Avenir du centre hospitalier Jean Bouveri (Montceau)
Réponse à Marie-Claude Jarrot sur la situation et les réponses à apporter aux problèmes de l’hôpital de Montceau des candidats aux législatives
A la veille de la manifestation de défense de l’hôpital Jean Bouveri, Mme Marie-Claude jarrot, maire et présidente du conseil de surveillance de l’établissement, nous a fait parvenir sa lettre ouverte aux candidats aux légilstaives et leurs réponses :
Lettre de Marie-Claude Jarrot à Mesdames et Messieurs les Candidats aux élections législatives sur la 5ème
circonscription de Saône et Loire
Mesdames et Messieurs les Candidats aux élections législatives sur la 5ème circonscription de Saône et Loire
Montceau les Mines, le 1er juin 2017
Madame, Monsieur,
Je souhaite appeler avec beaucoup d’insistance votre attention sur la situation du Centre Hospitalier de Montceau les Mines qui rencontre, depuis maintenant plus de 10 ans, de grandes difficultés financières, accumulant dettes sociales et fiscales à hauteur de 17 millions d’euros et déficit structurel annuel de 4,5 millions d’euros.
Malgré les différents plans de retour à l’équilibre mis en œuvre après validation du COPERMO, ces obstacles persistent et le taux de vétusté de l’établissement est estimé aujourd’hui à plus de 90%, sans capacité pour le centre hospitalier d’y faire face compte tenu des déficits chroniques qui obèrent ses marges de manœuvre.
Cette situation, que je déplore, s’est dégradée au fil des années, à la suite de mésententes politiques entre les communes de Montceau et Le Creusot, sur les conséquences désastreuses desquelles j’avais, à l’époque, mis en garde les acteurs publics.
Ces querelles intestines ont donné lieu à des rendez-vous manqués, ont contribué à fragiliser l’offre de soins du CH et à brouiller la lisibilité de cette offre pour les usagers et la médecine de ville, ces turpitudes entachant par ailleurs la confiance de la population en un établissement déstabilisé par tant de changements.
Malgré l’engagement du personnel, dont je veux saluer encore et toujours le courage et le sens des responsabilités, le CH est régulièrement sommé de diminuer ses effectifs pour s’adapter à une concurrence féroce du secteur privé.
En février 2015, le CH a ratifié avec les CH d’Autun et de Chalon sur Saône, une convention de création d’une CHT « Saône et Loire Nord Morvan » prévoyant une coopération volontariste permettant un maillage territorial cohérent de l’offre de soins et permettant à chacun des établissements membres, autour du site pivot de Chalon sur Saône, de remplir pleinement ses missions et de participer à la création de filières de soins cohérentes et graduées.
Je tiens à rappeler que le CH de Montceau les Mines est un établissement de proximité qui doit répondre, par son offre de soins, aux besoins d’une population relativement âgée, socialement isolée et poly pathologique exigeant des prises en charges complexes et transversales.
C’est la raison pour laquelle l’offre de soins du CH de Montceau les Mines est largement axée sur une médecine polyvalente, interpénétrée par les spécialités médicales telles que la cardiologie, la pneumologie et la gériatrie. Le CH couvre également les besoins en chirurgie conventionnelle, orthopédique, viscérale ou encore ambulatoire, en conformité d’ailleurs avec le virage ambulatoire souhaité au niveau national.
L’ARS exige aujourd’hui une restructuration de l’offre de soins du CH de Montceau les Mines, en supprimant notamment la chirurgie conventionnelle et ambulatoire pour avoir une chance de retrouver l’équilibre financier et dégager les marges de manœuvre nécessaires au remboursement de son passif social et fiscal.
Vous imaginez bien que cette hypothèse pèserait lourdement à la fois sur la population du bassin de vie, organisant un véritable désert médical entre Paray le Monial et Chalon sur Saône, et sur l’emploi local.
Nous ne pouvons pas accepter ce scénario et ses conséquences néfastes.
Je m’adresse donc à vous, candidates et candidats à l’élection législative sur la 5ème circonscription de Saône et Loire, pour vous demander de vous engager sur les points suivants :
1ère question : Pensez vous que le CH de Montceau les Mines doit conserver son offre de soins chirurgicale complète ? Et si tel est le cas, serez-vous prêt(e) à défendre cette position auprès de Madame la Ministre de la Santé, en lien avec les élus locaux ?
