Comme toutes les semaines, retrouvez le billet d’humeur de section P.S. de Saint-Vallier :

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« Le conseil constitutionnel a maintenant rendu son avis concernant l’inscription dans le droit français de cette fameuse « règle d’or » qui avait tant fait couler d’encre à l’époque du précédent gouvernement. Le but est clair: inscrire dans le marbre la limitation des déficits budgétaires dans le cadre de la gouvernance actuelle de l’Europe.

En dehors même de toutes considérations économiques, l’enjeu politique de cette prise de position est de taille. En effet, déjà les propos fumeux des uns et des autres fusaient de toutes parts. D’aucuns pensaient qu une décision d’une telle importance pour notre indépendance en matière budgétaire nécessiterait une modification de la constitution soit par référendum où le débat aurait immanquablement tourné à l’affrontement, soit par un vote du parlement à la majorité des 3/5 qui aurait contraint d’aller chercher les voix de droite.

Le conseil constitutionnel a tranché, l’inscription de la « règle d’or » ne nécessitera pas de modifier la constitution. On peut toujours crier à la trahison, que la France n’aurait pas dû se plier à un procédé qui entrave la relance et nous condamne au carcan budgétaire. Certes la France doit créer une dynamique économique nouvelle, mais 25 des 27 Européens ont désormais entériné le texte. Mais vaut mieux maintenant rester à la table des négociations et peser de toute notre influence pour orienter l’avenir que rester dans notre coin à pleurer sur le lait répandu.

L’art de la politique nous oblige le plus souvent à faire des compromis, et à bien des égards, c’est heureux puisque nous sommes en démocratie. Face à cette Europe qui se compose non d’ennemis mais de partenaires, la France ne doit pas se sentir coincée entre le marteau de la crise et l’enclume des politiques de Bruxelles, elle doit au contraire accepter le jeu du dialogue et le rôle de force de proposition que sans doute beaucoup attendent d’elle, sans se laisser tenter par les chimères d’une trop facile opposition systématique.

A méditer …«