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dimanche 14 juin 2015 à 10:13

Les jeunes socialistes de Saône et Loire entament le débat sur un sujet fort de société

Le harcèlement scolaire au cœur d’une conférence à Montceau  



 

Les jeunes socialistes de Saône et Loire ont invité à la salle des fêtes du bois du Verne leurs camarades pour débattre de ce sujet grave et d’actualité. Ils ont ouvert cette conférence à tous ceux qui le voulaient et se sentaient attirés par le sujet.

 

 

Un changement d’horaire comme il peut s’en produire parfois a  fait que le public a été moins nombreux que souhaité, mais la qualité remplace souvent la quantité. Participent a cette conférence Laurent Selvez Conseiller municipal de Montceau, VP de la CCUM, Professeur ; Jeremy Pinto 8e adjoint délégué à la culture, à l’animation et à la vie étudiante Au Creusot et membre du bureau national du MJS où il s’occupe aujourd’hui des questions de démocratie locale et de décentralisation ; un professeur Montcellien, Thibault Vanity, etc.

 

 

 

 

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La conférence est animée par Sophie Dernois, responsable du mouvement des jeunes socialistes de Saône et Loire.

D’abord projection d’extraits de l’émission de France 5, le monde en face du 29 octobre 2013 avec sélection de témoignages du documentaire d’Amandine Stelletta et Nicolas Bourgouin.

 

Ensuite débat sur le sujet.

 

Avant de rapporter ce qui est vu et dit il est bon de faire un point sur ce qui motive la mise en place d’une politique nationale et d’un site web par le ministère.

Officiellement  la définition du  harcèlement prend en compte  une violence répétée qu’elle soi verbale, physique ou psychologique.

Dans l’institution scolaire cette violence retrouve son expression dans des situations complexes opposant un ou plusieurs élèves à une victime qui ne peut se défendre.

Le site gouvernemental  (http://www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr/) énonce que lorsqu’un enfant est insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux à répétition, on parle de harcèlement.

 

 

 

Il caractérise les 3 caractéristiques du harcèlement en milieu scolaire :

 

 

 

  • La violence: c’est un rapport de force et de domination entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes.
  • La répétitivité: il s’agit d’agressions qui se répètent régulièrement durant une longue période.
  • L’isolement de la victime: la victime est souvent isolée, plus petite, faible physiquement, et dans l’incapacité de se défendre.

Le harcèlement se fonde sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques, telles que L’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux), le sexe, l’identité de genre (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme), orientation sexuelle ou supposée, un handicap (physique, psychique ou mental), un trouble de la communication qui affecte la parole (bégaiement/bredouillement), l’appartenance à un groupe social ou culturel particulier, des centres d’intérêts différents

 

Avant la projection Sophie Dernois explique la démarche. « C’est un sujet important, d’actualité, mais pas assez pris en compte. Les statistiques du gouvernement nous disent  qu’un enfant sur 10 subit un harcèlement, ce qui fait 1,4 million de victimes. Que peuvent faire les jeunes socialistes dans ce domaine ? Réfléchir et apporter des propositions. Réfléchir sur l’appli Gossip, nous sommes très inquiets. Nous ne nous rendons pas forcément compte par nous même, mais dans notre entourage nous réalisons qu’un de nos amis, un de nos camarades, un de nos voisins est victime de harcèlement, sur une classe de trente élèves cela veut dire que 3 d’entre eux sont victimes. C’est une vraie prise de conscience. Nous poursuivrons cette conférence par un questionnaire remis aux jeunes dont nous pensons faire remonter les résultats jusqu’au niveau national. Nous les mettrons aussi sur notre site et notre page Facebook. (http://www.mjs71.net/) »

 

 

 

Mais qu’est ce que cette appli Gossip ? Symptôme des temps cette application gratuite permet de mettre en ligne des potins de façon anonyme. C’est le buzz assuré grâce à la rumeur à portée de smartphone. Ceci est devenu en peu de temps  un phénomène inquiétant et visiblement dangereux. Najat Vallaud-Belkacem, a demandé aux recteurs d’académie « d’exercer, avec l’aide des chefs d’établissement des lycées et collèges, une extrême vigilance sur la teneur des messages qui seraient mis en ligne ».

 

 

Sophie Dernois semble très inquiète des dégâts faits par cette application. Elle insiste sur les dégâts que les rumeurs causent dans les établissements scolaires.

 

Ce qui ressort du documentaire c’est que les victimes de harcèlement à l’école ne s’en remettent jamais, que cela les poursuit tout au cours de leur vie. Qu’il y a un monde entre ce que souffre la victime et la conscience extérieure de ce qu’il subit. Que la honte  de ne pas être capable de réagir, de se défendre, de défendre les autres victimes est plus forte que tout le reste. Qu’il y a une réelle difficulté à se poser en victime.

 

 

 

Les témoignages du documentaire et les discussions du débat font apparaître que les enseignants sont mal formés pour détecter les cas de harcèlement, réagir et mettre en place des solutions.

 

Le système lui-même semble devoir bloquer toute réactivité. En effet tous les niveaux éducatifs sont évalués, notés et l’évolution de leurs carrières dépend de ces évaluations et notations. Du coup moins il y a de signalements, moins il y a d’exclusions, mieux ça va pour l’établissement, pour le proviseur, pour les enseignants, alors il peut arriver que la lutte contre le harcèlement passe au second plan ou ne trouve pas la vigueur souhaitée.

 

Les participants au débat se partagent entre jeunes et plus âgés. Une bonne partie de la discussion tourne autour du sens et de la signification des mots, de la violence intrinsèque de la société, du langage courant et de ce qu’il induit dans le relationnel entre jeunes. Il apparaît que si le harcèlement scolaire a quasiment toujours existé l’évolution porte sur les temporalités. Il n’y a plus de répits maintenant. Avant le harcèlement ne s’effectuait  que dans le temps scolaire, les victimes disposaient au moins du reste de leur temps. Maintenant c’est 24 heures sur 24, dans tous lieux avec le téléphone, les réseaux sociaux, Gossip. Il n’y a plus un seul instant, un seul espace pour décompresser.

 

Laurent Selvez explique que « la société est de plus en plus violente, que l’insulte est de plus en plus facile et que la société déborde sur l’école. Mais cette dernière doit rester l’endroit où les règles se fixent et ou l’on apprend à vivre ensemble en société. Il ne faut pas non plus élaborer des solutions uniquement pour l’école mais pour la vie aussi. Redonner du sens aux mots et aux situations où on les emploie.  L’école ressemble à la société, on ne s’y sent pas autant en sécurité qu’on le voudrait. Alors on réfute la situation mais on sait qu’elle existe. »

 

Cette conférence a été très intéressante et aurait mérité un plus grand succès. Espérons qu’elle débouche sur plus d’impact avec l’enquête par questionnaire et la mise en ligne sur le Web.

 

En tout cas elle a porté un véritable éclairage sur les drames du harcèlement et sur l’incapacité de la société de s’en prémunir activement dans l’état actuel des choses. Nous devons tous réagir, prendre conscience et apporter notre concours, notre réflexion pour que les choses avancent. Voila ce qui ressort de cette conférence.

 

Gilles Desnoix

 

 

 

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