« A chacun son rythme… ou comment vivre le Handicap » (Saint-Vallier)
HandiSport : En fauteuil, ça roule !
HandiSport : En fauteuil, ça roule !
Alors que la nuit était encore jeune, un affrontement épique opposa farouchement deux très belles équipes de basket: l’Elan Chalon et Cluny.
« Chaque homme est une humanité, une histoire universelle. »
Jules Michelet
Samedi soir..
Saint-Vallier…
En plein cœur du gymnase Audin…
Entraîné, rigoureux, vif, courageux et volontaire, chacun des joueurs était déterminé à ne céder aucunement une once de terrain devant l’adversité. Tous font partie de la classe de ceux qui se surpassent dans l’effort. Ainsi, transpirants sueur et larmes, ils livrèrent le meilleur d’eux-mêmes dans cet affrontement au sommet pour le plus grand plaisir des spectateurs venus nombreux. De réels athlètes en somme… Tels que l’on se les imagine…
A un détail près: chacun de ces hommes siégeait dans son propre fauteuil roulant!
Ce superbe match de Basket HandiSport clôtura brillamment la « Journée de rencontre sportive » organisée dans le cadre du projet « A chacun son rythme… ou comment vivre le Handicap »…
Quelques minutes plus tôt, alors que les gradins se remplissaient continuellement et que les joueurs débutaient leur échauffement en faisant quelques tours de terrain, nous rencontrions Hélène Gaufichon (adjointe au maire dans le secteur petite enfance, famille et logement). La sympathique jeune femme nous apprend alors que « toutes les actions et manifestations en lien avec le projet sont essentiellement à destination des enfants et des adolescents car ceux-ci sont les adultes de demain, des citoyens. Et comme chacun est sensé le savoir, la citoyenneté se construit avec la rencontre de l’autre… ».
Alors, dès le mois d’avril, l’énorme préparation commença grâce aussi à Bruna Jurek (responsable ès sports) et Diane Guichard (coordinatrice ès enfance-jeunesse).
Soutenues par l’équipe municipale dont Daniel Meunier (adjoint aux affaires scolaires) et Catherine Matrat (adjointe au service jeunesse et sports), les organisatrices purent mettre en place un partenariat fructifiant qui leur permit de planifier sereinement leurs actions jusqu’à l’aboutissement de celles-ci… Allant même jusqu’à inviter LA championne du monde de Judo handisport, Sandrine Martinet !
« Ce fut un honneur pour nous de recevoir Sandrine ce jour et de la voir faire participer les enfants, champions en devenir, à quelques combats. » sourit Hélène en observant les basketteurs s’essayer aux lancers francs .
Au-delà de cet événement, toute la journée fut ponctuée de succès. Une date placée sous le signe du partage et du dépassement de soi. En effet, grâce aux diverses activités proposées (foot, danse, judo et basket) les organisateurs touchèrent au but en démontrant les compétences et le savoir-faire des « handis », à l’image des actions menées durant la semaine avec différentes classes (13 au total).
Des moments conviviaux durant lesquels les élèves réceptifs, pour mieux comprendre le quotidien des personnes frappées de cécité, ont été sensibilisés non pas (que) théoriquement, mais placés concrètement en situation dans les fauteuils ou bien avec des bandeaux sur les yeux…
Une autre « vision » des choses!
Durant les activités (boccia, tir à l’arc, sarbacane, bowling…) même les animateurs sportifs ont appris certaines pratiques!
« Pour construire son identité et vivre ensemble, il faut bien évidemment reconnaître ses différences, et surtout rompre avec les préjugés trop nombreux dans notre société ».
Le coup d’envoi du match tant attendu ne va plus tarder: les joueurs sont présentés individuellement aux deux cents cinquante personnes venus assister au spectacle.
La foule s’embrase, l’excitation est à son comble, les applaudissements retentissent…
L’œil pétillant de ce plaisir d’avoir accomplit de bonnes choses, Hélène, d’une voix enjouée, nous partage:
« Il est vrai que la société actuelle nous amène à l’individualisme, mais celui-ci vole littéralement en éclat lorsque l’on provoque LA petite étincelle, celle par laquelle tout démarre, tout prend forme et vie ».
Oui! Il n’appartient qu’à nous de changer les choses. Pour cela, il nous suffit simplement de prendre à bras-le-corps les initiatives en adéquation avec notre façon de penser et nos objectifs!
Retentit alors le coup de sifflet annonçant le début des hostilités. Le ballon passe de mains en mains. Les dribbles (deux tours de roues + un rebond) amène inexorablement la première équipe au panier adverse. Passe dans la raquette, shoot… Panier ! Deux points ! Hourras des danseuses…
Remise en jeu. Tout va alors très vite: dribbles, passes, shoot… Le ballon rebondit sur le panneau…
Un joueur le rattrape, tente le rebond… Le loupe… Consternation!
Les biceps tendus à l’extrême, c’est la sueur perlant sur leur corps que chacun se donne comme jamais pour la victoire de son équipe. Les crissements de pneus s’ajoutent aux hurlements des coachs. Le public applaudit, siffle. Les fauteuils aux roues inclinées (pour plus de maniabilité) filent encore plus vite, se percutent! A ce moment-là, qu’importe le résultat, le spectaculaire dépasse amplement toutes les attentes des spectateurs subjugués!
Jusqu’à la chute d’un joueur…
… Q’un adversaire aide à se remettre sur roues. Touchés par ce geste fabuleux, les gens applaudissent à nouveau, chaque visage fendu d’un large sourire. Le match repart de plus belle.
Véritable ode au courage à travers le sport, c’est une pure leçon de vie qui est donnée là à tous!
En France, grâce à la sensibilisation évidente portée par les Jeux Olympiques, HandiSport, Handicap International…, les choses évoluent. Mais nous sommes encore très loin derrière l’Allemagne et l’Angleterre par exemple!
Preuve en est : Dès 1981, tous les bâtiments publics devaient être accessibles aux handis (…trois décennies déjà…). Et pourtant, tels des murs infranchissables, se dressent encore devant eux les marches d’escaliers!
Doit-on discuter là de la largeur des trottoirs et leur accès (bateau)? …des toilettes publiques? …du prix d’un fauteuil?
Tiens! Savez-vous que, dans certaines villes, les places qui leur sont réservées sont limitées à 10 minutes!!!
Et, pour conclure, le regard que les valides portent sur les handicapés:
Beaucoup jugent encore sans chercher à comprendre, sans savoir que cela peut arriver demain à leur personne ou à quelqu’un de leur entourage.
Nous sommes tous sur la même terre, nous respirons le même air, vous lisez en ce moment-même les mêmes lignes, alors, au même titre que la culture, la couleur de peau, etc, pour le handicap, quel qu’il soit, prônons enfin l’acceptation. Il est temps!
Texte et photographies: Sam Soursas
Pour plus de renseignements concernant les manifestations à venir, contactez le service lien social, sport, culture et loisirs au 03.85.67.99.65
2 commentaires sur “« A chacun son rythme… ou comment vivre le Handicap » (Saint-Vallier)”
» Chapeau les gars « . J’ admire ces personnes, malgré leur handicap ils ont la rage de vivre et franchement belle leçon de vie. Ils nous montrent bien que même avec un handicap on peut encore vivre des passions. BRAVO
Bien sur que l’on peut que tirer un coup de chapeau. Mais ils sauront vous dire qu’il est plus « facile » de vivre de ses passions que de ses revenus et donc des aides de l’état. N’hésitez pas à posez des questions, la vie ne s’arrête pas au coup de sifflet final, elle recommence juste après…