Législatives 2012 – 1ère circonscription (Mâconnais)
Thomas Thévenoud (PS) : "Le changement ne viendra pas que d'en haut !"
Le candidat socialiste a choisi un endroit familier pour mener sa campagne, la Place Saint-Pierre, à quelques pas des maisons où il a grandi… C’est au numéro 10, dans cette permanence, pendant plus de quatre mois, qu’il rencontrera les citoyens, qu’il échangera avec eux et qu’il défendra ses idées, quand il ne sera pas sur le terrain.
Par moins 11 ° C et un vent glacial, il ne fait pas bon mettre le nez dehors. Pourtant, ils étaient plus de 250 à venir soutenir et écouter Thomas Thévenoud lors de l’inauguration de sa permanence. Frigorifiées certes, mais pas anesthésiées par cette température. Au contraire, c’est le cœur chaud et complètement revigorées par le discours de leur candidat et sa volonté de faire entendre la voix de la Gauche rassemblée pour reconquérir cette circonscription.
En présence de Nicole Clément, sa suppléante, Najat Vallaud-Belkacem, adjointe au maire de Lyon, porte parole de François Hollande à la présidence de la République et également candidate aux législatives, et d’Arnaud Montebourg, président du conseil général et député de Saône-et-Loire, Thomas Thévenoud ne chassait pas sa satisfaction de voir autant de monde avec lui. Sur une terre mâconnaise, où il n’est qui plus est pas en terrain conquis…
« Si je suis candidat ici, c’est… »
Pourtant, le candidat du PS connaît bien cette ville. Il y a vécu jusqu’à ses 10 ans, rue Carnot puis rue Lacretelle. Il a également ciré les bancs de l’école Lacretelle et ne peut pas participé à un évènement ou se promener dans les rues de la cité lamartinienne sans rencontrer une connaissance, un ami, un copains d’enfance… « Si je suis candidat dans cette circonscription, ce n’est pas un hasard », rappelle-t-il. C’est pour moi un retour aux sources, aux racines de ma famille et de mon engagement d’homme de Gauche. Mon arrière grand père était professeur de dessin industriel à La Prat’s à Cluny. Il a du quitter la ville en 1942 parce qu’il avait refusé de donner la liste des noms de ses élèves pour le STO. Mon grand père était artisan horloger au 12 rue du Merle à Cluny. Les deux m’ont appris le goût du travail bien fait et de l’effort. Ils m’inspirent encore.«
Thomas Thévenoud a également expliqué une des raisons pour lesquelles il était candidat dans la 1re circonscription : « Les lieux ont une valeur et les portent. Cette circonscription n’est pas un endroit comme les autres : à Saint-Point se trouve le drapeau tricolore que Lamartine imposa lors des journées de février 1848 ; Solutré c’est autant la préhistoire et l’histoire contemporaine avec la trace des pas de François Mitterrand qui n’est pas prête de s’y effacer ; Taizé c’est le message à la jeunesse européenne ; Azé c’est la fidélité aux « brigands réhabilités » qui furent les premiers révolutionnaires du Mâconnais. »
« Si je suis élu… »
La Droite et le politique menée depuis cinq ans par Nicolas Sarkozy ont forcément été évoquées par le candidat : « La Gauche a des valeurs. La Droite aussi, mais, parfois, elle les oublie ! Par exemple, quand elle est en proximité avec l’extrême droite comme dans le discours de Grenoble ou de Dakar. Ou quand elle reste soumise aux puissances de l’argent. De Gaulle disait : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille ». Aujourd’hui qui fait la politique de la France ? Les agences de notation, les marches financiers, les banques d’affaires. C’est sans doute une des faillites majeures des cinq ans que nous venons de vivre. Au delà de la dégradation d’une note, de la perte du triple A, c’est la dégradation des valeurs de la République et une perte de souveraineté nationale à laquelle nous avons assisté. Si je suis élu, je veux être le pédagogue de la République, d’une nouvelle République, de la 6ème République que nous sommes nombreux à appeler de nos vœux. »
« Le Mâconnais mérite mieux que ça »
Mais pour cela, il faudra être élu et Thomas Thévenoud sait que le combat sera difficile face à « deux candidats sarkozystes pour le prix d’un » , Gérard Voisin et Christine Robin : « S’ils pouvaient siéger ensemble à l’assemblée, ils voteraient les mêmes lois, les mêmes mesures, la même politique. Autrement dit, ils sont d’accord sur tout au niveau national et ils ne sont d’accord sur rien au niveau local ! Quand l’un dit blanc, l’autre dit noir. Quand l’un dit oui, l’autre dit non. Quand l’un monte un projet, l’autre le traduit devant le Tribunal administratif. Ces divisions politiques ont fait perdre déjà beaucoup de temps à notre territoire. Le Mâconnais mérite mieux que ça ! Les habitants, les élus, les associations en ont assez de ces querelles sans fin qui sont un frein au développement économique, à l’emploi, à l’attractivité de notre territoire. »