2ème question : Soutenez-vous l’idée que le scénario de fermeture de la chirurgie à Montceau les Mines profiterait aux structures privées du territoire, alors même que le service public de santé doit pouvoir trouver sa première place en complémentarité avec des établissements privés ?
3ème question : Si une fusion des trois structures hospitalières de Montceau les Mines, Autun et Chalon sur Saône, aujourd’hui réunies au sein d’un GHT, pour ne former qu’une seule et même entité juridique est retenue en direction d’une solution que nous appelons tous de nos voeux, vous engagerez-vous le plus fermement possible à soutenir cette démarche ?
Vos réponses sont attendues avec beaucoup d’intérêt et je vous remercie par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à cette question si capitale pour l’avenir de notre territoire de vie en commun.
Comptant sur votre collaboration, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’expression de mes cordiales salutations.
Marie-Claude Jarrot
Maire de Montceau les Mines
Présidente de l’AMSL
Présidente du Conseil de Surveillance du CH de Montceau les Mines
Samuel Brandily (DLF) répond à Marie-Claude Jarrot au sujet de l’hôpital de Montceau les Mines
« La coopération entre l’hôpital de Montceau et de Chalon est une très bonne chose et permet la mutualisation de services que les deux hôpitaux n’auraient pas les moyens de se permettre seul.
Je suis pour que l’hôpital possède tous les services dont les habitants du secteur ont besoin tout en gardant une bonne gestion et dans une logique de soins cohérente.
Mais pendant qu’on manifeste à Montceau pour garder sa chirurgie, on pétitionne à Chalon pour ouvrir une unité de coronarographie. Sans cette unité, le service de chirurgie cardiaque serait en danger. En même temps cette unité existe à l’hôpital privé Sainte-Marie à Chalon. On peut se poser des questions…
Quand à la fusion entre Montceau et Chalon, j’y suis totalement opposé. Additionner des problèmes n’apporte généralement pas de solutions. De plus, quand un organisme est en difficulté, il a tendance à se recentrer, ce qui serait forcément néfaste pour Montceau.
Le vrai problème est celui du financement de l’hôpital. La tarification à l’activité n’est pas forcément une mauvaise chose en soit, mais quand les prix proposés sont inférieurs au coût réel, il est impossible de s’en sortir. Par ce moyen la Sécurité Sociale est en train de transférer ses déficits sur les hôpitaux. Cela ne concerne pas que Montceau mais la plupart des hôpitaux de France. Et le moyen le plus efficace pour le combattre reste le bulletin de vote… »
Réponse de Christophe Sirugue à la Lettre ouverte de Marie-Claude Jarrot au sujet du Centre hospitalier de Montceau les Mines
Madame la Présidente du Conseil de surveillance,
Veuillez trouver ci dessous les réponses que je souhaite vous formuler quant à vos questions sur le devenir du centre hospitalier de Montceau.
1ère question : Pensez vous que le CH de Montceau les Mines doit conserver son offre de soins chirurgicale complète ? Et si tel est le cas, serez-vous prêt(e) à défendre cette position auprès de Madame la Ministre de la Santé, en lien avec les élus locaux ?
Depuis toujours, j’ai affirmé ma conviction de la nécessité que demeure sur le bassin minier un hôpital public proposant une offre de soins de qualité et de proximité. La chirurgie en fait partie pleinement et elle doit d’ailleurs s’appuyer, comme le suggère l’ARS, sur un pôle d’excellence en chirurgie ambulatoire. C’est donc sans réserve qu’une nouvelle fois, je serai mobilisé pour défendre cette activité auprès des autorités compétentes.
2ème question : Soutenez-vous l’idée que le scénario de fermeture de la chirurgie à Montceau les Mines profiterait aux structures privées du territoire, alors même que le service public de santé doit pouvoir trouver sa première place en complémentarité avec des établissements privés ?
L’objet n’est pas de rentrer dans une quelconque querelle stérile entre structures publiques ou privées puisque des complémentarités sont possible, sous réserve bien sûr que l’hôpital public dispose des services et de moyens lui permettant de s’affirmer dans un environnement de plus en plus concurrentiel sur certaines activités. La fermeture de la chirurgie que je récuse, induirait inéluctablement un transfert d’activités vers le secteur privé. Ce serait le début d’un déséquilibre accru au détriment de l’hôpital public sans oublier les conséquences sur les patients comme la charge de certains dépassements d’honoraires.
