Sanvignes : Commémoration du 8 mai 1945
Le pire, que l’on croyait derrière nous, est à nos portes en 2025
Le 80e anniversaire du 8 mai 1945 est une occasion solennelle de rendre hommage à la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et à ceux qui ont combattu pour la liberté.
Cette date marque la fin d’un cauchemar. En effet, après six ans de guerre, l’Allemagne nazie capitule, mettant un terme aux combats en Europe et ouvrant une nouvelle ère, celle de la reconstruction et de la mémoire.
Le silence des champs de bataille a laissé place au murmure de la mémoire. Ce 8 mai, la France s’arrête, se recueille, se souvient. Il y a 80 ans, l’Europe exsangue voyait enfin s’éteindre les dernières flammes d’un conflit qui avait plongé le monde dans le chaos. La capitulation allemande marquait la fin des combats, mais elle ne pouvait effacer les cicatrices laissées par ces années d’oppression et de résistance.
La promesse de ne jamais oublier
Aujourd’hui, dans chaque ville, sous chaque monument aux morts, les générations se rassemblent pour honorer ceux qui ont combattu, ceux qui ont souffert, ceux qui ont donné leur vie pour que la liberté triomphe. Le 8 mai 1945 n’est pas un simple jalon de l’Histoire, c’est une leçon, une promesse, un devoir : celui de ne jamais oublier.
Le monde combattant fidèle au poste
A Sanvignes, comme dans chaque ville, au pied des monuments aux morts, les anciens combattants, témoins d’un passé que nul ne doit oublier, étaient présents pour rappeler le prix de la liberté.
Joseph Jeannot, président de la section locale de la FNACA, était le maitre de cérémonie de cette commémoration.
Avant les différents discours, deux gerbes ont été déposées au nom du Souvenir Français et de la municipalité.
Les autorités civiles et militaires étaient également présentes, aux côtés du maire Jean-Claude Lagrange et des élus. Tous ont réaffirmé l’importance du devoir de mémoire et du combat pour la paix. Leurs discours, empreints de reconnaissance et de solennité, ont rendu hommage aux soldats tombés et à ceux qui ont résisté contre l’oppression.
Pour leur part, les membres du Conseil Municipal Jeunes ont lu chacun un morceau de texte sur le devoir de mémoire.
L’UFAC
Quant au jeune Thibault, c’est accompagné de Séverine Berthaud, Principale du collège Roger Vailland, qu’il a lu le message de l’UFAC (Union Française des Associations de Combattants et de victimes de guerre). Extrait.
« Le 8 mai 1945 portait un espoir de Paix. Aujourd’hui, la guerre est aux portes de l’Europe avec l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Un nouvel ordre mondial voudrait s’imposer à la place de celui de 1945 !
La commémoration du 8 mai 1945 est à la fois un acte de Mémoire, de reconnaissance et un symbole d’espoir pour l’avenir, soulignant l’importance de la Paix et de l’unité en Europe et dans le monde.
La Paix est en Danger sur notre continent. Il nous appartient de faire partager avec les pays européens nos valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ».
Le Ministre des Armées
Le message du Ministre des Armées, Sébastien Lecornu a été lu par Anne Sevin, adjointe au maire. Extrait.
« Le 8 mai 1945, à l’heure de la capitulation allemande qui allait bientôt être celle de la découverte de l’ampleur des crimes nazis, l’heure était aussi déjà à la reconstruction, pour que jamais ne se reproduisent les erreurs de 1940 et pour que la France renoue avec sa grandeur. C’est dans l’épreuve que se forgent les grandes Nations, et le 8 mai 1945 la France décidait de se choisir un grand destin ».
Les porte-drapeaux
Les porte-drapeaux, leurs étendards flottant au vent, donnent à la cérémonie une force symbolique puissante. Chaque drapeau représente un régiment, une bataille, une histoire. Ils sont les gardiens silencieux d’un passé qui continue de vivre dans les cœurs et les esprits de ceux qui se rassemblent en ce jour de commémoration.
Toujours présents, à chaque commémoration, ils portent le poids du passé et transmettent l’Histoire aux jeunes générations.
Viviane Perrin, 1ère adjointe au maire
Dans son discours, Mme Perrin rappelle que « Commémorer ne veut pas dire célébrer, mais se souvenir ». Et de constater : « Le pire que l’on croyait derrière nous est à nos portes en 2025. Les menaces qui pèsent sur notre pays, sur l’Europe, les appels à la haine doivent nous faire réagir ».
Et d’interroger : « Avons-nous la mémoire courte ? 80 ans nous séparent de ce que nos parents, nos grands parents ont connu. Ce n’est pas si loin à l’échelle de l’humanité. Mais aujourd’hui est bien le jour pour se souvenir de la délirante machine à broyer nazie… ».
Le maire Jean-Claude Lagrange
« Il y a quelques jours a été rappelée la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau. Tristement célèbre pour avoir été le lieu d’extermination de milliers de juifs, de polonais, de tziganes, d’homosexuels etc.
Plusieurs dizaines de femmes, hommes et enfants ont été envoyés par des convois sans retour, dans ce camp qui glace le sang de tous ceux qui le visitent encore aujourd’hui.
Ils s’appelaient Jacques, David, Isaac, Mosek, Elya, Esther et tant d’autres adultes…
Mais aussi Viola et ses trois enfants : Alexandre 4 ans, Gisèle 12 ans et Sylvia 15 ans.
Bilma et ses deux enfants : Théodore 16 ans et Thérèse 4 ans.
La liste est longue et ne peut nous laisser indifférents…
Tous ces humains ont été arrêtés par l’administration française, des policiers et des gendarmes pour remplir un convoi de la mort et faire allégeance aux nazis. Parfois, certains ont été dénoncés par leurs voisins, leurs clients.
A ce stade, on est loin de l’époque glorieuse de la Libération… ».
André Proudhon
Jean-Claude Lagrange a aussi relevé le rôle d’André Proudhon. « Il a sauvé de la mort deux jeunes filles, Netty et Mina Weistreich, alors enfants, alors que leurs parents et leur grande sœur partaient pour un voyage sans retour.
Alors résistant en Saône-et-Loire et dans la Nièvre, André Proudhon fait passer la ligne de démarcation aux deux enfants et les cache dans différents maquis de l’Ain et notamment à Génissiat. Elles survécurent grâce notamment à la famille Veillaud, dont le nom vous rappelle un certain maire de Sanvignes ».
Stéphane Hessel
Le maire a conclu avec une citation de Stéphane Hessel, écrivain et militant français :
« Je suis convaincu que l’avenir appartient à la non-violence, à la conciliation des cultures différentes. C’est par cette voie que l’humanité devra franchir sa première étape ».
Au final, l’Harmonie Municipale a interprété l’Hymne National et plusieurs autres morceaux habituels lors de ces cérémonies.
Nelly Desplanches