Ce vendredi soir, Nicolas Bonnand, Eric Commeau et Hélène Touillon ont tenu une conférence de presse dans une brasserie, la première de l’année, faute de pouvoir l’assurer dans leur futur local.

En propos préliminaire, les trois élus accompagnés de sympathisants ont souhaité présenté leurs vœux à l’ensemble des concitoyens et concitoyennes de Montceau-les-Mines.

 

Puis ils ont développé leurs propos autour de quatre thématiques : le programme pluriannuel d’investissement (PPI), la démographie et l’attractivité, la police municipale et la sécurité et la CUCM et quelques positions.

 

Les élus avaient donc soigneusement préparé leurs propos loin de focaliser uniquement sur le travail de Marie-Claude Jarrot.

 

Et c’est avec le PPI que les élus d’opposition ont débuté. Certes, ils ont exprimé leur satisfaction de voir enfin un PPI dévoilé par la majorité municipale montcellienne. Mais ils regrettent un document succinct tenant sur une page. Pour les élus, le PPI en réalité porte sur 50 à 70 millions d’euros en comptant 4 opérations hors budget (dont le lavoir des Chavannes pour plus de 6 millions d’euros).

« On est largement au-dessus de 50 millions d’euros. Je n’ai jamais vu ça » commente Eric Commeau.

 

Et de poursuivre : « Soit c’est tenable et on crame la caisse. On endette la ville de manière intenable. Soit c’est de l’enfumage et Marie-Claude Jarrot sait qu’elle ne le tiendra pas. Je ne vois pas comment une ville comme Montceau-les-Mines peut le tenir. »

 

Le PPI analysé

 

Eric Commeau revient sur quelques analyses réalisées à partir des documents distribués lors du conseil municipal. Il revient notamment sur les hypothèses sur lesquelles Madame le Maire s’appuie pour développer son PPI. Ainsi il explique qu’entre 2013 et 2020, le budget des travaux s’élevait en moyenne à 2,5 millions d’euros par an. En suivant le PPI, « on passerait à 8 millions d’euros par an, soit une multiplication du niveau d’investissement par trois. Sur l’ensemble des opérations, le taux des subventions est de 13%. Pourtant pour le PPI, elle escompte des subventions à 50%. Ce n’est pas possible. Autre point : le volume d’emprunt. Entre 2013 et 2020, il était de 900 000 € par an. On passerait à un doublement de l’endettement sur la période certes avec des taux très bas » commente l’élu.

 

Selon les calculs des trois élus, l’autofinancement net serait aussi en nette augmentation.

Ils saluent bien sûr la renégociation des emprunts dans de bonnes conditions. Pour autant, ils mettent en garde quant aux calculs des économies d’énergie par an. « Ce n’est pas linéaire. Il faut du temps. Et les prix de l’énergie augmente » explique Eric Commeau.

Avant d’ajouter : « C’est un gros pari pour l’avenir. Je ne comprends pas comment ils vont reconstituer des marges. Ils indiquent une baisse de fonctionnement de 7,32% en 2022, mais comment font-ils cela ? On ne sait pas. Soit on est dans la pensée magique, soit c’est de l’enfumage. ».

 

Le lavoir des Chavannes, un symbole de la difficulté de Marie-Claude Jarrot à travailler avec d’autres

 

Bien sûr, le dossier du Lavoir des Chavannes était incontournable pour les trois élus.

 

« Racheter ce bâtiment que la ville avait réussi à faire porter par l’État… Marie-Claude Jarrot a racheté sans aucune garantie. Le tour de table n’est pas fait. Ce qui compte c’est de travailler la mémoire minière. Où en est la communauté aujourd’hui ? La CUCM a fait son PLUI, mais la ligne du Lavoir des Chavannes est vide. » explique Eric Commeau.

 

Et Hélène Touillon d’ajouter : « 11 millions d’euros pour Jean Bouveri, tout cela dans la perspective des JO, était-ce vraiment une priorité ? On nous dit que ce sera un équipement intercommunal. Le projet a-t-il été discuté avec les maires des autres communes ? Idem pour la cuisine centrale. On prend la maison des associations et on nous annonce une ouverture très rapidement. Cela ne sera pas dans les temps. »

 

Eric Commeau : « On alerte depuis un moment sur l’état des finances. Aujourd’hui on aimerait que tout cela puisse se faire. Pour nous, c’est incompréhensible. Sur le premier mandat, elle passe du temps à détricoter. Et dans le deuxième, on des projets irréalisables. C’est le grand écart. Il reste encore trois ans. »

 

« C’est infaisable techniquement et financièrement, pour une ville de 17 000 habitants. Elle veut tout faire toute seule. Elle a isolé Montceau-les-Mines. Montceau-les-Mines n’est plus la locomotive du bassin minier. » martèlent les trois élus.

 

Démographie et attractivité

 

Nicolas Bonnand poursuit la conférence de presse sur le sujet de la démographie et de l’attractivité en reprenant des chiffres de l’INSEE. En 2019, la commune compte 17678 habitants soit moins 1300 habitants depuis 2013.

La CUCM sur cette même période a perdu 4400 habitants. Et 40% des habitants ont plus de 60 ans. Selon les élus, Paray et Cluny sont sur des soldes positifs.

