Une page de l’histoire se tourne : une grande Dame est partie !

Danielle Mitterrand, née Danielle Émilienne Isabelle Gouze, est décédée cette nuit, à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris, où elle avait été admise pour insuffisance respiratoire, à l’âge de 87 ans.

Née le 29 octobre 1924 à Verdun (Meuse, elle fut, en sa qualité d’épouse du 21e  président de la République française, François Mitterrand, la « Première dame de France » du 21 mai 1981 au 16 mai 1995 mais elle n’était pas que cela !

En effet, la veuve de l’ancien président de la République, rappelons-le, créatrice de la fondation France Libertés – Fondation Danielle-Mitterrand (de sa création en 1986 jusqu’à sa mort), a toujours fait entendre sa voix, au risque même parfois, de mettre son mari en porte-à-faux. Tiers-mondiste très marquée, très ancrée à gauche, elle ne cachait pas, et même clamait haut et fort, sa sympathie pour Fidel Castro. Mais il n’y a pas que la politique internationale qui l’intéressait puisqu’elle fut la première épouse d’un président français à clairement prendre position sur la scène politique nationale, critiquant publiquement la politique d’immigration du ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac, en 1993 : Charles Pasqua.

De la résistance à la libération de Nelson Mandela en passant par le soutien du peuple Kurde ou la défense du peuple tibétain, Danielle Mitterrand a ainsi marqué son époque, et cette inlassable militante s’était trouvé un dernier combat : l’accès à l’eau pour tous. Cause qui était devenue, ces dernières années, le centre de son action et lʼobjectif de toute une vie….

Femme simple, accessible, toujours prête à s’enflammer pour une cause qui lui semblait juste, Madame Mitterrand laissera sa marque dans l’Histoire de la France mais aussi dans le coeur de tous ceux qui auront eu la chance de l’approcher, de partager ses enthousiasmes, ses révoltes…

Une vie et une histoire qui se confondent

Fille de parents laïcs et républicains, tous deux militants de la SFIO, en 1940, Antoine Gouze, son père, directeur du lycée public de garçons de Verdun, refuse de recenser, comme on le lui demandait, les élèves et professeurs juifs de son collège et est révoqué par le gouvernement de Vichy.

Il s’installe alors à Cluny avec son épouse où il donne des cours particuliers et, durant la période 1940-1942, sa famille héberge régulièrement dans la clandestinité les membres du réseau de Résistance Combat dont notamment son dirigeant Henri Frenay. Danielle Gouze s’engage par la suite, à dix-sept ans, dans la Résistance comme agent de liaison, tandis que ses parents hébergent des maquisards dont, au début de l’année 1944 « François Morland », nom de code de François Mitterrand qui anime un réseau de résistance parisien et   doit fuir vers la Bourgogne. C’est Danielle qui l’y aidera, selon Wikipédia, notamment à bord du train où elle acceptera de jouer l’amoureuse transie, pour tromper la vigilance de la Gestapo. Arrivés à destination, ils se fiancent et elle l’épouse après la Libération, le 28 octobre 1944 à la mairie, puis à l’église Saint-Séverin à Paris.

En 1981, à peine son mari élu, elle déclarera « Je ne suis pas une potiche » et imposera son style ! Celui qu’on lui a connu !

Cette nuit, une Page de l’histoire (avec majuscule)  s’est tournée !

A priori, Mme Mitterrand devrait être inhumée au cimetière de Cluny ce samedi et, dès que nous aurons confirmation de cette information, nous mettrons en ligne l’heure et le lieu de l’hommage sui lui sera rendu !

Pascal Berthier