3ème question : Si une fusion des trois structures hospitalières de Montceau les Mines, Autun et Chalon sur Saône, aujourd’hui réunies au sein d’un GHT, pour ne former qu’une seule et même entité juridique est retenue en direction d’une solution que nous appelons tous de nos voeux, vous engagerez-vous le plus fermement possible à soutenir cette démarche ?
J’ai initié et soutenu en son temps le principe d’un GHT (Groupement hospitalier de territoire) convaincu de la nécessité de faire travailler entre eux les établissement publics du territoire nord de la Saône et Loire tout comme le font d’ailleurs les établissements privés.
Sous réserve que la situation financière du centre hospitalier de Montceau soit assainie – et je me réjouis que 4M€ aient été débloqués en urgence (et d’ores et déjà disponibles comme l’a annoncé sur place le directeur général de l’ARS le 2 juin dernier) même si d’autres aides seront nécessaires – je suis favorable à une entité unique seule capable de donner force et cohérence à l’action du service public de santé sur notre territoire. Cette décision qui relève des conseils de surveillance des différents établissements sera d’autant plus acceptée que seront rappelés des principes forts de proximité, de complémentarité et de solidarité pour qu’aucun établissement ne puisse être négligé dans cette opération. Cela nécessite qu’une grande concertation préalable soit menée dans la transparence et que soient clairement énoncés les gains attendus par ce choix tant pour le service à la population, les personnels qua la qualité de service.
Ch Sirugue
L’avenir du CH de Montceau-les-Mines
Madame le Maire,
Madame Marie-Claude Jarrot
Maire de Montceau les Mines Présidente de l’AMSL Présidente du Conseil de Surveillance du CH de Montceau les Mines
Chalon, le 8 juin 2017
Vous avez bien voulu interroger l’ensemble des candidats sur l’avenir du CH de Montceau-les-Mines par une lettre ouverte du 1er juin dernier. Je vous prie de bien vouloir trouver, ci-après, les réponses à vos questions.
1ère question : Pensez-vous que le CH de Montceau-les-Mines doit conserver son offre de soins chirurgicale complète ? Et si tel est le cas, serez-vous prêt à défendre cette position auprès de Madame la Ministre de la Santé, en lien avec les élus locaux ?
La question qui se pose véritablement aujourd’hui est comment maintenir une offre de santé publique pérenne qui permet de répondre aux enjeux sanitaires du bassin Minier et de répondre également à la question de la démographie médicale. Pour atteindre ces objectifs, il va de soi qu’il est nécessaire de maintenir au CH de Montceau-les-Mines une offre de soins de proximité, chirurgicale de qualité, dans un environnement adapté, et je défendrais dans ce contexte le développement d’une chirurgie dite ambulatoire au sein de cette structure.
Cette position sera d’autant plus pertinente et efficace qu’elle devra s’inscrire dans un schéma territorial de prise en charge des patients consolidés entre les établissements du groupement hospitalier du territoire nord Saône-et-Loire – Morvan, en particulier entre le CH de Montceau-Les-Mines et le CH de Chalon-Sur-Saône.
Enfin, seuls, les travaux de collaboration avec l’ensemble des acteurs locaux, élus comme hospitaliers, et la convergence de projets seront facteurs de réussite à la reconfiguration de l’offre de soin du CH de Montceau. Dans ces conditions, je suis favorable à défendre cette démarche auprès de Madame la Ministre de la Santé.
2e question : Soutenez-vous l’idée que le scénario de fermeture de la chirurgie à Montceau-les-Mines profiterait aux structures privées du territoire, alors même que le service public de santé doit pouvoir trouver sa première place en complémentarité avec des établissements privés ?
Il est important, avant toute chose, de reconnaître l’offre de service public et privé, de santé, actuellement présente sur le bassin minier et qui trouve toute sa raison d’être auprès de nos citoyens. L’objectif n’est pas d’opposer les uns aux autres, mais de trouver le meilleur équilibre entre « public et privé », et d’assure une pérennité de service en réponse aux besoins sanitaires de la population. En conséquence, la fermeture totale de la chirurgie au CH de Montceau serait rapidement contre-productive et créerait un déséquilibre important sur le secteur de la CUCM mettant en péril dans son ensemble l’offre sanitaire du territoire Nord Saône-et-Loire, et une accélération de la désertification médicale.
