La commémoration de la libération de Sanvignes s’est déroulée ce samedi matin place André Proudhon, en présence du maire de la ville, Jean-Claude Lagrange. Ce dernier a rendu hommage à André Proudhon, connu sous le pseudonyme de Lieutenant Guy, mort à 30 ans en 1944.

Dans un discours bref mais émouvant, Jean-Claude Lagrange a d’abord rappelé les conditions de libération du pays minier le 6 septembre 1944. Un train contenant 600 soldats allemands avait alors été stoppé vers Galuzot.

Puis, il a mis l’accent sur la vie héroïque d’André Proudhon, qui « a sauvé deux jeunes filles juives dont la famille a été dénoncée à la police française par des voisins. »

Enfin, Jean-Claude Lagrange a rappelé combien il était fier qu’un Sanvignard fasse partie de la liste des Justes parmi les nations, ces personnes non juives honorées par Yad Vashem, le mémorial israélien de la Shoah, pour avoir risqué leur vie en aidant les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

André Proudhon : un engagement héroïque en temps de guerre

Né à Tunis le 30 décembre 1914, André Proudhon perd son père, Henri, mobilisé durant la Première Guerre mondiale. Orphelin de mère dès son enfance, il est élevé par sa grand-mère à Sanvignes, où il développe un intérêt marqué pour la politique et s’engage dans les Jeunesses socialistes.

Reconnu pour son dévouement, il devient rapidement responsable fédéral, consolidant les liens entre les sections de jeunes. Sa vie prend un tournant lorsqu’il entame une relation avec Erna Weistreich, dont la famille juive sera déportée. Proudhon se lance alors dans la résistance, prenant sous son aile les sœurs d’Erna et rejoignant les maquis de l’Ain.

Malheureusement, son engagement le conduit à une mort tragique après son arrestation par les soldats allemands. Sa disparition laisse un vide dans la famille Veillaud, qui adopte Netty, la plus jeune des sœurs. En reconnaissance de son courage, André Proudhon est honoré du titre de « Juste » par  l’État d’Israel.