D’un vendredi l’autre parce que nous les avions rencontrés vendredi 21 avril alors qu’ils fêtaient la fin de la campagne en levant un verre, nous les retrouvons ce vendredi après le premier tour tout aussi en forme et motivés, et levant un verre.

 

 

Ce vendredi 28 avril ils sont une trentaine au bar « Au coquillage » de Blanzy à discuter avec ardeur et constance sur ce qu’il est nécessaire de faire pour le second tour.

 

Car la France Insoumise est en consultation, exercice de démocratie directe de terrain. Leur porte-parole, ne leur dites pas leur leader, est encore intervenu cet après-midi sur sa chaine YouTube pour réaffirmer qu’il s’agissait à chacun de se déterminer sur son vote futur dans le cadre d’une démarche affirmée « pas une voix pour Le Pen »

 

 

Et donc au cours de cette réunion, il n’y a pas de mot d’ordre autre que « Pas un bulletin pour Le Pen » car comme le dit Robert Germain en ouverture de la réunion : « Les gens ont un cerveau, ils sont intelligents, ils savent ce qu’il faut faire, ce qu’ils ont à faire. Nous sommes des insoumis et donc nous ne donnons pas de consignes de vote, chacun doit se prononcer en son âme et conscience. Mais ceci est conforme à nos engagements. Nous sommes pour le vote obligatoire mais pas pour dicter les votes. A chacun de se reporter au Programme de l’avenir en commun »

 

 

Et les questions ou témoignages tournent autour de l’importance des votes blancs, des votes nuls et de l’abstention. Car si beaucoup ne peuvent se résoudre à votre Macron et que tous refusent absolument le vote Le Pen, la totalité se demande comment continuer à marquer leur différence et leur désapprobation.

 

 

Un certain nombre assurent qu’ils continueront à mettre des Bulletins Mélenchon dans l’urne, d’autres des poèmes ou des enveloppes vides.

 

 

Mais, il ne s’agit pas que de ça, l’assemblée voit loin, veut poursuivre la lutte et mettre en œuvre des actions régulières. Robert Germain explique que « le 3ème tour ce n’est pas uniquement les législatives, mais il se déroulera dans la rue. Il faut continuer la dynamique par des réunions régulières. Il faut aussi tenir compte que 10 millions de Français n’ont pas voté. »

 

 

Tout le monde est d’accord sur le fait que tout le paysage politique a volé en éclat avec ce premier tour des présidentielles. D’un monde bipolaire nous sommes passés dans un monde quadripolaire où les partis de gouvernement ne forment plus l’offre essentielle et où les électeurs se décident plus pour des programmes ou des parties de programmes que pour des idéologies en dehors des socles traditionnels.

 

 

Au coquillage il y a beaucoup de jeunes qui expliquent qu’ils restent motivés, et qu’ils entendent lutter pour que l’extrême droite ne passe pas. Leurs craintes se portent sur la perte des libertés, les combats à mener pour conserver celles qui existent, la dureté du monde qui leur est promis par les candidats en lice. Ils pensent à leur avenir. Les plus anciens dans l’assemblée sont plus nuancés. En substance ils disent que Mélenchon est arrivé en 4ème, certes, mais que c’est depuis la première fois que la gauche radicale depuis 1969 atteint les 20%.

 

Pour eux il semble que rien ne soit fini, mais au contraire que le combat continue et que la France insoumise présentera un candidat dans chacune des 577 circonscriptions ou presque.

 

 

Une des idées qui prévaut dans les interventions c’est qu’il s’agit là encore d’un jeu d’ombres chinoises que le monde économique « capitalistique » met en scène avec l’extrême droite comme repoussoir.

 

 

La discussion se poursuit longuement librement et avec beaucoup d’entrain.

 

On se croirait dans les repaires de Daniel Memet, vous savez « Là-bas si j’y suis » l’émission culte de France Inter.

 

Mardi officiellement, sur toute la France, on devrait en savoir plus au-delà du mot d’ordre actuel « pas une voix pour Le Pen » et surtout « on ne lâche rien. »

 

Gilles Desnoix