« La ronde de nos villages »
Aujourd'hui : Les Bizots
Aujourd’hui : Les Bizots
Jean Paul Luard, son Maire est intarissable lorsqu’il nous parle de son village. C’est en véritable passionné qu’il raconte, explique, et voyant parfois combien l’interlocuteur a du mal à suivre le cheminement de sa parole pleine de fougue, un petit sourire au coin des lèvres, il s’excuse et fort de sa conviction, poursuit sa narration.
Finalement, si on « patauge » un peu dans son histoire compliquée par l’affaire des clochers de Charmoy, de Saint Nizier sous Charmoy et des Bizots, on se dit que, cette histoire de ce village, née comme dans tant de nos villages ruraux par l’histoire de son église, n’a que peu d’importance par rapport à la beauté de son site, de ses paysages, à la sérénité qui y règne et l’incroyable bien être que l’on ressent lorsqu’on le traverse.
Cà sent le fleuri, çà sent le foin fraichement coupé, çà a la couleur des blés d’or, c’est aussi verdoyant, couvert par ci par là d’étendues d’eau plus ou moins grandes et calmes, reliées par les petites rivières aux sympathiques méandres et puis, les vaches, les chevaux respirent la santé et la liberté, oui, et nous le redirons sans doute en fin de reportage, çà sent si bon la France !
Bientôt, nous pourrons tous nous plonger dans l’ouvrage qu’est en train d’écrire Jean Paul Luard avec la complicité de Josette Duband, ouvrage commencé en 2012 qui traite avec précision des épisodes historiques qui ont amené la création du village des Bizots suite à des conflits entre les villages de Charmoy et de Saint Nizier sous Charmoy, conflits émanant des églises et en particulier d’une cloche de l’église de Saint Nizier.
A l’origine, Les Bizots, c’était Saint Nizier sous Charmoy, paroisse distincte composée de 34 villages, hameaux, écarts ou ferme. Cette paroisse ayant été supprimée en 1804, les fidèles devaient se rendre à Charmoy pour les offices. En 1834, M. Charollais, Maire de Saint Nizier, devenu aujourd’hui un petit hameau qui se mire dans le lac de la Sorme (presque face à l’ancienne auberge de La Gaité), obtint la construction d’une nouvelle église qui fut réalisée entre 1867 et 1871. La cloche de Saint Nizier ayant été transportée en 1810 au clocher de Charmoy, les paroissiens des Bizots décidèrent de la récupérer, ce qui fut à l’origine d’une équipée nocturne et clandestine… et d’une affaire….que l’ouvrage du Maire vous délivrera bientôt et de façon très complète.
Le village des Bizots est donc installé là où il est depuis la fin du 19ème siècle, le hameau qui le précédait tire son nom de la rivière « la Bize » qui passe près de lui, rivière qui se jette dans la Sorme qui, elle-même forme le lac de la Sorme suite au barrage de la rivière par un ouvrage réalisé en 1970 par la Communauté Urbaine Le Creusot- Montceau les mines. Ce grand lac est aujourd’hui un lieu prisé par les amateurs de pêche et c’est aussi le grand réservoir d’eau potable de toute une région.
Comme aime à le rappeler Jean Paul Luard, Les Bizots est un véritable havre de verdure où il fait bon vivre entre campagne et ville. La fresque peinte derrière l’autel, au fond de l’église par les habitants en est le témoin. Elle représente face à face les gens de la ville et les gens de la campagne, unis par l’amour de leur village au bord du lac, au milieu des prairies mais tout près de la ville. Cette fresque est tout simplement magnifique, tant par son style que par ce qu’elle représente !
Le village est situé sur le chemin ancestral qui menait les voyageurs de Montcenis à Mont Saint Vincent et plus loin encore…… Sur les lieux du hameau des Bizots se trouvait le relais pour ces voyageurs, il est symbolisé aujourd’hui par la pompe « Sauzay », installée depuis des lustres près de l’entrée de l’église, face à l’auberge. Si vous souhaitez connaître l’histoire des pompes SAUZAY, nous vous conseillons de vous reporter au n°149 de la revue de la Physiophile, dans laquelle notre Ami Roger Triboulin et Madame Noëlle Lignel mettent à jour avec talent une étude qui remonte au 19ème siècle.
Aux Bizots, si l’on prend la route du nord on se rend à Montcenis et avant d’arriver dans ce village médiéval, quelques kilmomètres avant, sur la droite, on trouve les Garcherys, lieu dit rural, mais où se sont construits bons nombres de pavillons modernes qui dominent la vallée et d’où l’on aperçoit le village des Bizots et ses superbes paysages alentours, jusqu’à Blanzy et même jusqu’à la centrale de Lucy à Montceau les mines.
