Saint-Vallier, l’école d’autrefois revisitée
À la plume et au buvard
Dans le cadre de la Semaine Bleue, la Maison de l’École a organisé la quatrième dictée intergénérationnelle à la salle René-Rousseau de Saint-Vallier. Une dizaine de participants, dont quatre enfants, ont partagé ce moment à la fois studieux et joyeux, animés par trois anciens instituteurs de la région, aussi passionnés que passionnants : Patrick Pluchot, Gérard Burtin et Paulette Chapuis.
La dictée, tirée d’un livre d’annales du certificat d’études de Saône-et-Loire en 1933, s’intitulait La forêt en automne. « Il est dans son jus ! », a souri Gérard Burtin en présentant l’ouvrage d’époque plus que jauni par le temps.
Le Maître Gérard nous a ensuite expliqué comment manier le porte-plume, cet outil « dangereux » qui exigeait une main ferme et beaucoup de prudence. « Voici l’acte du crime ! », a-t-il lancé en riant, au moment de distribuer ces fameux porte-plumes.
Les participants ont appris à tremper la plume dans l’encrier, à se servir du buvard et à écrire une ligne sur deux, comme à l’école d’autrefois. Il fallait aussi faire attention à tout : au sens de la feuille, à la marge à gauche, aux trois interlignes en haut et deux en bas.
« Soyez prudents avec les majuscules, les accents et les accords ! », a rappelé Patrick Pluchot, avant de raconter une de ses anecdotes d’école : « Une de mes élèves appelait l’accent grave un accent dangereux ! ». Perspicace. Une remarque qui a évidement déclenché de grands sourires dans la salle.
Pendant que le Maître Patrick nous rappelait qu’au début du XXᵉ siècle, seuls 20 % des élèves obtenaient le certificat d’études, et qu’il fallait faire moins de cinq fautes à la dictée pour espérer l’avoir, la Maîtresse Paulette nous expliquait comment, à l’époque, on effaçait une grosse tâche d’encre sur sa feuille…
La correction, faite collectivement, s’est déroulée dans la bonne humeur : quelques majuscules oubliées, un trait d’union dans le mot chat-huant, des petites erreurs d’accords ici ou là… mais rien de bien grave. L’important était d’apprendre, de s’amuser et de partager.
Pour clore l’après-midi, un film d’archives sur l’école entre 1920 et 1950 a été projeté, plongeant les participants dans une époque révolue mais toujours chère aux cœurs.
Nicolas Gidaszewski