« Le président de la République a annoncé jeudi soir sur TF1 des mesures en faveur de l’emploi, et plus particulièrement des jeunes et des chômeurs de longue durée. Dès le lendemain, le ministre de l’emploi, Xavier Bertrand, en a appelé aux Départements pour assurer le cofinancement de 60 000 nouveaux contrats en faveur des bénéficiaires du RSA. Ce que Nicolas Sarkozy donne d’une main, Xavier Bertrand le reprend de l’autre.

Il y a trois mois pourtant, le même gouvernement interrompait sans préavis le financement des contrats aidés en faveur des bénéficiaires du RSA, mettant en difficulté outre les personnes concernées, des associations et des collectivités. Ainsi, en 2010, l’Etat n’a pas respecté, en Saône-et-Loire, les engagements qu’il avait pris. Il n’a financé qu’à peine plus de 400 des 800 contrats prévus. Dans le même temps, notre département perdait 5 500 emplois, laissant plus de 12 400 personnes bénéficiaires du RSA sans solution concrète.

Il y a un mois, dans la loi de finances, le même gouvernement baissait le nombre des contrats aidés de 120 000 considérant que la crise était derrière nous et se grisait de l’idée que la France avait mieux résisté que l’Allemagne. Il envisageait ainsi de ramener le nombre des contrats aidés « aux niveaux en vigueur avant la crise », avec un objectif de 200 000 emplois aidés en 2012.

Changements de pied incessants, annonces médiatiques contredites dans les faits, navigation à vue : la politique de l’emploi mérite mieux. Les collectivités, les entreprises et le monde associatif ont besoin d’une constance dans les choix et d’une visibilité à long terme, pas de saupoudrage préélectoral.

Le Conseil général de Saône-et-Loire, pour sa part, n’a jamais cessé de se battre pour maintenir un bon niveau de contrats aidés en faveur des bénéficiaires du RSA. Il cofinancera ainsi 800 contrats aidés en 2011, bien que l’Etat ait baissé le niveau de sa propre participation de 90% à 70%.

En 2011, ce sont près de 2 000 emplois qui seront ainsi soutenus directement ou indirectement par le biais d’actions financées par le Département :

– Pour les jeunes, ce sont 350 emplois tremplins financés soit un montant de 2 245 000 euros.

– Pour les bénéficiaires du RSA, ce sont 32 structures d’insertion financées pour accueillir 386 personnes soit un montant de 1064 000 euros.

– Pour les créateurs ou repreneurs de petites entreprises, ce sont 715 000 euros qui sont mobilisés (dont 300 000 euros par la Région Bourgogne) pour les aider à se développer et / ou se maintenir, y compris dans le monde rural.

Le Conseil général est disposé à étudier le cofinancement d’emplois aidés supplémentaires en faveur des bénéficiaires du RSA, mais veut obtenir l’assurance que les engagements de l’Etat seront effectivement tenus et que Pôle emploi aura les moyens d’exercer correctement ses missions, au moment même où plusieurs centaines d’emplois sont supprimés dans ses rangs.« 

Benjamin Griveaux
Vice-Président du Conseil Général chargé de l’insertion