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vendredi 3 octobre 2025 à 04:56

À Saint-Vallier, elles se dessinent un avenir

Quand l’art ouvre des portes



 

 

Ce jeudi matin, l’ECLA de Saint-Vallier avait des airs d’atelier d’art. Sur scène, neuf demandeuses d’emploi présentaient leurs tableaux devant sept recruteurs. Depuis le 4 septembre, elles participaient à un atelier de peinture mené par la peintre Roseline Michel, en partenariat avec France Travail et la mairie.

Crayon aquarellable, encre de Chine, gouache, pastel… autant de techniques inhabituelles pour parler de soi. « L’idée, c’était qu’elles montrent leur personnalité autrement qu’à travers un CV », explique Béryl Bouillot, chargée de la relation entreprise. « On leur met un crayon dans la main, comme on leur proposerait un travail qu’elles n’ont jamais fait : elles doutent, puis se rendent compte qu’elles sont capables. »

Parmi elles, Heidi Myscile, 20 ans. « Je ne sais pas dessiner », dit-elle en riant. Pourtant, elle a trouvé son bonheur dans l’encre de Chine : « C’est ce qui me représentait le plus. J’ai réussi à montrer quelque chose de moi. » En recherche de son premier emploi dans l’accueil ou l’administration, elle confie qu’elle « envoie des CV depuis des mois, sans réponse ». Peut être que cet atelier va lui changer la donne. Solidarité Service lui a déjà demandé son CV.

À ses côtés, Véronique, 53 ans, ancienne gestionnaire de formation revenue à Montceau après vingt ans à Lyon. En reconversion dans l’écriture web, elle a aussi joué le jeu : « Je ne sais absolument pas dessiner, mais c’était une expérience différente. Et surtout, ça m’a permis de rencontrer des gens. »

Pour Roseline Michel, qui enseigne habituellement aux Ateliers du Jour et intervient aussi dans des écoles et centres de loisirs, l’expérience a été inédite. « Au début, certaines ne comprenaient pas pourquoi elles étaient là. Puis elles ont pris confiance, elles y ont pris plaisir. » L’atelier s’est conclu par une œuvre collective : un arc-en-ciel, chaque participante y ayant posé sa couleur. « C’est devenu un vrai groupe », sourit-elle.

Côté entreprises, l’émotion était palpable. Charlotte Bernani, responsable RH chez Concentrix (ex-Webhelp), confie : « J’ai failli verser ma larme en écoutant certaines candidates. Ça change des démarches très formelles, et franchement, ça fait du bien. » Même si son entreprise recrute surtout en temps plein — moins compatible avec les attentes de certaines — elle y voit l’intérêt de ces formats : « Ça permet de casser les préjugés sur les centres d’appels. »

Pour Pascale Becourt, directrice de France Travail, ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie plus large : « Comme avec le Stade vers l’emploi ou la méthode de recrutement par simulation, il s’agit de créer d’autres occasions de rencontre. »

Et les résultats ne se sont pas fait attendre : trois candidates ont décroché un entretien dès l’après-midi même. D’autres ont été orientées vers des collègues ou des structures partenaires. Mais pour Béryl Bouillot, le succès est déjà ailleurs : « Je ne sais pas si tout cela ira jusqu’à l’emploi… Mais elles sourient, elles rayonnent. Et rien que ça, c’est une victoire. »

Nicolas Gidaszewski 

 

 

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