« Revenu universel d’activité : les APL bradées ? » (France)
S'interroge la CNL
La fédération de Saône-et-Loire de la confédération Nationale du Logement nous prie d’insérer :
« Malgré les protestations vigoureuses de l’ensemble des acteurs du monde du logement, le gouvernement vient d’annoncer l’intégration des APL dans le nouveau revenu universel d’activité (RUA). Une information qui laisse présager le pire quand on sait que le fusionnement des aides sociales devrait se faire à budget constant…
Annoncé comme une mesure de lutte contre le non-recours, le regroupement des aides sociales en un revenu unique devrait donc comprendre a minima le RSA, la prime d’activité et les aides personnes au logement. Si nous partageons pleinement l’ambition de lutter contre le non-recours, nous ne pouvons cependant pas cautionner la logique du gouvernement qui omet que chaque aide a son propre objectif et public. Alors que le RSA et la prime d’activité sont des aides au retour à l’emploi, l’APL est de son côté destinée à subventionner la dépense logement des ménages modestes. L’aide au logement n’est pas une aide sociale et elle ne doit, par conséquent, pas être assimilée à ces dernières.
A qui profite cette confusion générale entretenue avec soin par le gouvernement ? Certainement pas aux allocataires de l’aide au logement. Le « supplément logement » dans lequel devrait être intégrée l’APL n’apporte aujourd’hui aucune garantie, ni sur les conditions de versement ni sur la lisibilité du système pour les habitants – et donc sur sa capacité à lutter contre le non-recours.
La CNL s’inscrit dans le mouvement de protestation générale qui considère l’intégration des APL dans le futur revenu universel d’activité comme un non-sens dangereux pour les locataires modestes. Sans oublier que les discussions se font jusqu’à présent à budget constant. Comment le gouvernement peut-il prétendre mettre fin de manière effective au non-recours dans ces conditions ?
La CNL demande que les APL n’intègrent pas le périmètre du RUA et soient immédiatement revalorisées pour « soutenir le niveau de vie des ménages les plus modestes » comme l’affirme la note technique diffusée par le ministère des Solidarités et de la Santé dans le cadre de la concertation sur le RUA. »
Madame Colette BURY, présidente départementale
2 commentaires sur “« Revenu universel d’activité : les APL bradées ? » (France)”
Un grand bravo à la CNL et à Colette Bury pour cet article courageux. Que deviendront d’ailleurs les APL des étudiants dans ce dispositif ?
Ce gouvernement s’inspire probablement d’Alphonse Allais. Je cite :
« Il faut prendre l’argent là où il se trouve, c’est-à-dire chez les pauvres. Bon d’accord, ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais ils sont tellement nombreux. »
Courageux mais pas téméraire. La CNL n’est pas toujours en mesure de résoudre certains problèmes, et la CNL fonctionne aussi grâce à bien des représentants « dans l’ombre ».
Pour les APL entre autres, il est évident que toutes aides de l’état puissent être offertes à des personnes aux revenus très modestes, qui ne peuvent pas toujours subvenir aux études de leurs enfants ; enfants qui ont forcément besoin d’aide pour un futur professionnel leur permettant de vivre décemment.
Néanmoins les aides doivent profiter à celles et ceux qui se lévent le matin pour aller travailler et peuvent par conséquent difficilement aider leurs enfants par leur présence, et financièrement pour qu’ils deviennent des adultes autonomes pour ne pas vivre aux crochets de la Société. Au risque de déplaire.