Chaque mercredi, prenez de la hauteur avec l’Aéro-Club du Bassin Minier
Contempler l’azur pur au dessus des nuages
L’aviation un sport, un loisir et des carrières d’aventures modernes
Rien ne prédestinait l’aviation à appartenir au seul domaine masculin de la conquète de l’air, si ce n’est l’état de la société des débuts du XXème siècle.
Depuis le 17 décembre 1903 et le vol du Fleyer, le plus lourd que l’air n’a cessé de s’améliorer, de progresser, de se révolutionner. Il a fallu quelques années pour voir une femme prendre en main le manche à balai et se hisser dans les cieux à l’égal de l’homme.
Le 8 mars 1910 Raymonde de Laroche, ancienne actrice de théâtre devient la première femme à obtenir sa licence d’aviatrice au monde. En 1919 elle meurt dans le crash d’un avion expérimental qu’elle pilotait. Harriet Quimby, journaliste de renom, obtient la 1ère licence de femme pilote américaine le 1er août 1911, le 16 avril 1912 elle devient la première femme à traverser la Manche. Malheureusement elle meurt le 1er juillet 1912 dans un crash avec son passager dans un Blériot XI 2.
A la suite de ces illustres pionnières, qui ont vaincu les carcans de la société de l’époque, d’autres femmes on parsemé le firmament des étoiles de leurs exploits. Rien dans la physiologie féminine, dans l’activité aéronautique, ne peut créer une ségrégation de genre.
D’autres femmes, jeunes, sans avoir passé le BIA (brevet d’initiation aéronautique), se forment à l’ACBM et entendent en faire une carrière dans le privé en qualité de commandant de bord de l’aviation civile comme Sophie Aimar qui à la trentaine entend se reconvertir dans l’aviation et faire de sa passion un métier.Oui une femme peut piloter, oui une femme peut tutoyer les nuages, parce que voler ça n’a pas de sexe assigné.
Sophie, pilote, ingénieur en mécanique générale, reste et restera de ces êtres qui ont un besoin essentiel, viscéral, de comprendre, d’apprendre, de réaliser et d’avancer. Pilote brevetée, ayant effectué ses qualification elle poursuit avec motivation, détermination, implication, application, la marche vers son but : vivre et gagner sa vie en volant, piloter dans le transport, passagers ou cargo. « Avoir son bureau dans un cockpit et son lit dans les nuages ».
Rien ne lui fait peur, le chemin est tracé. Il lui faut acquérir plus de qualifications, suivre le cursus de l’ENAC ou celui d’écoles privées, mais arriver à ses fins : vivre en pilotant.
Depuis 4 mois Sophie est devenue, à 33 ans, Coordinatrice de centre à l’ENAC – Ecole Nationale de l’Aviation Civile. Un pas de plus dans une marche en avant pour atteindre le but pour celle qui a été au cours de sa carrière professionnelle Planificateur production dans l’industrie atomique, Planificateur projets en développement, Responsable projets réduction de coûts pour le ferroviaire, Coordinateur de projet Méthodes pour Airbus Helicopters. Un parcours de haut niveau pour un esprit supérieur.
La petite fille qui vivait près de l’aéroport de Marseille et rêvait en voyant décoller les gros appareils, qui a éprouvé une sensation incroyable lors d’un décollage de 747 dans son adolescence, est devenue d’abord une femme active professionnellement dans des domaines éloignés de l’aviation. En 2018 elle prend une première leçon de pilotage et attrape le virus du vol à l’instant précis du décollage, l’instant magique. Tout s’enclenche ensuite : PPL puis CPL (licence de pilote de ligne) à Aix en Provence. Maintenant la volonté de reconversion, un nouveau projet de vie, la concrétisation du besoin de s’affirmer dans la troisième dimension, d’évoluer dans le 3ème élément, de vivre au dessus des basses contingences du plancher des vaches. Elle forme des pilotes, assure sa part de la croissance du club par son dévouement
Oui, piloter est un sport, un loisir et offre des potentialités de carrières d’aventures modernes. Cela permet de contempler l’azur pur au dessus des nuages.
Voler c’est pour tous les budgets, pour tous les âges, dès 15 ans, pour toutes les stimulations et tous les objectifs si l’on a la motivation et la volonté qui va avec. Et pour cette dernière qualité les femmes n’ont rien à envier aux hommes.
Et l’Aéroclub du Bassin minier, sis à l’aérodrome de Pouilloux n’a rien a envier aux grands aéroclubs, c’est presque le contraire. Ici le professionnalisme et la rigueur vont de paire avec la camaraderie, l’empathie, la solidarité et le partage qui sont les vertus cardinales du club.
Gilles Desnoix