On le sait, le second tour des élections municipales aura lieu le 28 juin. Un scrutin qui sera profondément affecté par le contexte sanitaire et les deux mois de confinement qu’a connu le pays. A Saint-Vallier, Denis Beaudot impose un second tour à Alain Philibert qui a raté l’élection au premier tour pour quelques voix. La campagne reprend et la liste de Denis Beaudot entend bien ravir la majorité municipale dans un mois.

Denis Beaudot nous reçoit donc chez lui, en compagnie de sept colistiers (afin de respecter certains gestes barrières). Il explique avoir suspendu sa campagne le temps du confinement afin d’observer une période de discrétion qu’imposait le contexte sanitaire : « Il y aura des séquelles ;

 

psychologiques, économiques, financières, sentimentales…Plus rien ne sera comme avant, ce n’est pas qu’un petit virus ». Sylvain, médecin urgentiste à Chalon et colistier prend alors la parole pour revenir sur l’expérience de cette épidémie. Il revient sur le quotidien « bouleversé » du personnel soignant mais également sur les nombreux élans de solidarité qu’il a pu observer. Pour lui l’un des éléments les plus marquants a été la solitude des personnes en fin de vie.  Ainsi, il estime que, si le conseil scientifique et le gouvernement décident de maintenir le second tour des élections le 28 juin, c’est que toutes les conditions seront réunies pour assurer un scrutin sans risque.

 

Denis Beaudot tient malgré tout à revenir sur certains aspects de la gestion locale de la crise. Il reconnait l’effort de la Mairie de Saint-Vallier dans la mobilisation des bénévoles concernant les masques, ainsi que leur distribution pour laquelle ses colistiers ont été contactés. Le premier reproche que fait Denis Beaudot est « un manque de prise au sérieux ». En effet, le candidat revient sur l’infection d’un élu de la majorité. Il regrette qu’aucune des personnes présentes dans le bureau de vote de cet adjoint n’ait été contactée afin de les informer du contact potentiel avec un porteur du virus. Il ajoute également qu’un agent présent dans le même bureau de vote : « Il aurait fallu prévenir les électeurs, assesseurs, scrutateurs… ».

 

Le second élément est la décision de la municipalité concernant les marchés : « A Saint-Vallier, avec deux exposants, il aurait fallu maintenir le marché, c’est moins risqué qu’une grande surface ».

 

Troisième point ; Denis Beaudot estime qu’il y a une « opacité concernant ce qu’il se passe à la résidence des Tilleuls ».

 

Pour la liste concurrente, la municipalité de Saint-Vallier « n’a pas su s’adapter » à cette situation.

 

La campagne et le programme politique ne peuvent seulement s’axer sur des considérations sanitaires ; pourtant, l’incertitude des prochains mois peut obliger les candidats à adapter leurs programmes. Denis Beaudot passe alors la parole à Raphaël Freniche afin d’aborder une des priorité du programme de la liste.

 

Pour Raphaël Freniche : « Il faut d’ors et déjà préparer la rentrée ». Il s’agit d’une compétence principale des municipalités. L’enseignant présent sur la liste de Denis Beaudot tient à féliciter les enseignants « Ils ont su s’adapter et mettre au point de réelles innovations » ; il avoue une certaine déception au niveau local « je regrette, en tant que parent d’élève élu de ne pas avoir pu visiter les écoles avant la rentrée, ou de ne pas avoir pu participer à des réunions préparatoires ». Pour Raphaël Freniche : « Il ne faut pas ajouter une crise scolaire ». Il estime ainsi que les inégalités « socio-scolaires » se sont encore plus creusées et matérialisées à l’occasion de cette période. Dans une réflexion sur les futures actions possibles, il entend remettre les parent au cœur d’une « réflexion et d’une collaboration tripartite entre l’éducation nationale, la municipalité et les parents d’élèves ». Si certaines idées comme « la livraison de devoirs » sont abordées, Raphaël Freniche présente une « mesure phare ».

 

Cette mesure consistera en un dispositif particulier à l’encontre des jeunes élèves de Saint-Vallier. Des étudiants seront mobilisés dès cet été afin de participer à des moments de soutien scolaire, des moments ludiques, permettant de retisser du lien et de remettre des élèves sur le chemin de l’apprentissage. Si la forme administrative et les questions de statuts restent à peaufiner, la volonté de la liste de Denis Beaudot est de « donner un coup de pouce a des étudiants qui ne pourront avoir accès à des jobs étudiants tout en permettant à de jeunes enfants de se remettre à niveau ». Dans une optique idéale le projet devrait s’articuler autour d’un étudiant pour deux enfants. Denis Beaudot précisera les modalités définitives de ce projet.

 

Enfin, d’un point de vue politique, Denis Beaudot assure qu’il n’envisage aucune fusion avec des membres de la liste de Samuel Brandily ou Etienne Launay. Il estime que ces électeurs : « ne voulaient pas d’Alain Philibert, il faut qu’ils prennent leurs responsabilités et qu’ils aillent au bout de leur démarche ».

 

Concernant la campagne, Denis Beaudot entend axer sa campagne sur une communication abondante, en particulier par voie de presse ; les mesures sanitaires ne permettant pas de grands regroupement donc de réunions publiques.