Tradition catholique polonaise (Les Gautherets)
Avec la "bénédiction du panier"
Dès 15h, les fidèles d’origine polonaise ou même des polonais, se pressaient vers la chapelle, seuls, en couple et surtout en familles, grands parents, parents, tata, tonton, petits enfants, neveux nièces, ils étaient tous porteurs des paniers en osier bien décorés et bien garnis pour qu’ils soient bénis.
En effet, ce samedi après midi, dans la chapelle des Gautherets, le Père Tomasz Tobys, prêtre polonais, a, selon la vieille coutume polonaise, apparue en Pologne dès le 14e siècle, béni, au cours d’une célébration, les « paniers de Pâques » apportés par les fidèles.
Nous vous rappelons ce que nous avions écrit l’année dernière pour expliquer cette tradition ancestrale.
En langue polonaise, on appelle ce panier « Święconka ». Il est préparé dans une corbeille ou un panier d’osier que chacun garnit sur un fond de linge blanc ou de dentelle, décoré de buis et de fleurs. A l’origine, on ne bénissait qu’un pain cuit en forme d’agneau. Au cours des siècles, la composition des mets bénis a bien varié.
La liste des aliments traditionnels polonais est simple, mais sept aliments y trouvent place avant tout :
– de l’ agneau, représentant l’Agneau de Dieu,
– des œufs, l’œuf étant le symbole de la vie nouvelle.
– le raifort, cette plante – racine amère qui symbolise la souffrance du Christ.
– le pain, qui symbolise à la fois le Christ ressuscité et la prospérité.
– le sel et le poivre, qui dans la tradition polonaise sont présentés aux invités en signe de bienvenue et d’hospitalité.
– les charcuteries (des saucisses, jambons etc..), pour assurer la santé, la fertilité et l’abondance
– le gâteau qui devait prouver le savoir-faire de la maîtresse de la maison.
Après la messe du dimanche de Pâques la famille se réunit autour de la table et le chef de famille coupe un œuf dur, béni le jour précédent, entame le petit-déjeuner Pascal (aujourd’hui, ce serait plutôt le déjeuner), qui sera partagé entre les convives en se souhaitant mutuellement la joie, santé et bonheur.
Tous ces fidèles, venus en famille, (nombreux étaient les enfants qui eux aussi ont été bénis), ont assisté dans la joie à cette bénédiction et à la sortie de la chapelle se lisaient sur leur visage sérénité et joie.
Il faut savoir qu’après la célébration, dans la tradition polonaise chrétienne, bénir les paniers et les enfants revenait à symboliser le fait que Jésus est la vie et la résurrection et qu’il est en chacun des chrétiens qui croient en lui. « Pâques, pour les Chrétiens, c’est la joie de la résurrection, Jésus n’a-t-il pas partagé son repas après sa résurrection ? », disait le prêtre.
La fête de Pâques, comme partout dans le monde sera donc dignement fêtée ce dimanche par nos amis Polonais et lundi matin, le lundi de Pâques, qui est le jour où l’on oublie un peu les bonnes manières et les règles de bonne conduite, tout les membres de la famille et les proches s’aspergeront d’eau et personne n’aura le droit de se fâcher, ce sera le traditionnel « smigus-dingus », smigus signifiant « lacérer les jambes avec des branches de chatons », cela apportait du bonheur en aspergeant également d’eau et celui qui voulait éviter » l’inondation » chez lui pouvait faire un don, c’est- à-dire » dyngus » et le plus souvent les « dyngus », c’étaient des œufs.
Joyeuses Pâques !
Jean Michel Lendel