Autres journaux


mardi 31 octobre 2023 à 18:00

Sécurité des élus locaux

Le sénateur Marie Mercier interpelle le Gouvernement dans l'hémicycle.



Communiqué :

« Aujourd’hui dans l’hémicycle, le sénateur Marie Mercier a interpellé Madame Dominique Faure, ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, sur la sécurité des élus locaux :

« Le 10 octobre, le Sénat a adopté la proposition de loi renforçant la sécurité des élus locaux et la protection des maires du président François-Noël Buffet. Une proposition de loi nécessaire et à laquelle vous êtes favorable, Madame la Ministre.

Nous l’avons tous dit, l’agression d’un maire est une attaque contre la République. Et je ne reviendrai pas sur les exemples dramatiques qui se sont passés en France, tristement bien connus.

En Saône-et-Loire, mon département, le maire de Mancey a démissionné, des menaces graves ont été proférées contre les maires de Cheilly-lès-Maranges, Montcenis, Senozan, Les Bizots, Saint-Ambreuil, Saint-Rémy, et bien d’autres encore qui ont dû affronter de véritables tempêtes.

Il y a quelques jours, dans mon département que vous connaissez bien, un maire, entouré de ses adjoints et de son DGS, n’a pas pu présenter un projet d’agrandissement de zone de loisirs devant 30 administrés tellement agressifs que ce maire a failli appeler le 17.
Ils avaient préparé quatre projections, ils ont dû s’arrêter au début de la première.
Très attachée à l’intérêt général et à l’attractivité de sa commune, l’équipe municipale est profondément bouleversée et se sent démunie. Pourquoi tant de violences verbales dans une commune tranquille et pour une aire de jeux ? Si les maires ont toujours été confrontés à des conflits, à des querelles, l’ampleur que prend le phénomène est absolument inquiétante. Il n’y a plus de respect de la fonction.

Aussi, Madame la Ministre, quand cette proposition de loi que vous défendez sera-t-elle inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, promulguée et surtout appliquée ? »

En réponse, Dominique Faure, ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, souligne le travail collectif qui a démarré depuis le début de l’année sur la protection des élus locaux, et réitère le soutien du Gouvernement à la proposition de loi sénatoriale. Elle rappelle le plan national de prévention et de lutte contre les violences faites aux élus, présenté début juillet. Elle indique que « tout est dans le texte qui a été voté à l’unanimité au Sénat » et assure faire son maximum pour qu’il soit pris en compte à l’Assemblée nationale avant la fin de l’année.

Le sénateur Marie Mercier a réagi dans l’hémicycle :

« Donc je note cette date importante. Mais nous le savons aussi, cette proposition de loi a des limites puisque les amendes restent impayées, les dépôts de plaintes classés sans suite. Donc certes il faut traiter les effets, mais surtout les causes et appliquer les lois qui existent. Les règles communes ne sont plus respectées et l’autorité est défiée, et cela, j’insiste, par des administrés de tous âges et de tous milieux. Les maires sont inquiets, Madame la Ministre, et donc la France toute entière est inquiète face à ce qu’on ressent comme un recul de l’ordre et de l’autorité. » »

Marie Mercier
Sénateur de Saône-et-Loire
Membre de la Commission des lois
Vice-présidente de la Délégation aux droits des femmes
Maire honoraire de Châtenoy-le-Royal

 

 






2 commentaires sur “Sécurité des élus locaux”

  1. mendesfrance dit :

    En aucun cas nous ne pouvons légitimer la violence. Mais il ne faut pas comparer les dernières violences  »de rue » avec l ‘exacerbation de citoyens lambda devant des propositions saugrenues et couteuses de certains élus…ce qui fait  »flamber » la taxe foncière, et pendant ce temps là c’est le parcours du combattant pour ce faire soigner, plus de médecin, plus de dentiste, plus d’ophtalmologiste…où est la violence quand votre médecin prend sa retraite et que ses confrères vous disent d’aller voir ailleurs car ils ne prennent plus de nouveaux patients ???

  2. JBL71 dit :

    Quand l’enfer est pavé de bonnes intentions…
    A l’origine la loi « Fauchon » était faite pour clarifier, encadrer et minimiser la responsabilité pénale des dirigeants en général. Elle a donc de facto concernés les maires.
    Cette loi était censée mettre à l’abri d’une peine de prison les dirigeants et par voie de conséquence les maires eux aussi victimes des agissements imprévisibles de leur entourage ou administrés. Quoi de plus louable à celà ?
    Résultat des courses ? Quelques personnes instruites et diplômées (de tous bords, je précise) se sont senties investies d’une mission historique quasi mystique pour aller chercher des punaises de lit (les poux étant totalement démodés) dans la tête de nos élus locaux.
    Quand un chat se fait coincer la queue dans la porte de la salle des fêtes du village le maire a-t-il délivré une note à l’usage de la cantinière pour exiger d’elle qu’elle fasse de la salle municipale une maison close (1000 excuses ça va encore faire polémique) ? A t-il bien affiché un pictogramme à l’usage de nos calins félins les informant de la dangerosité des fermetures automatiques ?
    On se perd en conjectures.
    Sérieusement, que constate t’on actuellement ? Alors qu’il n’y a pas encore si longtemps, dans les communes rurales, les Maires n’étaient menacés oralement ou physiquement que pour des questions de terrains ils sont harcelés à présent pour tout et n’importe quoi.
    Je sais, Mr Macron les assure de son soutien face à ceux qui menacent nos élus locaux. Sauf que il n’a même pas daigné, au début de son 1er mandat, les honorer de son Auguste présence lors de l’Assemblée annuelle des Maires de France. Est il encore crédible ?
    Trop de lois tue la loi. Retrouvons le simple bon sens.
    Il est temps, comme le souhaite la Nupes de remettre la commune au centre de la politique économique et sociale. Reprenons nos vies en main.