Changer de député, d’orientation politique et de méthode, voilà ce que propose le candidat socialiste, qui ne se considère pas comme un idéologue,mais un républicain, un homme de conviction et d’action : « Toute ma vie politique a consisté à essayer de trouver des solutions pour améliorer la vie de mes concitoyens. J’ai fait le choix d’exercer des responsabilités au niveau local pour faire avancer mes idées et les traduire en actes. La gauche a des valeurs, elle doit aussi apporter des solutions. »
La santé, le logement, la viticulture…
Et d’en citer quelques unes dans les 111 communes de la circonscription et pour les 100 000 habitants de la circonscription :
L’école : sept fermetures sont prévues pour la rentrée prochaine. « Un exemple particulièrement cruel à Chapaize. Il y a une classe avec vingt élèves sur trois niveaux. Depuis quelques semaines, les élus, les parents d’élèves, l’institutrice travaillent sur demande de l’Education nationale à un regroupement de deux RPI. Patatras, on déchire leur copie et l’inspection d’académie décide de fermer la classe. Ce n’est pas possible de continuer dans ce pays à faire des économies sur l’avenir de nos enfants et de nos petites communes. »
La santé : « un domaine où l’injustice est la plus cruelle. On assiste à une désertification médicale, le déremboursement de médicaments, le dépassement d’honoraires. Ce qu’il faut : des pôles de santé de proximité comme ce qui a été fait à Cluny et ce qui est en projet à Saint-Gengoux et à Tramayes. Mais pour cela, il faut savoir rassembler : les collectivités locales, les médecins, l’ARS, les patients. C’est ça aussi le travail d’un député.«
La viticulture : « C’est la vitrine, l’âme, la richesse de notre circonscription. Mais c’est aussi pour beaucoup de nos vignerons de plus en plus de difficultés à produire avec les maladies comme l’esca ou à commercialiser. Pour cela, il faut mettre un terme à la libéralisation des droits de plantation.
L’agriculture: « Il faut la protéger et pour cela, il faut soutenir encore et toujours les coopératives qui garantissent la qualité, la commercialisation et qui ont un rôle social.«
Le logement : « Notre pays connait une crise du logement sans précédent. Le sujet est au cœur de la campagne présidentielle. La seule proposition de Nicolas Sarkozy : relever de 30% le coefficient d’occupation des sols. C’est une erreur majeure car dans les zones où on manque de logements, cela va encourager la spéculation immobilière, cela va faire monter les prix. Dans les autres secteurs comme le nôtre, cela va contribuer à l’étalement urbain. On va continuer à consommer des terrains, des terres agricoles, comme à La-Chapelle-de-Guinchay ou à Lugny. Ce qu’il faut, c’est une grande loi foncière et un encadrement des loyers, comme le propose François Hollande.
Pas attendre le changement, mais y participer
Faisant référence à Pablo Neruda, poète chilien, qui écrivait « Le printemps est inexorable », Thomas Thévenoud pense que celui de la Gauche est cette année inexorable. Mais ce changement ne viendra pas que d’en haut, comme il l’avait déjà expliqué lors du lancement de sa campagne : « Il ne faut pas attendre le changement, il faut y participer au changement.
Avec Nicole Clément, nous irons dans toutes les communes, les quartiers et les hameaux pour écouter et comprendre. Pas pour promettre mais pour nous engager sur des propositions concrètes, sur un contrat de législature. Nous voulons faire entendre la voix de toutes celles et tous ceux qui veulent faire du Mâconnais-Clunisois une terre de développement et de progrès, faire entendre la voix de ceux qui créent, qui investissent, qui innovent, mais surtout faire entendre la voix de ceux qui souffrent, de ceux qui ont été oubliés par la politique, de ceux qui pensent que la République ne peut plus rien pour eux, de ceux qui sont les victimes de la mondialisation, victimes de la suppression des services publics dans les cantons ruraux comme dans les quartiers qu’on dit difficiles et qui abritent la jeunesse de notre pays et de ceux qui sont indignés par la marche du monde et qui en ont assez qu’on leur explique qu’il n’y a pas d’autre voie possible. »
Najat Vallaud-Belkacem, porte parole de la campagne présidentielle de François Hollande