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dimanche 14 août 2011 à 17:19

« Assez d’obscénité dans le matraquage de « sortie de crise » ! »

Nicole Eschmann, vice-présidente EELV du Conseil régional de Bourgogne



« Assez d’obscénité, assez de matraquage politique et médiatique, ce sont aux acteurs de la crise d’en payer le coût, pas aux citoyens. Pour sortir de « leur » crise, les gouvernements vont-ils avoir le courage de réglementer fermement la bourse qu’ils ont eux-mêmes dérégulée, de taxer les spéculateurs qu’ils ont eux-mêmes créés, de nationaliser les banques qu’ils ont eux-mêmes privatisées, de réhabiliter l’impôt des « riches » qu’ils ont eux-mêmes supprimé ? Ou vont-ils une nouvelle fois faire  diversion avec des lois de plus en plus xénophobes et sécuritaires pour maintenir par la force, un ordre injuste et fragile ?


Que les acteurs de la bourse reconnaissent publiquement qu’ils ont appauvri et précarisé tous les citoyens du monde. Que les milliards avec lesquels ils spéculent aujourd’hui, ils les ont capté en exigeant des rendements quadruplés pour les actionnaires, en obligeant ainsi les entreprises à diminuer salaires, emplois, investissements et recherche et à délocaliser. Que pour échapper à l’impôt, ils ont, avec la bienveillance des gouvernements, dissimulé dans les paradis fiscaux d’Europe et d’ailleurs, d’innombrables milliards, devenus un argent mort, qui empêche tout développement économique, social, culturel, tout investissement dans l’éducation, la recherche et l’innovation, nécessaires à l’économie de demain. Qu’ils ont ainsi sciemment et durablement détruit l’économie réelle.


Que ces milliards « gagnés en fumée » leur ont permis de s’approprier les richesses réelles du sol et du sous-sol, s’appropriant, avec l’aide de la Banque mondiale, du FMI et de l’OMC, des régions entières de tous les continents. Qu’ils spéculent aujourd’hui avec voracité sur ce qui est vital aux citoyens : les produits alimentaires. Qu’ils créent maltrunition et famine dans les pays « pauvres ». Qu’ils ont anticipé que les citoyens des pays « riches » ne pourraient plus consommer, avec des revenus en baisse et des factures essentielles, qui augmentent, comme les loyers ou l’énergie. Qu’ils ont alors élaboré des produits, comme les prêts avec garantie hypothécaire, les « subprimes » qui leur ont permis de vendre des maisons à des millions d’américains à peine solvables, d’empocher pendant des années des intérêts d’emprunt exponentiels, d’expulser ces millions de propriétaires avec l’aide de la force publique, de revendre ces millions de maisons avec des bénéfices exhorbitants, de titriser et refourguer les emprunts restants à toutes les banques du monde.


Qu’ils ont fait payer la « crise » par les citoyens : Qu’ils ont demandé avec arrogance l’aide des Etats, qu’ils ont obtenu par milliers de milliards : aux Etats-Unis, 800 milliards d’aides pour les subprimes, qui, cumulés avec les 1283 milliards des guerres capitalistes d’Irak et d’Afghanistan et les 1760 milliards de baisses d’impôts pour les « riches », leur ont permis, sous couvert d’agence de notation de même idéologie, de dégrader la note du pays et d’amplifier la spéculation. Que, les peuples ne voulant plus payer « leur » crise, ils ont demandé aux Etats des politiques de plus en plus répressives pour que rien ne change dans la prédation des richesses mondiales. Qu’ils ont organisé la propagande et la peur. Que dans ce contexte, ils ont spéculé à la baisse. Qu’ayant grand intérêt à la chute rapide des bourses, ils ont fomenté des rumeurs contre des banques et contre la France.


Ce n’est pas une crise, c’est une escroquerie. Ce n’est pas de l’économie, c’est de la politique. De la basse politique, amorale, idéologique et libérale. Avec l’aide de la propagande et de la répression d’Etat. Contre tous les peuples. Contre une génération sacrifiée de jeunes plongés dans le désespoir, sans possibilité d’études, sans emploi, sans logement, sans revenus, sans place dans la société, sans avenir. Qui peut voir aujourd’hui une quelconque différence avec les méthodes du crime organisé ? Qui peut arrêter cette prédation totale et mondiale ? Quels partis de gouvernement ont pris le problème à bras-le-corps ?


Seul un front mobilisé des citoyens pourra exiger des gouvernements qu’ils s’engagent à mettre un terme au diktat des banques et des marchés financiers. Les moyens de l’alternative existent, recréant toutes les régulations nécessaires, élaborées par des conseils scientifiques d’économistes soucieux de l’avenir et de l’intérêt général. Exigeons des politiques le courage et la détermination nécessaires pour les appliquer face à l’avidité du mur de l’argent. »


Nicole Eschmann


vice-présidente EELV du Conseil régional de Bourgogne



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2 commentaires sur “« Assez d’obscénité dans le matraquage de « sortie de crise » ! »”

  1. chimel dit :

    bjr ça dure depuis 30 ans qu’avez vous fait quand vous étiez au gouvernement????

  2. Quid71 dit :

    Tout ce qu’on sait déjà et rien ne changeras tant que personne n’aura réellement le courage de faire face.

    On est sur le chemin de la dictature…