du ski aussi. Je me suis même cassé une cheville. »

 

Côté vie professionnelle, Paul a été durant un temps moniteur d’auto-école pour aider son frère qui possédait son auto-école.

« J’ai fait de la conduite. J’ai été moniteur d’auto-école. Mon frère avait monté une auto-école à Montceau. Il m’a demandé de passer mon brevet pour venir l’aider. J’ai passé tous les permis : poids-lourds, moto… J’ai fait de la conduite sur glace à Valloire, sur le circuit automobile. Je faisais des dérapages sur glace. C’était un loisir. Je l’ai fait une fois. » raconte-t-il encore le souvenir bien en tête.

 

Depuis sa retraite, Paul s’occupe au sein de son jardin : 150 m² qu’il bêche deux fois par an. Il fait des légumes : « Cela me fait plaisir de donner des légumes aux gens. J’ai 15 poules encore. On a eu des moutons, des vaches… J’ai eu jusqu’à 100 moutons : les mères et les agneaux ».

 

Et les travaux ne lui font pas peur. Sa famille veille à limiter les élans de ce casse-cou !

 

Guy, Mireille et Jean-Marc, les enfants de Paul et Ginette sont leur fierté

 

Paul est aujourd’gui très fier de ses enfants : Guy (70 ans), Mireille (68 ans) et Jean-Marc (63 ans).

Son aîné Guy, âgé de 70 ans, est retraité après avoir assuré le poste de Directeur financier à AFE à Paris. Il a commencé à PPM à Montceau. Mireille était docteur ophtalmologiste et Jean-Marc a créé une entreprise à Pierrelatte, une entreprise de matériels, de pièces détachées pour les entreprises industrielles. Puis il a fait une entreprise de pré-contrôle des camions, avant les visites.

Ses enfants sont tous retraités.

 

Il reconnaît avoir été assez dur avec eux : « On les faisait travailler. Quand il n’y avait pas école, on les faisait travailler pendant les vacances. Mais aujourd’hui on est récompensé. »

 

 

Côté petits-enfants : Florian, 38 ans, l’aîné de sa fille est pilote de satellite et directeur de formateur à Siemens à Paris. Il va former les gens pour piloter les satellites. Lucille, sa sœur est médecin généraliste à côté de Grenoble. Baptiste est banquier. Et Timothée, le petite dernier est banquier à Paris. Avec sa compagne, ils s’en vont au Canada, le mois prochain.

La fille de son aîné était chef de cabinet du Sous-préfet d’Autun. Aujourd’hui elle est Directrice générale de la mairie de Bourgoin-Jallieu. Enfin, Wynona, la fille de Jean-Marc est assistante de direction dans une entreprise à Bollène.

 

Paul a de quoi être fier de sa vie et de sa famille en effet. Et l’on peut dire que tout au long de la journée, les siens et ses amis le lui ont bien rendu. Tout au long de notre passage, le téléphone n’a pas cessé de sonner pour honorer ce centenaire encore très actif qui conduit encore, part à la chasse et bricole de ci de là chez lui.

 

La Mairie devrait aussi l’accueillir pur l’honorer entouré de sa famille.

 

Une fois encore « bon anniversaire Monsieur et à l’année prochaine…