En visite à Saint-Vallier
L’ambassadeur du Vietnam a répondu présent à l'invitation de l'ARAC
A l’occasion de l’exposition de l’Arac (Association Républicaine des Anciens Combatants) sur les conséquences de la « guerre chimique » au Vietnam et sur le «Village de l’Amitié de Vancanh » , l’ambassadeur du Vietnam, Monsieur DUONG CHI DUNG a accepté l’invitation des organisateurs et de la municipalité de Saint-Vallier.
L’ambassadeur a été accueilli à l’ECLA par le maire Alain Philibertet , les membres du Conseil Municipal, M. Raphaël Vahé, président national de l’ARAC, Alain Richard, membre du bureau national français de « Village de l’Amitié », Raymond Rey, président de l’ARAC.
L’accueil fut très cordial, le maire se disant « heureux d’accueillir un ambassadeur à Saint Vallier pour la première fois », il le remercia sincèrement d’avoir bien voulu accepter l’invitation et de s’être déplacé dans sa ville depuis Paris. Il remercia tous les présents, les élus , les Présidents et responsables de l’ARAC , du « Village de l’Amitié », Madame Nathalie Vermorel de Almeida, conseillère Régionale et les organisateurs de la très belle exposition.
Pour sa part, l’ambassadeur dit combien il a été sensible à l’invitation, il dit qu’il était là en tant qu’ami, remercia tous ses hôtes pour le soutien moral et matériel apporté au peuple vietnamien et anticipant un peu sur le débat qui allait suivre, affirma son désir de justice pour le Vietnam et insista sur le symbole fort que représente le « village de l’amitié de Vancah » .
La visite de l’exposition très parlante sur les atrocités consécutives à la propagation de « orange » (nom donné à un défoliant à base de dioxine contenue dans des futs « ornés » de bandes oranges) par les américains sur ordre de J.F. Kennedy le 30 novembre 1961, d’une part et sur les activités du « Village de l’Amitié de Vancanh , village situé à Hanoï et composé d’un hôpital, d’une école et de structures sociales , d’autre part.
Et de souligner : « Les conséquences de cette guerre chimique sont énormes, catastrophiques, et depuis 50 ans continuent d’handicaper et de tuer. 80 000 000 de litres de ce poison violent ont été répandus sur le Vietnam, poison qui est le plus violent que l’on connaisse. Cet un aspect de la guerre du Vietnam qui reste méconnu et pourtant , ce fut, et ça reste la guerre chimique la plus atroce de toute l’histoire de l’humanité. Nous le redisons, 50 ans plus tard, ce poison, présent dans les sols, l’eau , les aliments , et jusque dans le lait maternel continue de briser la vie de milliers d’enfants et ce dans l’indifférence des dirigeants américains« .
« Les victimes de l’agent orange souffrent selon les cas de troubles hépatiques, cardio-vasculaires, neurologiques ou psychiatriques, de pathologies de l’appareil urogénital et de toutes formes de cancer et puis etc… etc… En 2010, les autorité recensaient 4 millions de malades et la 3ème génération est touchée. Le Vietnam demande réparation, mais les américains demandent des « preuves scientifiques » après avoir cependant reconnu de nombreuses pathologies liées à l’agent orange et dédommagé « leurs » vétérans de la guerre du Vietnam et les enfants de ceux-ci ». Raymond Rey affirme que cette guerre chimique et ses conséquences sont un recul de civilisation , « il nous faut développer la paix ».
Dans le Village de l’Amitié sont soignés 170 personnes , ¼ sont des vétérans vietnamien et le reste des enfants et des adolescents pour qui est demandé réparation.
Au cours du débat très animé, la nombreuse assistance trouva réponses à ses interrogations. Force était de constater, par exemple, que la communauté internationale n’était réactive que par certaines ONG .
« On sait que l’opinion international connaît le phénomène mais qu’il n’est pas facile de bouger les choses« . Le Président national de l’ARAC, M. Vahé expliqua le rôle et l’organisation du village, il nous apprit que le coût par jour pour un enfant, était de 2€, mais de plus qu’il fallait, pour l’entourer, 7 à 8 personnes (jour et nuit). Ces enfants qui arrivent d’horizons différents, dans des états physiques et moraux horribles sont sélectionnés sur dossiers et, heureusement, après examens, soins, opérations etc.. les progrès sont constatés, les réparations visibles et les souffrances allégées. ….
Mais on ne soigne dans ce village (actuellement unique au Vietnam) que 170 enfants sur plus d’un million de demandeurs. Le combat pour la vie doit cependant continuer …
Il nous donna d’autres axes d’aide exploités tels que le tourisme solidaire (une partie du prix du voyage est reversé aux victimes), il incita à visiter le pays riche tant sur le plan géographique qu’humain.
Avec des remerciements pour le soutien moral et matériel, l’Ambassadeur conclut les débats tandis que M. Philibert invitait l’assistance à lever le verre de l’Amitié.
L’exposition se poursuit à l’ECLA jusqu’au 22 octobre .
Jean Michel LENDEL