C’est également sans compter sur un effet rebond sur les établissements du territoire du Chalonnais qui ne seraient pas dans la capacité « d’absorber » tout ce surplus d’activité. Assurer la complémentarité de service est donc primordial, et c’est dans cet esprit que j’accompagnerai le CH de Montceau vers un développement d’une chirurgie ambulatoire d’excellence et de proximité.
3e question : Si une fusion des trois structures hospitalières de Montceau-les-Mines, Autun et Chalon- sur-Saône, aujourd’hui réunies au sein d’un GHT, pour ne former qu’une seule et même entité juridique est retenue en direction d’une solution que nous appelons tous de nos voeux, vous engagerez-vous le plus fermement possible à soutenir cette démarche ?
J’appelle également de mes vœux ce rapprochement entre les 3 structures.
Pour atteindre cet objectif, il est indispensable de réunir dès aujourd’hui les modalités de réussite de cette fusion, c’est-à-dire impulser une dynamique de travail entre l’ensemble des professionnels de santé, élus locaux sans oublier l’Etat, afin de retrouver une sérénité budgétaire au sein du GHT, et de définitivement en finir avec cette notion de déficit structurel, grâce à une reconfiguration de l’offre de soin.
Je m’engage à mettre tout en œuvre pour que l’Etat accompagne ces 3 établissements dans leur politique d’investissement, dans le maintien aux normes de leurs structures, pour de meilleures conditions de travail, et pour assurer un service de qualité de prise en charge des patients. Il s’agit de stabiliser une offre de soin qui assure la pérennité des structures, une proximité de service, pour la population du territoire Nord Saône-et-Loire Bresse Morvan.
J’espère avoir répondu à l’ensemble de vos interrogations, et vous prie de recevoir, Madame le Maire, à l’assurance de mon profond respect.
Bien amicalement, »
Raphaël Gauvain
Candidat La République En Marche 5e circonscription de Saône-et-Loire
Réponse de François Lotteau candidat EELV à Marie-Claude Jarrot
« J’ai pris le temps d’étudier la situation de l’hôpital de Montceau et les propositions de l’ARS un peu plus précisément.
Madame Jarrot est dans son rôle de maire en défendant son hôpital et l’offre de soin pour les usagers de sa ville et de son bassin de vie, comme les syndicats le sont dans la défense de l’emploi.
L’ARS est au moins en partie dans le sien en cherchant à rationaliser le rapport offre – demande même si la question de l’appui sur l’offre privée est aussi politique.
Il est difficile pour les acteurs locaux d’être objectifs surtout en période électorale.
Je suis arrivé à la position suivante :
Un constat (qui peut être débattu mais sur lequel je me fonde) :
L’offre est insuffisante pour maintenir une capacité complète en chirurgie conventionnelle, ce n’est pas un souhait mais un fait.
L’évolution de la chirurgie se fait sur un objectif de 75% du volume des actes en ambulatoire.
La chirurgie ambulatoire à Montceau restera déficitaire mais dans une proportion beaucoup plus faible et pourra, bien organisée avec le soutien des chirurgiens chalonnais, drainer un bassin large comprenant Autun.
Au vu de cela, si je ne me trompe pas dans le constat,
il m’apparaît que, hors période électorale, il faut mettre à plat et examiner les enjeux à partir de ces données et accepter l’évolution vers la chirurgie ambulatoire à condition d’avoir réglé d’une part le devenir des emplois et d’autre part la sécurisation des transports sanitaires.
C’est un gros travail qu’il faut pouvoir mener sereinement dans l’intérêt de tous.
Concernant la fusion, je manque encore d’une approche suffisamment fine mais il faut se demander si la globalisation du déficit n’est pas de nature à pérenniser les difficultés sur l’ensemble du dispositif. Peut-être serait-il préférable d’envisager une forme de coopération plus souple qui permettrait de s’attaquer au déficit de l’hôpital de Montceau par lui-même parce que personne ne voudra laisser couler ce pôle hospitalier et il sera probablement plus facile d’obtenir sa remise à flot pour lui-même. Il n’est pas raisonnable de faire semblant de régler le problème en diluant le déficit sur plusieurs établissements pour éviter de s’y attaquer vraiment.
