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mardi 9 août 2011 à 15:56

« Comment réduire le déficit et la dette : le choix nous appartient ! »

Les propositions de Nicole Eschmann, vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne



« Matraquage politique et médiatique de la semaine : il faut rassurer les marchés ! pas les milliards de grecs, d’italiens, de portugais, d’israéliens, d’anglais, d’espagnols, de maghrébins, d’égyptiens, de somaliens… qui au mieux vont perdre leur emploi, leurs revenus, leur logement et leurs systèmes de solidarité existants, au pire perdrons la vie par la lutte ou la famine. Non, depuis que l’oracle Standard & Poor’s travaille consciencieusement à dégrader la note des plus grands états du monde, le monde retient son souffle face à la « nouvelle » crise financière !


Pourtant les causes en sont maintenant connues de tous: les riches font de la prédation, les banques sont irresponsables, les citoyens vivent à crédit pour compenser la baisse de leurs revenus, conséquence de la dérégulation économique entamée par Thatcher et Reagan. La défiscalisation des « riches » creuse aujourd’hui les déficits des Etats, ce qui permet de sacrifier des pans entiers des services publics et de la protection sociale dans des scénarios-catastrophe à la grecque. Le mécanisme des conditionnalités de la dette est une arme utilisée par les pays prêteurs et les institutions pour faciliter l’entrée des multinationales, renforcer leurs stratégies militaires et leurs politiques étrangères, assurer la sécurité des contrats favorables aux multinationales, promouvoir l’extraction des ressources naturelles des pays emprunteurs. Les gouvernements des pays riches, les multinationales, et les institutions comme le FMI, la Banque mondiale et l’OMC, doivent reconnaître leurs responsabilités pour le rôle qu’ils jouent dans l’amplification des crises des pays emprunteurs.


Mais on doit aussi élargir la focale, la crise financière n’est que la partie émergée des tourmentes créées par notre mode de développement et l’escalade de la spéculation sur l’insuffisance des ressources alimentaires et du sous-sol : un quintuplement des cours du brut en 5 ans, la hausse continue des prix alimentaires et des matières premières, l’envolée de l’immobilier et des terrains. Ces crises témoignent ensemble de l’épuisement du productivisme sous toutes ses formes, et sont avant tout environnementales : nous sommes en train d’atteindre les limites de nos prélèvements sur la planète, les spéculateurs spéculent sur cette finitude et le font payer au monde entier.


Au FMI, Christine Lagarde explique doctement que la France devra mener une politique d’austérité, relever encore l’âge légal de départ à la retraite et même veiller à réduire ses dépenses de santé. Contrairement à ce que raconte Mme Lagarde, nous avons le choix entre deux politiques économiques et budgétaires pour réduire les déficits. Soit nous continuons de diminuer les dépenses qui bénéficient à l’ensemble des citoyens, participent du vivre-ensemble et de notre identité nationale. Soit nous réhabilitons les impôts des « riches » et des gagnants de la mondialisation et taxons la spéculation.


Les solutions nous appartiennent : en finir avec l’absurde concurrence fiscale que se livrent les Etats et l’idéologie libérale de la droite au pouvoir ; relever d’urgence la fiscalité sur les « riches » dans toute l’Europe afin de dégager des recettes fiscales nécessaires ; réglementer strictement et rapidement les placements sur les marchés spéculatifs, à commencer par les produits agricoles ; adopter pour la France et réclamer pour l’Europe, une loi bancaire claire et nette séparant les banques de dépôt et les banques d’investissements… Cela demande aux politiques de l’indépendance et du courage face au « mur de l’argent ». C’est possible, Eva Joly l’a déjà incarné ! Elle assumera avec pugnacité ce combat en France et au sein du Parlement Européen.« 


Nicole Eschmann
Vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne





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Un commentaire sur “« Comment réduire le déficit et la dette : le choix nous appartient ! »”

  1. chimel dit :

    PAS GENES

    pas gênés les politiques de tous sexes de toutes tendances de tous tous pays ,nouveaux rois fainéants du monde moderne qui depuis 3Oans ont abandonné la gouvernance de la plaèete aux prédateurs financiers. (et pas trop fiers nous qui les avons élus et réélus)