C’est sous un soleil accablant et devant environ un millier de personnes qu’Arnaud Montebourg a assuré que la victoire de sa candidature aux primaires socialistes « est à portée de main« , demandant à l’assistance à ne pas écouter les sondages qui se sont « si lourdement trompés pour les primaires écologistes« .

Il procèdera par la suite à un discours-programme où il a énoncé les idées forces de sa candidature et notamment son combat pour la démondialisation qui le distingue des autres candidats. Il refuse à ce sujet toutes critiques sur la caractère utopique de cette bataille. Il a ainsi évoqué Le Brésil qui taxe l’importation de produits, l’ Argentine qui surtaxe la concurrence déloyale… Citant également Barack Obama qui vient de demander au patron d’ Apple de relocaliser ses centres de production.

Pour lui, la lutte contre les dettes de l’état ne doit pas « se faire sur le dos des « petites gens » par le biais de politiques restriction, ceux qu’il nomme les perdants de la mondialisation le verraient, en cas de victoire présidentielle » instaurer une loi « de sécurisation de l’économie visant prioritairement à diminuer la dépendance de l’Etat vis à vis du système financier.

Et d’énoncer les « 12 Commandements » de sa candidature :

1. Prohibition, sous peine de confiscation des avoirs et de perte de licence des établissements bancaires, de toute forme de spéculation par les établissements financiers avec l’argent de leurs clients.

2. Fermeture des établissements financiers situés dans les paradis fiscaux, avec rapatriement obligatoire des avoirs appartenant aux ressortissants français sur le sol national, avec non opposabilité du secret bancaire.

3. Séparation obligatoire des activités entre banques de dépôts et banques d’investissements.

4. Mise sous tutelle des établissements bancaires exerçant sur le territoire national, sans indemnité de trésor public.

5. Abrogation des pouvoirs des autorités administratives indépendantes chargées de la surveillance des institutions et des marchés financiers et transmission de leurs pouvoirs au Ministre de l’Economie et des Finances.

6. Création d’une taxe sur les transactions financières de 0,1% au plan national en cas de non création d’une telle taxe au plan européen.

7. Obligation d’investir tout ou partie de l’épargne collectée par le système bancaire dans l’économie nationale ou européenne.

8. Salaire maximum fixé par la loi des traders, courtiers et dirigeants des institutions financières.

9. Démantèlement des agences de notation…

10. Création de nouvelles normes comptables européennes aux exigences renforcées définies par la loi.

11. Interdiction des rachats d’entreprises par voie de LBO et contrôle par el Gouvernement des OPA sur les entreprises industrielles en provenance de fonds souverains européens.

12. Effacement d’une partie du surendettement des particuliers en réduisant d’autorité et drastiquement par la loi les taux d’intérêt usuraires appliqués aux utilisateurs de crédit à la consommation, victimes des abus du système bancaire.

Avant son discours sont intervenus Jérôme Durain, premier secrétaire fédéral de Saône et Loire, Christiane Taubira, députée de Guyane, puis Bertrand Monthubert, secrétaire national à l’enseignement supérieur.

Tous trois ont exprimé leurs convictions et leur enthousiasme à soutenir Arnaud Montebourg et son projet ambitieux et audacieux.

Pendant le repas plusieurs invités devaient prendre la parole afin de présenter leur expérience personnelle, parmi eux Sihem Suid, auteur « d’Omerta dans la police ».

A noter encore la très belle prestation du groupe « Tekpaf » de Saint-Vallier qui a emballé ceux qui ne les avaient jamais vu en concert.