Voilà, en écologiste je préfère me confronter à la réalité et regarder le plus objectivement possible le rapport bénéfice-risque de chaque situation.
Mettre la poussière sous le tapis ne va jamais dans le sens de l’intérêt général à terme.
Le temps politique n’est pas celui des évolutions sociales et économiques, il est beaucoup plus court. Cela aboutit souvent à des choix néfastes sur lesquels il faut sans cesse revenir avec de grandes pertes d’argent et d’énergie.
Je suis prêt à défendre cette position, à entendre les arguments contraires, sans me préoccuper du politiquement correct, de droite ou de gauche.
Mais c’est une position exigeante qui ne laisse pas sur le carreau les employés de l’hôpital ni les malades sur le bord de la route express.
Restant à votre disposition pour poursuivre une discussion constructive, je vous prie d’accepter l’expression de mes sentiments cordiaux. »
François Lotteau
Eric RIBOULET Candidat de France Insoumise Elections législatives 5ème circonscription de Saône et Loire
« Madame,
A Madame Marie-Claude Jarrot Maire de Montceau les Mines Présidente de l’AMSL Présidente du Conseil de Surveillance du CH de Montceau les Mines
Notre système de santé subit des cures d’austérité à répétition, aux effets désastreux pour les professionnels de santé et la population. L’Hôpital Jean BOUVERI de Montceau les Mines applique les consignes du ministère et n’échappe pas à cette règle qui organise l’offre de soins en fonction de critères financiers et non des besoins de santé. Son intégration dans le Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) nord Saône et Loire ne sera pas la solution miracle pour un retour à l’équilibre financier. Ce sera ni plus ni moins que la continuité de ces politiques de santé successives sans réflexion stratégique ni un regard sur le long terme.
Je partage les inquiétudes du personnel de l’hôpital concernant l’avenir des services actuels et du sort réservé au personnel de santé en CDD.
La France Insoumise met la santé au cœur de son programme et propose entre autres des mesures innovantes :
– Priorité à la prévention en instaurant le 100% sécu en priorisant l’accès aux soins primaires comme la protection maternelle et infantile (PMI), la médecine scolaire et la médecine du travail. La multiplication des dépassements d’honoraires qui rendent la santé de plus en plus inabordable, à l’heure où trois personnes sur dix renoncent à se soigner par manque d’argent. Amélioration du suivi médical pendant la grossesse. Lutte contre les addictions et l’obésité. Création d’un pôle public du médicament.
– En finir avec la logique perverse de « l’hôpital-entreprise » pour restaurer un véritable service public hospitalier en remettant en cause la tarification à l’activité (T2A).
– Mise en place d’un système de santé égalitaire et accessible à tous en développant les maisons de santé pour un véritable maillage du territoire en favorisant l’installation de généralistes dans les zones en pénurie et recruter 62.000 personnels soignants. La médecine de ville est en proie à une dérégulation croissante. Outre les dépassements d’honoraires, la crispation sur la liberté d’installation est un facteur majeur des inégalités géographiques d’accès aux soins.
– Gel des suppressions d’activités et d’emplois. La solidarité des équipes de soins est mise à mal par les modes de gestion inspirés du privé. Aujourd’hui, le manque d’effectif, la surcharge de travail et les impératifs de rentabilité imposés par ces logiques d’économies nuisent gravement à la santé des personnels soignants et à la prise en charge des patients.
– La mise à disposition de moyens financiers à la hauteur de ces enjeux pour rendre la santé accessible à tous.
Puisque vous m’interroger de manière précise sur l’avenir du centre hospitalier de Montceau et je vous apporte les réponses suivantes :
1ère question : Pensez vous que le CH de Montceau les Mines doit conserver son offre de soins chirurgicale complète ? Et si tel est le cas, serez-vous prêt(e) à défendre cette position auprès de Madame la Ministre de la Santé, en lien avec les élus locaux ?
