Au final, ils étaient un peu plus de deux cents, massés devant le kiosque dès 18h30, au bourg de Saint-Vallier, en l’absence très remarquée du maire Alain Philibert et de ses adjoints.

 

 

D’ailleurs, la foule était composée de nombreuses formations politiques, unies comme un seul homme pour s’élever contre le projet de Yunus Atak, d’ouvrir un centre islamique à l’Auberge de la Saule qu’il a rachetée récemment.

 

Un rassemblement qui se disait « citoyen et ouvert à tous, quelles que soient les opinions de chacun ». Et pourtant, dès que Claude Vermorel, président de l’association qu’il a créée, a commencé à résumer la situation et à préciser que ce rassemblement visait à alerter les élus locaux et assurer la population de sa vigilance, la voix d’une jeune femme, Sabrina, d’origine algérienne s’est élevée, provoquant aussitôt des propos très durs de l’assemblée à son encontre.

 

Révélant que M. Atak était dans la foule, un véritable tollé a suivi lorque celui-ci a souhaité s’exprimer. L’assemblée s’y est opposée en bloc et M. Atak n’a pas insisté, enjoignant la jeune femme à se taire, pour ne pas à nouveau provoquer l’ire de la foule.

 

Imperturbable, Claude Vermorel a rappelé le grand danger que présenterait l’implantation du centre islamique Mîllî Görus pour nos libertés, notre patrimoine, et nos enfants.

 

Ajoutant que ce centre serait incompatible avec les valeurs de la République et appelant les 200 personnes présentes à chanter la Marseillaise.

 

Un chant suivi d’applaudissements nourris, tandis que quelques jeunes femmes, habitant Saint-Vallier s’insurgeaient, car elles venaient d’essuyer des insultes racistes. Certains nous ont dit : « Vous êtes tous des sales races » se désole l’une d’entre elles.

 

Sabrina s’exprime

 

Et Sabrina, la jeune femme qui a osé intervenir, de nous confier : « Je suis d’origine algérienne, et j’habite Montceau. Mes enfants sont scolarisés dans cette commune et comme tout le monde ici, je suis venue écouter les informations sur ce centre qui doit ouvrir ».

 

« Comment peut-on croire que nous allons mettre nos enfants dans ce centre, si nous pensons une seule seconde qu’ils vous nous les endoctriner ? Nous sommes des mamans, qui aimons nos enfants et qui sommes venues sans nos maris car nous n’avions pas peur ce soir. Nous étions là au titre de citoyennes qui viennent s’informer ».

 

Ajoutant : « M. Atak n’a pas eu peur non plus de venir ce soir. D’ailleurs, j’avais contacté son épouse pour lui dire que je comptais venir à ce rassemblement et elle m’avait répondu de ne pas venir, car cela était trop dangereux pour nous… ».

 

Et Sabrina de déplorer qu’elle soit assimilée à ceux qui endoctrinent enfants et adolescents. « Au contraire, s’il s’avère que ce centre est dangereux, jamais, au grand jamais, mes enfants ne le fréquenteront et alors oui, je m’opposerais à ce qu’il voie le jour ! ».

 

En fait, Sabrina croyait venir à une réunion d’information, avec un dialogue et des échanges à la clé et ce ne fut pas le cas…

 

Une ambiance électrique donc, qui n’a pas dégénéré, mais qui aurait pu…tant la foule a pris l’intervention de la jeune femme comme une provocation.

 

Claude Vermorel a ensuite fait circuler des adhésions à Sentinelle 1905, qui ont été prises d’assaut par une grande majorité de l’assemblée.

 

Parmi les participants, certains étaient purement opposés au projet et le disaient haut et fort. D’autres, comme ces habitantes de Saint-Vallier venues en groupe n’étaient ni pour, ni contre : « Nous venons écouter ce que M. Vermorel va dire puis ce sera à chacun de se faire son opinion. On va analyser tout cela sérieusement, car il est normal que nous nous inquiétions sur ce qui risque de se passer ! ».

 

Comme ce Montcellien le dit : « Je ne suis pas de Saint-Vallier, mais si ce que le président de Sentinelle 1905 dit est vrai, je pense que nous avons du souci à nous faire sur l’ensemble du territoire… ».

 

D’autres encore, plus incisifs, ont tenu des propos que nous n’écrirons pas !

 

L’auberge de la Saule n’a pas fini de faire couler de l’encre !

 

Un débat avec M. Atak aurait-il lieu bientôt pour dissiper les doutes ? L’avenir nous le dira.