Si l’on prend une des deux routes de l’Est, on va en direction de Montchanin ou du Creusot et c’est sur cette dernière que l’on trouve un lieu extraordinaire de divertissement, c’est « le Rock », un dancing rétro où se retrouvent plusieurs fois dans la semaine les amoureux de l’accordéon ou plus généralement les amoureux de la belle musique et les nostalgiques du « musette » qui s’adonnent à leur plaisir en écoutant les stars du piano à bretelles. Nous y sommes passés ce lundi dernier et nous avons été témoins que les couples valsaient « comme au bon vieux temps ». Le patron nous a même promis la venue, bientôt, de l’une de ces grandes stars, Michel Provost.
La route de l’Ouest nous emmène vers le hameau de Saint Nizier où est toujours visible la ruine de l’église et de la mairie et elle nous mène aussi vers le barrage de la Sorme, en passant par le magnifique Moulin des Joux, propriété privée avec son étang où barbotent les canards sauvages et sur les rives duquel gambadent quelque beaux chevaux. Si ce n’est pas çà le paradis, il doit vraiment ressembler à cet endroit.
Au sud enfin, la route nous emmène à Blanzy par « la Croix des Mâts », lieu dit qui évoque la mer. Pourtant celle-ci est loin ! En fait, ces « mâts » n’ont rien d’une mâture ! Il faut leur retirer l’accent circonflexe dont ils ont été affublés. Ainsi dépouillé, et prononcé à l’ancienne, en 3 sons, m-a-t, le mot redevient un vieux vocable très typique, qui, de Genève à la Bresse et au Chalonnais, désignait un gros tas de fourrage, de blé ou de fumier, un de ces signes extérieurs de la richesse paysanne auquel, jadis, personne n’était insensible, et qui pouvait servir de repère le long d’un itinéraire.
ZOOM SUR LE PIGEONNIER DES PERRINS :
Construit vers l’année 1856, ce pigeonnier servait uniquement à l’élevage des pigeons pour la consommation personnelle des propriétaires et non à l’élevage des pigeons voyageurs. Chaque jour, les volatiles étaient mis en liberté et partaient dans les prairies, ce qui provoquait des conflits entre propriétaires et fermiers car une partie de leurs récoltes disparaissait et chaque soir les pigeons réintégraient le pigeonnier des Perrins. Sous le pigeonnier était stocké la farine et le grenu pour préparer le pain que l’on faisait cuire à l’arrière, dans le four à bois. La construction du pigeonnier a été réalisée en pierres, torchis, briques pleines, avec la particularité d’une façade habillée en tuiles en bois de châtaignier où les pigeons entraient et sortaient par les lucarnes. Les pigeons se repéraient à cette façade et c’est en 1960 que Monsieur et Madame Michalik ont fait restaurer ce pigeonnier par un artisan couvreur afin de préserver le patrimoine de leur propriété.
Le village lui-même est resté très « à la campagne » puisque seul un sympathique lotissement lui est contigu.
Autour de son église, et de sa mairie, toutes deux actuellement superbement fleuries, se blottit toute sa vie sociale, intellectuelle et culturelle avec son école et à la rentrée 2012 ses 66 élèves en maternelle et primaire, son restaurant scolaire, sa garderie, sa salle des fêtes, son Espace Public Numérique, son Foyer rural, ses associations variées et dynamiques, sa base de Loisirs etc…
Oui, 453 habitants y vivent sur près de 22km2 avec parmi eux :
– Une bonne dizaine d’entreprises ( TPK Kubiez, SARL Duband, Joaillerie Legros, Menuiserie Loury, Le Rock, Le Petit Campagnard, RENOV Solaire, RENOV HYGIEN, Bizots Taxi, sarl Desjours, EARL Depoil, EURL Verdenet Jérôme….)
– 16 exploitations agricoles,
Et puis pour le plus grand plaisir des randonneurs, il existe 30kms de chemins pédestres au travers de la verte campagne ! Il y a vraiment de quoi se régaler !
Jean Paul Luard écrit dans sa future publication, lorsqu’il explique les difficultés qu’il a rencontrées avec Josette Duband pour l’écrire :
«Heureusement, quelques ainés constituent la mémoire vivante de notre cité et nous ont accompagnés avec enthousiasme tout au long de ce périple. Leurs souvenirs, leurs témoignages et anecdotes contés avec humour, parfois avec un brin de nostalgie, pourraient fleurir des pages et des pages. »
Comme cela doit être bon de les écouter et … de les entendre !
Monsieur le Maire, Amis des Bizots, nous avons voulu, très modestement par cet article, faire sentir à nos lecteurs combien votre village et ses alentours méritent d’être connus et honorés.
Oui, c’est sûr, qu’aux Bizots « çà sent si bon la France » !
Jean Michel LENDEL
Un commentaire sur “« La ronde de nos villages »”
Et ben oui…La voilà,la vraie FRANCE..!!!!
Celle qu’on aime .!!!! Et qu’on voudrait conserver.
ça sera dur…!!!!
Cordialement.