Du festival de Cannes à la scène de l’ECLA à Saint-Vallier
Raphaël Thiéry, le Morvandiau ou le plaisir avant tout
Premier film et première à Cannes
Acteur, comédien, ici et là, la vie est ainsi faite, de strass _ pas toujours _ de trac pratiquement à chaque fois. Raphaël Thiéry a rejoint aujourd’hui la troupe de la compagnie Yaota qui jeudi 12 et vendredi 13 janvier 2007 présentera « La disparition du soleil » à l’ECLA à Saint-Vallier. Forcément, Cannes paraît loin. Il en parle, certes avec détachement mais non sans étoiles sans les yeux. Lui le « gars » du Morvan qui a bourlingué un peu partout notamment avec sa compagnie à Asnot « Estaminet rouge » ou encore « Taxi brousse », non seulement a obtenu un second rôle dans « Rester vertical » et, en plus, le film a été sélectionné pour Cannes 2016. « Le festival, j’avais pour habitude de le vivre de mon canapé » mentionne-t-il d’un air débonnaire. Premier casting, premier rôle, premier film et Cannes d’entrée de jeu. Une belle entrée en matière pour ce personnage atypique.
Oui Raphaël Thiéry est un personnage comme on en rencontre peu. L’homme du Morvan sous son air bourru est un condensé de Jean-Pierre Bacri dont il a un « un air de famille » et de Reda Kateb (césar du meilleur second rôle en 2015) parce que, comme lui, il a débuté au théâtre. « Deux acteurs, entre autres, avec qui j’aimerais tourner ». Car depuis Cannes, Raphaël Thiéry, même à 54 ans, s’est ouvert des portes. « J’ai désormais un agent, j’ai signé chez VMA qui a Depardieu, Adjani, Poelvoorde… J’ai fait des castings et maintenant j’attends ».
L’ECLA, un beau cadre de travail
En attendant, il est revenu au théâtre. A Avignon l’été dernier où Rachel André, le metteur en scène de « La disparition du soleil », est allée le voir.
« Je cherchais quelqu’un avec une posture, une carrure et quand j’ai vu Raphaël dans le film, il m’a plu ». Et à Saint-Vallier en ce moment où Raphaël Thiéry a été séduit par l’accueil. «C’est un très beau lieu pour travailler avec toujours des gens comme Gilles et Tom à l’écoute ».
Jeudi et vendredi prochains à l’ECLA, vous le verrez dans le rôle l’Albert. « On commence à 20h30 et personne ne dira : on coupe, on recommence ».
Le théâtre, « c’est quand même plus palpitant » lâche-t-il avec un certain plaisir.
Jean Bernard