Section PCF du Bassin minier
Gauche Unie pour le monde du travail Garantir la souveraineté démocratique des peuples (2)
Communiqué :
« Un nouvel élargissement de l’Union européenne à huit pays et à 60 millions d’habitant·es supplémentaires ne ferait qu’aggraver le dumping social. Nul ne peut ignorer que les précédents élargissements avaient profondément modifié les équilibres économiques et politiques en Europe, la France avec l’Europe du Sud y ayant particulièrement perdu.
Notre industrie a été délocalisée à l’Est et le rapport de force intra-européen s’est modifié à l’avantage de l’Allemagne.
Les élargissements des années 2000-2010 ont produit des résultats très contrastés. Le volet économique des « critères de Copenhague », avec leurs plans d’ajustements structurels, ont provoqué le démantèlement et la privatisation des services et institutions publiques de ces pays. Des pays comme la Pologne, la République tchèque ou la Hongrie se sont renforcés économiquement, mais leur situation sociale est médiocre, et les salaires y restent bas (le salaire minimum ne dépasse pas 600 euros). Leurs gouvernements continuent de miser sur les écarts de rémunérations avec l’Ouest pour attirer les entreprises.
Si les pays candidats ne sont pas prêts à l’adhésion, l’UE n’est pas davantage en condition de les accueillir. Que deviendra la politique agricole commune (PAC) si un géant agricole comme l’Ukraine devient membre à part entière ? Pour nos agricultrices et agriculteurs, ce serait une double peine : déjà concurrencé·es par les exploitations géantes et le coût de la main d’œuvre ukrainienne (environ 180 euros par mois), ils verraient en outre les subventions de la politique agricole commune fondre comme neige au soleil. Ce serait le coup de grâce pour notre ruralité.
Enfin, dès lors qu’une Europe à 36 serait politiquement ingérable, il faudrait généraliser tous les votes à la majorité et supprimer la règle de l’unanimité, au détriment de la souveraineté des États. Si les dirigeant·es européen·nes persistent dans leur projet, il
faudra consulter les Français·es par référendum.
Non seulement l’élargissement de l’UE actuelle ne ferait qu’aggraver les différences de développement entre pays, mais il ne permettrait pas la définition d’un projet émancipateur au service de tous et toutes.
Il convient donc plutôt de proposer aux États voisins de l’Union de constituer avec elle un Forum politique d’échanges et d’élaboration de politiques communes mutuellement avantageuses. Dans cette perspective, la politique de voisinage devrait être entièrement
refondée, et les accords d’associations réécrits afin de pouvoir développer le maximum de partenariats justes, sans pour autant que les pays proches deviennent de nouveaux États membres. (à suivre) »