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jeudi 25 septembre 2025 à 06:09

Saint Vallier : Apprendre l’inclusion par le sport

Les 5ᵉ du collège Copernic pendant une séance de sport adapté 



 

 

Il y a dix ans, Mélaine Ferrou, professeure d’EPS agrégée, lançait au collège Copernic un projet autour du handisport avec les classes de 3ᵉ. Puis, avec l’accueil d’élèves venus d’IME (Instituts Médico-Éducatifs), le collège a ouvert ses portes au sport adapté. Depuis cinq ans, ce sont les 6ᵉ, puis les 5ᵉ, qui participent chaque année à ces séances.

Ce mardi, c’est Kenza Dudragne, conseillère technique fédérale à la Fédération française du sport adapté, qui est intervenue auprès des 5èmes. Basée à Dijon, elle assure le relais de la fédération dans la Saône-et-Loire, un département dépourvu de comité local. Son rôle : former, accompagner les clubs et organiser des compétitions, mais aussi sensibiliser les jeunes. Lors de cette séance, sa pédagogie remarquable a immédiatement capté l’attention des collégiens, qui se sont montrés très attentifs et réceptifs à ses explications.

« Le sport adapté, ce n’est pas le handisport », rappelle-t-elle. « Le handisport concerne les personnes ayant un handicap physique. Le sport adapté, lui, s’adresse aux personnes présentant un handicap mental ou psychique, comme l’autisme, la bipolarité ou la dépression. » Contrairement au handisport, où l’on peut tester un fauteuil roulant, il s’agit ici surtout d’adapter les règles pour que chacun puisse participer.

En Bourgogne, environ 3 000 licenciés pratiquent le sport adapté, dans des disciplines aussi variées que la pétanque, le football, le basket, le tir à l’arc ou encore le canoë-kayak. La fédération, multisport, organise chaque année 21 championnats régionaux. « Le sport adapté n’est pas seulement un loisir : il existe aussi un vrai versant compétitif », insiste Kenza.

La séance de ce mardi s’inscrivait aussi dans la préparation du cross du 10 octobre, auquel participeront tous les élèves. Organisé en relais, l’effort de course demandé aux élèves par Mélaine et Kenza intégrait aussi des questions sur le sport adapté, mêlant ainsi activité physique et sensibilisation.

Pour Mélaine Ferrou, cette démarche illustre l’évolution de l’EPS : « La performance existe toujours, mais nous voulons aussi amener les élèves à réfléchir, à analyser leur pratique et à construire des projets. Le sport devient un outil d’éducation à la citoyenneté et au respect des différences. »

Une orientation d’autant plus nécessaire que le collège accueille désormais une classe ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire). « Si l’on ne prépare pas les élèves, l’arrivée de jeunes en situation de handicap peut susciter des incompréhensions. Avec la sensibilisation, on apprend à vivre ensemble », souligne Kenza Dudragne.

À Saint-Vallier, cette dynamique bénéficie aussi d’un environnement favorable : la commune mène une politique active en faveur du sport et verra bientôt l’ouverture d’un nouveau gymnase.

 

Nicolas Gidaszewski 

 

 

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