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mardi 24 avril 2012 à 10:55

Bibliothèque de Saint-bérain-sous-Sanvignes

A l'heure du patois et des dictées d'antan !



 

«Y étôt tout de même le bon temps»

 

Grâce aux bénévoles, emmenés par Mme Valette, la Bibliothèque de Saint Bérain-sous-Sanvignes a ouvert ses portes au public, ce dernier week-end, pour une opération originale.

 

 

 

 

 

Tout à commencé vendredi à l’école communale où les écoliers se sont essayés à écrire comme leurs grands parents avec la plume trempée dans l’encrier. Quelle expérience ! Ca s’est bien passé sous la surveillance de Sue Ellen, Sophie et Elisabeth, sauf que malgré les buvards, il y avait quelques « pâtés » çà et là !

 

 

 

 

 

Le samedi et le dimanche, les visiteurs pouvaient découvrir l’exposition sur le «Parler de chez nous» du temps passé, avec les définitions de mots et d’expressions de «Y étôt tout de même le bon temps». Un Quiz était proposé et il a rencontré un grand succès.

 

 

 

 

 

 

 

Et puis… même les fables de La Fontaine étaient « récitées » avec ces mots à l’accent du temps passé ! Et puis aussi, y avait «l’echo du choutôt»

 

 

 

 

 

En plus, le samedi après midi et le dimanche matin, l’ancien instituteur , le Norbert Murat, celui que raconte  « les tournées de la Gueurouette », celui qui dit : « Y’est pas des beurdinneries qu’te pourrais lire vers les aut’ journaux », a fait faire 2 dictées du certificat à des drôles d’élèves plus âgés que la moyenne. La 1ère, c’était «  le Tilleul » tirée de Sous bois d’André Theuriet et la 2ème « l’eau des torrents » tirée de Voyage aux Pyrénées de Taine . Y s’en sont pas mal sortis les grands, ils l’ont tou(te)s eu le certif…

 

 

 

 

 

Voilà une bonne façon de rassembler et de faire découvrir ou redécouvrir la bibliothèque de St Bérain, bravo à tous ces bénévoles qui, le samedi soir se sont rassemblés pour un toast à l’amitié et à la culture locale.

 

Jean Michel LENDEL

 

 

 

DICTEE 1 :

 

« Le Tilleul.
Le chêne est la force de la Forêt ; le sapin, la musique berceuse ; le tilleul, lui, en est la poésie intime. L’arbre tout entier a je ne sais quoi de tendre et d’attirant ; sa souple écorce, grise et embaumée, saigne à la moindre blessure ; en hiver, ses pousses sveltes s’empourprent comme le visage d’une jeune fille à qui le froid fait monter le sang aux joues ; en été, ses feuilles en forme de cœur ont un susurrement doux comme une caresse.                                                                                                               Va te reposer sous son ombre par une belle après-midi de juin, et tu seras pris comme par un charme. Tout le reste de la forêt est assoupi et silencieux ; à peine entend-on au loin un roucoulement de ramiers ; la cime arrondie du tilleul, seule, bourdonne dans la lumière. Au long des branches, les fleurs d’un jaune pâle s’ouvrent par milliers, et dans chaque fleur chante une abeille. C’est une musique aérienne, joyeuse, née en plein soleil, et qui filtre peu à peu jusque dans les dessous assombris où tout est paix et fraicheur. En même temps chaque feuille distille une rosée mielleuse qui tombe sur le sol en pluie impalpable.« 

 

D’André Theuret (Sous bois, Fasquelle, édit.)

 

 

DICTEE 2 :

 

« L’eau des torrents.
Les eaux des montagnes ne ressemblent pas à celles des plaines : rien ne les souille, elles n’ont jamais pour lit que le sable et la pierre nue. Si rofondes qu’elles soient, on peut compter leurs cailloux bleus, elles sont transparentes comme l’air. Un fleuve n’a d’autres diversité que celles de ses rives, son cours régulier donne toujours la même sensation. Au contraire, le torrent est un spectacle toujours changeant, le visage humain n’a pas d’expressions plus marquées et plus différentes. Quand l’eau dort sous les roches, verte et profonde, ses yeux d’émeraude ont le regard perfide d’une naïade qui fascinerait le passant pour le noyer ; puis, la folle qu’elle est bondit en aveugle à travers les roches, bouleverse son lit, se soulève en tempêtes d’écume, se brise impuissante et furieuse contre le roc qui l’a vaincue. Trois pas plus loin, elle s’apaise et vient frétiller capricieusement près du bord en remous changeants, diaprée de bandes claires et sombres, se tordant comme une couleuvre.« 

 

D’Hyppolite Taine (Voyage aux Pyrénées, Hachette, édit.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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