Portrait – Pianiste invétéré, il est l’une des figures des bœufs musicaux à Saint-Vallier
Harald Schlude, un fidèle parmi les fidèles
Le piano est la maîtresse de Harald Schlude avec l’assentiment de Jeannette jamais loin de son mari quand ce dernier laisse courir son imagination sur le clavier ce dont profite le public des bœufs musicaux à Saint-Vallier. Un an que Harald Schlude vient au rendez-vous de l’Abreuv’art des galipotes. « Là où j’habite, en Bresse et qui plus est à Chalon-sur-Saône, vous n’avez pas ce genre d’animation. C’est en feuilletant un journal que j’ai découvert le bœuf musical » souligne-t-il avec un léger accent outre-rhin.
Harald Schlude est né en Allemagne à Sigmaringen qui servit de siège au gouvernement en exil du régime de Vichy à la fin de la seconde guerre mondiale. Voilà pour la petite pastille historique. C’est toujours en Allemagne que Jeannette rencontra Harald mais ils vinrent s’installer en France et en août 1966, se marièrent à Chalon-sur-Saône.
C’est toujours en Allemagne que le Bressan d’adoption a conquis son instrument. « J’ai commencé le piano à sept ans, bon mes parents m’ont un peu poussé, mon père jouait de la batterie », raconte-t-il. Dès lors, la musique accompagnera toujours Harald Schlude.
Le « doktor » généraliste de la musique
Arrivé en France à vingt-six ans avec en tête des airs de chez lui, pour faire bouillir la marmite, il sera vendeur automobile chez Renault puis Alfa Roméo avant de poursuivre sa carrière dans la menuiserie jusqu’à la retraite. Eh non ! il n’est pas pianiste professionnel comme son talent pourrait le faire croire, « mais j’ai toujours eu un piano à mes côtés ». En Allemagne, il animait les bals le week-end et jouait le dimanche matin à l’église. « Aujourd’hui, il joue à la demande ou avec des amis dans sa ferme bressane restaurée ». Il assure aussi des récitals à Pierre-de-Bresse, chaque dimanche pendant les vacances. Il interprète les grands classiques du jazz, de la variété, un peu de classique aussi. « Je suis médecin généraliste » dit-il en substance. Et, souvent il improvise, « je joue à l’oreille, c’est la liberté de faire à ma façon. Jouer, c’est donner à tout le monde, mettre sa touche personnelle, c’est autre chose », martèle-t-il avec doigté.
En somme, Harald Shlude joue comme il respire avec une grande sensibilité, s’intègre parfaitement pour accompagner guitaristes, bassistes, batteurs, harmonicistes à chaque bœuf musical à l’ECLA. Et Jeannette, sa groupie de la première heure, est aux anges. La groupie du pianiste.
Jean Bernard