Jamais on n’aura vu centenaire portant aussi légèrement son âge ! Une autre histoire Jeanne Calment en perspective ? Certainement pas, car cette centenaire-là, si elle ne ploie pas sous le poids des années, est bel et bien née le 20 avril 1919, au Magny.

 

Une enfance douloureuse

En 1921, alors que la jeune Charlotte n’a que deux ans, sa maman décède de la grippe espagnole. Mais le destin veille : alors qu’elle vient d’avoir 7 ans, son père se remarie avec une jeune femme qui l’élèvera comme sa fille, en même temps que les deux demi-sœurs nées ensuite. « De vraies sœurs et une vraie maman pour moi » dira la nouvelle centenaire.

 

 

 

Pas droit au concours de la Poste car…trop petite !

Charlotte travaillera à la Poste à Saint-Vallier et à Montceau comme standardiste. Malheureusement, elle mesure 1,48m et on lui interdit de passer le concours en raison de sa petite taille !

 

 

La rencontre de sa vie

Après la guerre, en 1944, un certain Marcel Duverneau, fait prisonnier en 1939, à Saint-Valery en Caux, rentre des camps. Charlotte y fait sa connaissance lors d’un repas chez des amis. Les deux jeunes gens ne se quitteront plus et Charlotte épouse Marcel le 26 avril 1946, à la mairie de Montceau.

Mais le destin, quand il envoie du bonheur à Charlotte à un moment, le lui reprend très vite. Trois mois après son mariage, la jeune femme, qui a 27 ans, a la douleur de voir disparaitre son père et son monde s’écroule.

Mais le 5 novembre 1947, nait son fils Gérard, pour le plus grand bonheur du jeune couple. En 1954, elle intègre l’hôpital Jean Bouveri, à l’économat, et y terminera sa carrière en 1980, à sa retraite.

 

 

Les temps étaient durs…

Charlotte la centenaire a toujours bon pied, bon œil et votre serviteur n’en croit ni ses yeux, ni ses oreilles. Cette dame est tout simplement incroyable : drôle, joyeuse et se souvenant de toute sa vie.

Ainsi, elle se souvient de ses premières vacances en famille à …Charbonnat ! « En taxi jusqu’à la gare de Montceau, puis en bus, avec valises et cannes à pêche. Une escale à Toulon-sur-Arroux et le voyage durait une demi-journée ! » raconte Charlotte.

Ajoutant : « Et plus tard, en 1962, nous avions une Simca 1000 immatriculée 651-HD71. Et le voyage se faisait toujours avec une étape car il fallait que le conducteur se repose et…le moteur aussi ».

 

 

Un grand chagrin, puis une grande joie

En mai 1968, Marcel, le mari de Charlotte décède à 51 ans, tandis que son fils effectue son service militaire en Allemagne. Un vrai choc pour elle qui se retrouve veuve à 49 ans. D’ailleurs, Mme Duverneau dira qu’elle n’a jamais refait sa vie car, quand on a été très heureuse avec quelqu’un, on n’a pas envie de recommencer une autre histoire.

Et puis, après le malheur, un grand bonheur : son fils unique se marie avec une jeune Polonaise en 1974. 12 ans plus tard, un enfant (Fabien) puis deux enfants (Alicia) viennent ensoleiller le foyer. Charlotte est enfin grand-mère, à 67 ans.

 

 

Arrivée à la résidence des Tilleuls

Le 20 avril 2017, à 98 ans, Charlotte Duverneau intègre la résidence des Tilleuls. Et dans cet établissement où elle se trouve bien, « parce qu’on y mange bien » dit-elle en riant, elle me raconte quelques anecdotes qui la font toujours autant rire, bien des années plus tard.

Ainsi, lors d’un enterrement à l’église de Montceau, elle dévale les escaliers sur le ventre et atterrit…sous le corbillard ! « Une bonne âme a réussi à récupérer sa chaussure sous le corbillard, juste avant l’arrivée du corps » raconte Gérard, le fils de Charlotte.

« Je me suis aussi ouvert le crâne, en fonçant la tête la première dans un chambranle de porte. Résultat : 10 points de suture ! Mais consolation immédiate : les pompiers qui la prennent en charge sont jeunes et beaux ! Alors… ».

 

 

 

 

Charlotte, c’est…

Selon son fils, Charlotte est une maman poule, une mamie douceur… Gourmande, elle adore bien manger. Elle aime la compagnie et elle adore « causer ». Toujours prête pour le spectacle, la promenade, les repas en famille ou associatifs car tout cela fait partie de sa culture.

Me Duverneau respire la bonté et la gentillesse… Et si c’était cela le secret de sa longévité ? A être aigris, méchants, grognons, ne nous faisons-nous pas du mal ?

En tous cas, la nouvelle centenaire ne perd pas le nord, ni l’appétit. Et mardi, elle a fêté son anniversaire avec les résidents des Tilleuls, avec le directeur Christian Tramoy, l’animatrice Christine et son fils Gérard. Et avec M. le maire aussi ! Un superbe gâteau avait été confectionné pour elle et elle n’a pas laissé sa part aux autres !

Elle a reçu fleurs et cadeaux, parfums, fauteuil confortable etc. Car ses 100 ans, Charlotte les a également fêtés en famille, au restaurant.

 

 

Notre titre ne peut que lui donner rendez-vous l’année prochaine, pour ses 101 ans et lui souhaiter encore beaucoup de belles années à venir.

 

 

 

Bravo encore Madame, pour tout ce que vous êtes. Ne changez pas…