« On note depuis l’arrivée de Marie-Claude Jarrot une petite accélération du déclin.

D’abord, sur les chiffres, c’est incontestable. Pour voir cela, il faudrait habiter Montceau-les-Mines. Cela engendre des pertes de recettes. Cela conduit à un effritement des services publics (hôpital, école etc.). On ouvre France services car on ferme d’un autre côté. Et c’est aussi une perte de notoriété pour la ville. » explique Nicolas Bonnand.

 

Pour les trois élus, il n’y aurait pas de questionnement sur l’origine de cette baisse. La seule lecture porte sur la création d’emplois. « Cela fait 40 ans qu’on nous dit cela. La population plus âgée est moins employable. Et quid de la prospection par la CUCM qui manque de dynamisme. Depuis Webhelp, il n’y a pas eu de création d’emplois d’envergure. » poursuivent-ils.

 

Cœur de ville en prend pour son grade aussi : un programme jugé pas clair dans sa mise en application. Où en est-on ?

 

Ce point aborde la question des équipements et services mis à disposition des habitants : cinéma, manifestations culturelles, gare, accès à un médecin généraliste ou à un spécialiste.

 

« Il ne faut pas seulement voir l’attractivité par la création d’emploi, mais le fait de vivre ici, donc l’attractivité résidentielle. Il y a des opportunités pour les villes moyennes. On ne voit pas d’investissement sur des logements modernes, des bureaux partagés. Dans les territoires attractifs, il y a un vrai accompagnement mis en œuvre pour les familles. » expliquent les trois élus.

 

Et sur la question des logements, ils pointent le potentiel de logements pas chers à réhabiliter.

 

« Il faut que la CUCM crée un vrai service public de l’économie d’énergie. Ce qu’on propose, ce sont les assises de l’attractivité résidentielle. Il n’y a pas beaucoup de logements immédiat disponible. Il faut travailler sur l’offre de la maison individuelle. » suggèrent les élus.

 

Et de conclure ce chapitre sur l’importance du patrimoine détenu par Habellis : « Il y a un vrai travail à faire avec Habellis et l’OPAC. Il n’y pas d’urbanisme, pas de vision de cohérence. »

 

Police municipale et sécurité

 

Hélène Touillon poursuit la conférence de presse sur le chapitre sécurité.

 

Elle débute par le diagnostic local de sécurité qui montre une baisse de la délinquance à Montceau-les-Mines entre 2018 et 2021 qu’il s’agisse de faits de délinquance, de délinquance de proximité, d’atteintes aux biens, de vols d’automobiles ou de deals sur la voie publique.

 

En revanche, les violences conjugales sont en hausse. Certes le réseau VIF a pu contribuer à l’augmentation du nombre de cas déclarés.

 

A la suite de ce diagnostic, la ville a signé une convention entre la police municipale et la police nationale. Cette convention conduit à un changement de missions de la police municipale qui récupère ainsi des missions jusque là octroyées à la police nationale.

 

« On s’interroge sur les rondes nocturnes par exemple. Va-t-on envoyer les policiers municipaux ? Sont-ils formés, recrutés pour ces missions ? La position qu’on essaie d’exprimer est qu’on n’est pas contre l’armement de la police municipale. Mais cela mérite plus de débats démocratiques. » souligne Eric Commeau.

 

« Cela ne se présente pas à la va-vite à 22h30. » conclut-il.

 

Aujourd’hui les élus aimeraient qu’un d’entre eux puisse siéger au CISPD (Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance), afin de pouvoir y débattre et constater la mise en application de la nouvelle convention.

 

La CUCM et les décisions sur l’eau

 

Enfin la conférence de presse de ce vendredi soir s’est achevée sur la décisions d’augmenter les tarifs de l’eau de la CUCM.

« Ce qu’on a fait retirer pour Habellis, j’aurais aimé qu’on fasse la même chose pour l’eau » explique Eric Commeau, qui semble prêt à ne pas se faire que des amis parmi les élus communautaires.

 

Il précise : « J’aurais souhaité plus de temps, que l’État mette un peu la main à la poche puisque c’est lui qui nous contraint. Le système proposé pour limiter la hausse des prix est une vraie usine à gaz. C’est un vrai sujet au moment où l’inflation est en train de repartir. Cela aurait mérité plus de débats. »

 

Enfin dernier dossier qui s’est invité pour cette première conférence 2022 des élus « Énergies citoyennes », c’est celle de la Mosquée. Ils avaient voté contre une partie des propositions de Marie-Claude Jarrot et sa majorité, pointant un non respect de la loi. Selon eux, des « observations ont été faites à la ville par la Préfecture » concernant ce dossier.

Quelle en est la teneur ? Les élus n’ont pu le savoir.

 

Ils comptent poursuivre tout au long de l’année 2022, ces points presses afin d’expliquer aux montcelliens et montcelliennes leurs prises de positions et les complexités de certains dossiers.

 

Aujourd’hui les élus attendent impatiemment les prochains conseils municipaux dont on sait déjà qu’ils seront cruciaux pour l’exercice 2022 de la ville puisqu’ils porteront sur le Débat d’Orientation Budgétaire et le budget de la ville.

 

EM