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lundi 21 février 2011 à 05:13

«Humeur du lundi» (section PS de Saint-Vallier)

Palmés.. levez vous !!




Comme toutes les semaines, retrouvez le billet d’humeur de section P.S. de Saint-Vallier :





Le 16 Février dernier par un appel intitulé « Ras les Palmes », 47 titulaires de la décoration violette ont décidé de rendre leur distinction au ministre de l’éducation nationale en signe de protestation après avoir constaté « avec une infinie tristesse, que l’éducation nationale souffre de plus en plus d’une politique où la logique comptable et la notion de rendement ont pris le pas sur toute réflexion pédagogique et sociale ».


Rappelons que la Palme académique est une haute reconnaissance attribuée par la communauté éducative pour mérite et service rendu à l’éducation de nos enfants. Certes cet acte n’a pas d’impact financier, peut être est ce pour cela que le gouvernement n’a pas été ému outre mesure…Toujours est il que la symbolique est importante. Comme l’indique Michel ASCHER, proviseur honoraire, « renoncer à mon titre d’officier des Palmes académiques, c’est un peu tirer un trait sur ma carrière ».


La phrase est lourde de sens. Elle indique non seulement qu’il renonce au symbole d’une riche et triomphante carrière tournée vers l’éducation de l’autre, mais également qu’il constate que tout ce qu’il a contribué à façonner tombe en désuétude face à une politique restrictive et réductrice.


L’immense Michel SERRES a lui même protesté contre cette envie continue de calquer notre système éducatif au modèle Américain qui n’a ni « primaire ni secondaire » tout en finissant son propos en accusant une mécanique où « ce sont les inexpérimentés qui régentent les expérimentés ».


Nous avons déjà à maintes reprises ouvertement critiqué cette politique gouvernementale qui vise à détruire les constructions de plusieurs décennies en matière éducative, judiciaire et médicale.


Les enseignants sont moins bien formés, ils dépendent d’une logique statistique destructrice qui centre l’intérêt non plus sur la transmission du savoir mais sur la minimisation de la dépense publique.
De même pour le domaine médical qui se confronte à la commercialisation des pratiques, à la réduction des dépenses au risque de créer des zones médicales désertiques, bien loin du serment d’hippocrate….


Sans parler de la justice, pilier de notre démocratie de part l’égalité de traitement devant la loi, qui meurt à petit feu sous les diatribes verbales irresponsables associées aux restrictions budgétaires coupables.


Sous prétexte de notre abyssal déficit, le gouvernement associe à cette faillite financière une faillite éducative, médicale et égalitaire…


Faisons donc le souhait que les palmés de toutes disciplines rendent leurs distinctions. Histoire que le gouvernement comprenne que les piliers de notre république ne doivent pas succomber à la logique financière. Et ce, à aucun prix…


A méditer…











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