OUI ! Le CH de Montceau les Mines doit conserver son offre de soins chirurgicale complète. La communauté urbaine, à qui il y a lieu d’y ajouter les communes qui jouxte ce territoire, abrite 120 000 habitants. Comment peut-on penser que l’on puisse s’en passer ! Je refuserai de participer et d’être taxé de complice face à la désertification sanitaire et toutes ses conséquences qui se profileraient.
2ème question : Soutenez-vous l’idée que le scénario de fermeture de la chirurgie à Montceau les Mines profiterait aux structures privées du territoire, alors même que le service public de santé doit pouvoir trouver sa première place en complémentarité avec des établissements privés ?
La réponse est dans la question ! Tout ce qui a vocation d’être porté par le service public, utile à la population, doit le rester et doit être amélioré grâce à l’évolution des sciences et des techniques. Tout ce que le service public délaisse ou ferme purement et simplement profitera immanquablement au secteur privé qui en tirera la substance profitable et uniquement profitable.
3ème question : Si une fusion des trois structures hospitalières de Montceau les Mines, Autun et Chalon sur Saône, aujourd’hui réunies au sein d’un GHT, pour ne former qu’une seule et même entité juridique est retenue en direction d’une solution que nous appelons tous de nos vœux, vous engagerez-vous le plus fermement possible à soutenir cette démarche ?
Je ne soutiendrais pas cette démarche pour plusieurs raisons sans être totalement exhaustif. Tout d’abord que veut dire former une seule et même entité juridique ? Nous sommes dans un environnement sanitaire, si la solution à tous les problèmes, et notamment financier, se trouvait dans ce genre de proposition cela se saurait. Nous avons à faire à un environnement ou l’humain soigne l’humain, il mérite mieux comme vision politique.
La fusion, c’est une formidable “machine” à déstructurer le vivant. Dépecer les hôpitaux d’Autun et de Montceau des services de médecine, chirurgie, obstétrique au profit de Chalon qui aura la lourde responsabilité d’absorber un bassin de vie de 350 000 habitants sur un périmètre de 280 Km2. Comment peut-on faire croire que l’on se dirigera vers une amélioration de l’offre de soins en effaçant d’un trait de plume la notion d’hôpital de proximité ?
La réflexion, avec une bonne dose de démocratie, passe par la concertation partagée entre les directions, les professionnels de santé, les organisations représentatives du personnel et les usagers pour d’une part, remettre en cause ce qui ne fonctionne pas ou très mal issu des lois Bachelot et Touraine, et porter l’innovation sanitaire et sociale avec la même ambition que nos aînés quand ils ont créé la Sécurité Sociale du temps ou notre pays était dévasté.
Il faut remettre le citoyen au centre du pouvoir. La fusion, c’est la déstructuration des centres de décisions, c’est la déstabilisation des ressources humaines qui perdront leur caractère de proximité, c’est la porte ouverte aux contrats de travail multi sites mettant à mal la sécurité des salariés et des praticiens en particuliers dans l’exercice de leur art. La fusion de dettes n’a jamais amélioré un bilan consolidé. Je ne soutiendrais pas cette démarche, je veux devenir parlementaire pour une révision de fond de la santé de ville et hospitalière et pour répondre aux besoins de notre temps de toutes les populations. L’ambulatoire vanté comme solution à tous les problèmes est une vraie fausse bonne idée. Cette solution peut convenir à certains mais le doute existe pour la grande majorité des cas.
Ce que l’on peut se poser comme question : comment se transfert médical au domicile du patient va être accueilli par la famille, le voisinage, les amis pour peu que le patient soit une personne seule ? Autant de questions qui méritent que l’on s’y attarde. La fusion pour Montceau et Autun c’est une perte d’identité assurée. Il serait dommage qu’elle soit portée par les représentant(e)s de proximité de la République. Pour clore temporairement sur ce sujet, la fusion je ne la souhaite pas, j
En tant que représentant de la France Insoumise et candidat à l’élection législative, j’apporte mon soutien sans réserve à l’ensemble des professionnels de santé ainsi qu’aux personnels des services annexes indispensables au bon fonctionnement d’un hôpital.
Si je suis élu, je m’engage à exercer mon mandat parlementaire qui s’inscrira dans la révision d’une politique de santé digne de ce nom car il y a urgence à réaffirmer les principes d’égalité et de solidarité. Je serai particulièrement attentif à la bonne marche des hôpitaux publics de la 5ème circonscription. »
Eric RIBOULET