Association Énergies Citoyennes Montceau
"Atelier du Coin : mais que se passe-t-il ?!"
Communiqué :
« Tout d’abord, un peu d’histoire. Arc en Ciel est une association montcellienne, créée en 1992, qui s’est développée notamment sur le territoire de la communauté urbaine Creusot Montceau à partir de 1998 (Atelier du Coin à Montceau, Bronze des 4 saisons au Creusot). Son objet social vise à favoriser l’insertion professionnelle de demandeurs d’emplois dont des travailleurs en situation de handicap en produisant et en vendant des objets artisanaux ou artistiques.
En 2008, l’association évolue et se restructure en Atelier Chantier d’Insertion (ACI) : seul l’Atelier du Coin est préservé. Il entre ainsi dans le champ de l’économie sociale et solidaire et, en tant que Structure d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE), signe un conventionnement avec l’Etat (DDETS) et le département pour définir ses modalités de fonctionnement et de financement. Cela impose un double objectif : accompagner des personnes éloignées de l’emploi vers l’insertion professionnelle en s’appuyant sur un projet économique durable.
Pour rappel, L’Atelier du Coin dont la devise est « valoriser l’Humain, embellir la matière » propose à ses clients une gamme diversifiée de produits : des imprimés, gravures, papeterie et supports de communication, des meubles et des créations en bois, des céramiques, des ateliers de pratique artisanales et artistiques, et des expositions. Il travaille également sur des marchés publics (Bibliothèque de Saône-et-Loire), pour des collectivités et pour des entreprises locales. Pour fonctionner, un chantier d’insertion tel que l’Atelier du Coin dispose de deux sources de revenus :
– Les ventes de ses productions et prestations qui s’élèvent à notre connaissance à environ 100 000€ en 2023.
– Des subventions de l’Etat et du conseil départemental permettent de financer en partie les postes des salariés en insertion (CDDI) et les postes d’encadrement technique et d’accompagnement socio-professionnel.
Pour accompagner ce public fragile, il est nécessaire et indispensable de s’appuyer sur des encadrants techniques spécifiques qu’il faut rémunérer. L’Etat verse une subvention forfaitaire annuelle selon le nombre de personnes en insertion accompagnées. L’Etat, en lien avec le conseil départemental, appuie plus de 30 structures équivalentes en Saône-et-Loire, ce qui représente plus de 600 postes en insertion au total.
La Communauté Urbaine accompagne ou a accompagné aussi cette structure dans le cadre de sa compétence en matière économique et d’insertion. Pour une Structure de l’Insertion par l’Activité Economique comme l’Atelier du Coin, l’enjeu est donc de maintenir, selon les besoins, le nombre de postes en insertion et consolider et développer le chiffre d’affaires pour sécuriser le modèle économique. Modifier un des deux paramètres déséquilibre le système et c’est toute la structure qui devient fragile. Les postes en insertion sont donc convoités. Le chiffre d’affaires de l’Atelier du Coin a été multiplié par 5 entre 2016 et 2021 et celui-ci atteint depuis 3 ans environ 100 000€ par an. Les marges pour le développer encore semblent exister mais demanderaient probablement des investissements et une restructuration conséquente (ressources humaines, matériel, locaux).
Autrement dit, le système de production de l’Atelier tourne à plein régime. Pourtant, une fragilité financière réelle est apparue depuis que la Communauté a cédé en toute discrétion le bâtiment du quartier des équipages qui accueille l’Atelier. Elle n’a visiblement pas cru bon d’en mesurer les conséquences : le montant important du loyer et des charges payés par l’Atelier du Coin à un bailleur privé grève lourdement son budget. Comment dans ces conditions peut-on faire peser sur l’activité de l’Atelier (et on parle ici de son activité créatrice car il faut le rappeler le slogan de l’Atelier est : « valoriser l’Humain et embellir la matière ») la responsabilité du déficit ? Aujourd’hui l’enjeu (et particulièrement depuis le dernier Conseil d’Administration du mois de juillet) n’est autre que purement et simplement la survie de l’Atelier du Coin.
La mise en avant de sa « trop grande fragilité économique » ouvre les perspectives à une redistribution de ces fameux postes en insertion dans de nouvelles structures ou encore dans d’autres, comme la nouvelle recyclerie communautaire par exemple… On déshabille Pierre pour habiller Paul, et d’autres…
Outre son utilité sociale, humaine, artistique, culturelle et touristique dans un bassin où de nombreuses personnes sont éloignées de l’emploi, l’Atelier du Coin est une structure locale historique et symbolique. Il constitue un marqueur de notre identité, installée dans un nouveau quartier de Montceau où il participe à son dynamisme et à son image.
Alors, accepte-t-on une mise à mort silencieuse et programmée de l’Atelier du Coin ?
C’est la question à laquelle il faut répondre maintenant en toute clarté. Nous dénonçons que tout cela se fasse dans le catimini du plein été. Nous dénonçons l’absence de perspectives sérieuses proposées aux salariés. Nous dénonçons que, sous couvert de “raisons économiques” ou “d’absence d’un poste de direction”, les politiques publiques fassent et défassent le tissu associatif local.
Nous dénonçons aussi l’intervention tardive et bien trop timide de Madame Le Maire alors qu’une vingtaine d’emplois d’insertion et 5 emplois de permanents sont menacés sur sa ville avec la complicité du département. Nous demandons au préfet de clarifier sa position et de l’expliquer.
Il est inadmissible que les associations remplissant une mission de service public soient l’objet du jeu comptable des services de la DDETS attribuant et retirant les aides aux postes au gré des pressions politiciennes.
Nous rappelons aussi qu’une association a sa propre gouvernance (un bureau, un conseil d’administration et une assemblée) et prend les décisions qu’elle estime être les meilleures en lien avec ses partenaires, à condition que ceux-ci n’ingèrent pas dans les décisions de l’association. Ce qui semblerait être le cas. Nous rappelons donc ici ce principe d’indépendance. Ce communiqué a pour but de rendre public les tristes perspectives d’avenir de l’Atelier du Coin et d’ouvrir un large débat.
Nous réclamons en particulier que cette question soit mise à l’ordre du jour du prochain conseil municipal et du prochain conseil communautaire, dès la rentrée de septembre avant le prochain CA et la prochaine AG de l’association. Nous soutenons et nous encourageons l’ensemble des personnels pour que l’Atelier du Coin poursuive son travail.«
Association Énergies Citoyennes Montceau