Comédie musicale « Le même soleil » vendredi soir à l’ECLA à Saint-Vallier
La poésie, langage des insoumis
Il se glisse habilement dans le Printemps des poètes sur le thème de l’Afrique, initié à l’échelon national par Jean-Pierre Siméon, directeur artistique de l’événement et, qui fut, le 11 janvier dernier invité à Saint-Vallier pour échanger sur son essai « La poésie sauvera le monde ». Il disait notamment : « Les poètes ont une langue insoumise qui se permet tout ».
Tout se tient. La poésie et l’Afrique, voilà le fil rouge qui a vu émerger cette comédie musicale « Le même soleil » où une petite fille a un père blanc et une mère noire. Des parents qui vont lui raconter l’histoire de ses ancêtres, la richesse de sa famille entre France et Afrique.
« Je voulais élaborer un spectacle sur la colonisation, parler de racisme, de tolérance » expliquait Pierre Fey, directeur de l’école de musique. Un travail de longue haleine auquel il a souhaité la participation des écoles élémentaires dès le mois de septembre en instaurant des passerelles entre chaque entité. « Car outre l’objectif artistique, il a fallu fédérer les uns les autres ». Objectifs atteints voire dépassés.
Pierre Fey a construit les textes des chansons et la musique en s’appuyant sur l’historien Alain Ruscio, spécialiste de l’Algérie et auteur d’un recueil de chansons ainsi que sur Fabien Bouvier, le spécialiste des comédies musicales pour enfants et son non moins célèbre « T’es qui dis, t’es d’où ? » Quant aux trois acteurs, Célestine, Noémie et Clément qui abreuvaient la comédie musicale d’un texte élaboré par Fabiola Giorgi, ils apportèrent ce supplément théâtral et une compréhension, disons-le inique, à la vie de cette famille « black-blanc-beur ».
Musiciens, chanteurs, acteurs, tous sous « Le même soleil », celui qui unit et réchauffe les cœurs. « C’est vous, les enfants qui êtes le soleil » devait conclure Christophe Dumont, adjoint à la culture. « Le poème est garant de la lucidité des consciences » a dit Jean-Pierre Siméon. Un coup de barre ? Un poème en mars et ça repart !
Jean Bernard