« Le Parlement français n’a jamais représenté la population française dans son entier : trop d’hommes, trop blancs, trop cumulards, d’un milieu social trop favorisé, cooptés par les deux partis majoritaires. Ils ne représentent qu’environ 55% des votants du 1er tour et  30% des électeurs, car le vote uninominal à deux tours favorise le bipartisme, la montée des extrêmes et l’abstention de ceux qui se sentent oubliés. Tant que les 2 partis majoritaires s’opposeront à l’élection à la proportionnelle, au non-cumul des mandats et à une parité réelle, ils empêcheront le renouvellement de la classe politique et la juste représentation du vote des électeurs. Tant qu’ils se comporteront de manière hégémonique avec leurs partenaires, ils ne feront pas gagner leur camp mais le populisme et l’extrémisme.

Après trois présidentielles perdues, les directions du PS et d’EELV ont acté la nécessité d’élaborer un accord électoral et ont négocié démocratiquement plus de six mois une liste de circonscriptions réservées à EELV, en échange du retrait des candidats EELV dans les circonscriptions à risque FN. En Saône-et-Loire, la circonscription du Mâconnais-clunisois a été réservée à EELV, puis échangée sur un coin de table le lendemain, à la demande d’élus PS de Saône-et-Loire, avec la circonscription du Charolais-brionnais où Nicolas Guillemet a été investi comme candidat commun du PS et d’EELV.

Ces mêmes élus, non contents d’avoir créé la division à gauche dans le Mâconnais-clunisois, ont ensuite organisé la dissidence dans le Charolais-brionnais, au motif  avoué, non de faire gagner la gauche, mais de faire échec au candidat des Verts qui s’y présente en vertu de l’accord électoral.  « Et ce sera pareil à Paris, où nous ferons battre Cécile Duflot ». (interview de M. Montebourg par M. Apathie, reprise par les médias nationaux).

Les Saône-et-Loiriens apprécieront la différence, comme ils apprécieront de quelle « résistance » ces coups de force relèvent : de la résistance au respect d’accords signés ? de la résistance à une représentation démocratique au Parlement ? de la résistance au non-cumul des mandats ? de la résistance de voir plus loin que le bout de ses mandats ou de ses ambitions personnelles ?

Ces pratiques ne sont pas les nôtres. Pour EELV, le candidat socialiste du charolais-brionnais est Nicolas Guillemet. Tout le reste n’est que gesticulation d’un autre âge, celui des baronnies rurales. EELV donne l’exemple – parité réelle des candidatures et non-cumul strict des mandats – et se bat depuis des années pour l’élection parlementaire à la proportionnelle, la seule respectant le vote des électeurs, et permettant le renouvellement tant attendu de la classe politique. »

Nicole Eschmann, Vice-Présidente du Conseil régional de Bourgogne.