Inauguration samedi 12 novembre 2016 de la rue Jeannine Thavaux à Saint-Vallier
Une rue à son nom de son vivant
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A vrai dire, les deux panneaux installés à chaque extrémité de la rue portant l’inscription « Rue Jeannine Thavaux » l’ont été en avril 2015 à l’occasion de l’inauguration du gymnase. Mais qui y a prêté vraiment attention ? A compter du samedi 12 novembre 2016, plus personne ne pourra l’ignorer avec l’inauguration officielle.
Jeannine Thavaux sur les traces de Henry Boério
Une rue à son nom de son vivant, Jeannine Thavaux le mérite amplement, car c’est un « sacré numéro », une femme qui force le respect, une femme qui a mis sa vie privée entre parenthèses avec pour unique contribution, s’occuper des autres. « J’en ai rendu des services » soupire-t-elle. « Un jour, peut-être, je raconterai mon histoire ». Mais le nom de Jeannine Thavaux est intimement liée à la gymnastique, c’est même un doux euphémisme. Dans le bassin minier nous avons Henry Boério, médaillé de bronze aux Jeux à Montréal et Jeannine Thavaux, juge internationale de gymnastique. Deux phénomènes, deux figures illustres qui, chacun à sa manière, a porté haut les couleurs du sport français et de la gymnastique en particulier. Sa maîtrise de la technique a conduit notre valloirienne sur les plus grandes compétitions, exceptées les Jeux Olympiques. « De mon temps, il y avait trop de juges, on ne pouvait pas prendre tout le monde » explique-t-elle. Les pays de l’Est furent donc son grand terrain de jeu. « J’ai même jugé Nadia Comaneci, elle m’a marquée » se souvient-elle. « Quand je repense à tout ce que j’ai fait… »
Jugée apte pour l’internationale en 1968
Jeannine Thavaux est née dans la Loire, à Pelussin et, au gré des mutations de son père gendarme, elle découvre Montceau-les-Mines. A quatorze ans, elle foule les tapis de Montceau Fémina (club de gymnastique), c’était en 1947. Après des études commerciales et un premier emploi dans une entreprise du bâtiment, elle tente et réussit le concours de commis d’administration à la mairie de Saint-Vallier où très vite, de par ses qualités athlétiques, elle devient éducatrice sportive à la ville. Son bagage technique, le fait d’appartenir à un club phare (Montceau fémina a été sacré 18 fois consécutivement champion de France), vont permettre à Jeannine Thavaux de se hisser dans les sphères de la Fédération. Madame la juge va juger et de plus en plus haut jusqu’à obtenir son examen internationale à Rome en 1968. « Mon meilleur souvenir » souligne-t-elle.
Toujours au service du CSL Gym à Saint-Vallier
Entre temps, en janvier 1960, elle intègre le CSL Gym à Saint-Vallier qui vient de voir le jour. Quarante-trois après, elle y est toujours et comme chaque mardi soir, en tant que présidente de la section Gym volontaire, elle donne son cours. « Et ses conseils envers les plus jeunes sont encore très précieux » note Agnès Desrats, la présidente du CSL Gym. « Oui mais aujourd’hui, j’aimerais bien souffler un peu même si je veux bien encore rendre service» avoue néanmoins la pétillante gymnaste de quatre vingt-trois ans.
Jeannine Thavaux a entraîné à Montceau fémina, au CSL Gym dont elle a été présidente de 2005 à 2009, a été pendant vingt-huit ans présidente technique en Bourgogne, a reçu tous les titres honorifiques, même les insignes de chevalier de l’ordre National du mérite et, désormais, une rue porte son nom. « J’aurais aimé, en fin de compte, que les vestiaires du nouveau gymnase portent le nom de Georges Duverne, qui a été le moniteur chez les garçons et le mien ». Trop modeste, sans doute !
Jean Bernard