Patrimoine (Mont-Saint-Vincent)
Déplacement d’une statue celtique datant de l’âge des métaux
Elle trônait depuis longtemps devant le musée du Grenier à sel, sans que personne – sauf les amateurs d’art celtique – ne la remarque spécialement. Et sacrilège ! Les visiteurs ne craignaient pas d’y adosser leur vélo ou de s’assoir carrément dessus. Quand ils ne posaient pas les pieds sur la tête pour relacer leurs chaussures…
Or, cette statue n’est pas qu’un vulgaire amas de pierre. Bien au contraire ! « C’est une statue celtique qui date peut-être de la fin de l’âge des métaux, c’est-à-dire qu’elle peut bien avoir 2500 ans ! » commente André Triboulin, Président de Passion Patrimoine.
Ajoutant : « A moins que ce soit une copie comme cela se faisait au Moyen-âge. Dans ce cas, elle aurait 1 000 ans de moins ! ». Ce que ne pensent pas les personnes présentes ce matin-là.
Cette statue, qui pèse environ 200 kg, n’a pas toujours été exposée devant le musée du Grenier à sel. Elle a été trouvée dans les jardins de la maison de retraite (dans l’environnement de l’ancien château médiéval) en août 1964 et a été ramenée vers le musée en 1968. Seules deux autres statues celtiques sont exposées au Musée Denon à Chalon-sur-Saône.
Et comme le disent les membres de la Physiophile, « les lieux où étaient visibles ces statues dans les années 60, ont évidemment été bouleversés par les trois campagnes de construction de la maison de retraite… ».
Compte tenu de sa rareté et de sa vulnérabilité, l’association a décidé de mettre cette statue à l’abri, à l’intérieur du musée du Grenier à Sel.
Dès 8 h ce jeudi matin, l’entreprise Thomasset de Mary, était à pied d’œuvre. Autour des ouvriers, le président précité André Triboulin, Joël Jouve, le vice-président, Philippe Ledoux, le trésorier, Jean-Paul Guillaumet, directeur honoraire du site de Bibracte et Jean-Jacques Bonnot, secrétaire de la Physiophile, qui a participé à la mise en place du musée du Grenier à Sel. Sans compter les nombreux habitants qui sont venus assister à l’opération.
Et cette dernière a commencé avec la protection de la statue qui a été enroulée dans une couverture. Puis les travaux de descellement, nécessitant beaucoup de précautions ont été effectuées. Le problème était que personne ne savait à quelle profondeur la statue était implantée.
Finalement, après avoir usé d’un marteau-piqueur et de beaucoup de patience, la statue celtique a été extraite. A l’aide de cordes, l’entreprise l’a soulevée et l’a transportée à destination. Non sans mal puisqu’elle pèse, rappelons-le 200 kg. Et qu’elle est fragile…
Mais avant de la placer à l’intérieur du musée, nous avons assisté à une véritable séquence « émotion ». Sous la statue est apparu un dessin, une sorte de cercle que les passionnés d’art celte se sont empressés d’examiner, avec beaucoup de respect et de précautions.
Que signifie ce dessin ? Nul ne le sait. Mais ce sera sans doute l’objet d’une étude au sein de l’association…
ND
3 commentaires sur “Patrimoine (Mont-Saint-Vincent)”
on dirait une tête d’oiseau… peut-être une chouette !
Très intéressant !
Ne puisant ma « culture Bourguignonne » presqu’exclusivement dans l’œuvre de votre « Pape » henri Vincenot ainsi que dans l’excellente « production » de quelques amis viticulteurs , j’ai toujours été très étonné lors de mes visites à Vézelay ou à la cathédrale d’Autun , de découvrir tout un « bestiaire » n’ayant aucun rapport avec les références du Christianisme !
Je me suis donc toujours demander si comme le prétend la « thèse » de Vincenot , affirmant que les compagnons bâtisseurs (charpentiers , tailleurs de pierre … ) avaient malicieusement imposé leurs croyances païennes aux moines maitres d’œuvres , ou si c’était plutôt le Christianisme qui avait en quelque sorte « pillé » la culture druidique !
Lors de mes séjours sur les flancs du Mont Beuvray , j’en ai parfois longuement discuté avec un vieux curé morvandiaux qui à chaque début d’entretien , me jurait ses grands dieux que Vincenot était un affabulateur , mais qui après quelques (beaucoup) verres de « Chablis » , reconnaissait qu’après tout , il n’avait peut-être pas tort !
Si un historien local pouvait m’éclairé sur le sujet , j’en serais ravi !
Bien amicalement !
Afin de ne pas choquer les puristes en langue française , je rectifie dans l’urgence ma lamentable faute d’orthographe !
Lire « presque exclusivement » en lieu et place de « presqu’exclusivement » !