«Humeur du lundi» (section PS de Saint-Vallier)
La carte de voeux "indignée" de Thomas Thévenoud qui "s'aligne" sur la position de Stéphane Hessel
Comme toutes les semaines, retrouvez le billet d’humeur de section P.S. de Saint-Vallier :
« Ma carte de vœux » par Thomas Thevenoud, vice-président du conseil général :
« C’est à peine un livre, même pas un pamphlet, 13 pages en tout, et d’abord un titre qui claque : « Indignez-vous ! » C’est ma carte de vœux et c’est le livre qu’on offre à ses amis.
Son auteur a 93 ans, il s’appelle Stéphane Hessel, pour lui « la fin n’est plus bien loin ». Résistant, il a été largué en France par le BCRA pour faire du renseignement en 1944. Il portait comme nom de code Greco, sans doute à cause de la pâleur de son long visage, de la taille de ses mains, de ce grand corps déjà un peu vouté Les autres s’appelaient Max, Goujon ou Brumaire…
Dénoncé, il a été torturé, déporté, à deux doigts d’être tué, mais il s’est évadé. Après la guerre, il a aidé René Cassin à rédiger la Déclaration universelle des droits de l’homme. « Cette vie restituée, il fallait bien l’engager », écrit-il dans ses mémoires. Il devient diplomate et même, grâce à Mitterrand, ambassadeur de France. Il est toujours membre du Parti socialiste.
Depuis que son livre est paru, on se l’arrache. A la fin janvier, on approchera sans doute du million d’exemplaires vendus. Stéphane Hessel a déjà fait savoir qu’il reversera l’intégralité des droits d’auteurs aux organisations de défense des droits dont il parle dans son livre. ATTAC, FIDH, Amnesty qui sont, selon lui, « agissants et performants. Il est évident que pour être efficace aujourd’hui, il faut agir en réseau » Le vieil homme est toujours stratège.
Quelle est la raison de ce succès ? Les mauvaises langues diront sans doute que le prix (3 euros) y est pour quelque chose, comme s’il fallait faire payer cher le prix de l’indignation. Les droitiers diront que c’est un nouvel effet du pavlovisme anti-Sarko. Ils se trompent : pas une fois le nom du Président de la République n’est cité. Les jaloux, au premier rang desquels les politiques de gauche, candidats ou non aux primaires, diront qu’il ne suffit pas de s’indigner, qu’il faut aussi proposer.
Bien sûr, et Hessel ne dit pas autre chose lorsqu’il fait l’apologie de la non violence et qu’il explique que l’indignation ne doit pas déboucher sur l’exaspération. «Il ne faudrait pas ex-aspérer, il faudrait espérer. L’exaspération est un déni de l’espoir. Elle est compréhensible, je dirais presqu’elle est naturelle, mais pour autant elle n’est pas acceptable. Parce qu’elle ne permet pas d’obtenir les résultats que peut éventuellement produire l’espérance. »
Pourquoi s’indigner aujourd’hui ? Hessel répond : l’état de la planète, l’écart de richesse entre les plus pauvres et les plus riches, Gaza, les Roms… Il rappelle les objectifs politiques de la Résistance : la dignité de l’Homme, l’éducation, la protection sociale… Des principes simples et une question qui l’est encore plus. « On ose nous dire que l’Etat ne peut plus assumer ces mesures citoyennes. Mais comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée ? »
Pour lui, chacun doit avoir son motif d’indignation. « Je vous souhaite à tous, à chacun d’entre vous, d’avoir votre motif d’indignation. C’est précieux. » C’est en cela que le livre d’Hessel est précieux, il passe de mains en mains en ce début d’année comme un fétiche, un gri-gri politique, un signe de reconnaissance. Il devient notre carte de vœux pour 2011. Avant le changement, çà ce sera pour l’année prochaine, il y a la préparation au changement.
En France, la gauche ne gagne jamais par hasard, par défaut ou par surprise. Pour mériter sa victoire et emporter la confiance du peuple, elle doit s’y préparer. Bien sûr, elle ne gagnera pas seulement par l’indignation. Sa victoire se fera sur l’adhésion à un programme de gauche réaliste, qui réponde aux préoccupations de notre temps et, en premier lieu, à celle de la jeunesse. Mais qui ne voit pas que, dans ce pays, pour beaucoup, ce n’est plus la justice ou l’égalité qu’il faut rétablir mais tout simplement le droit de vivre dans la dignité ?
Moi, en lisant « Indignez-vous ! », je me suis souvenu de deux autres choses. D’abord du titre du programme du Conseil National de la Résistance, adopté le 15 mars 1944 dans la clandestinité. Il s’appelait « Les jours heureux ». C’était au temps où les programmes politiques étaient rédigés par des écrivains.
Et puis ma lecture a été perturbée par une petite musique qui s’est mise à tourner dans ma tête et j’ai entendu la voix de Jeanne Moreau « qui m’fredonnait, qui m’fredonnait… ». Deux hommes, une femme, le pont sur lequel ils courent, enlacés… Jules et Jim… Et toute cette histoire qui appartient aussi à la vie de Stéphane Hessel…«
Thomas THEVENOUD
15 commentaires sur “«Humeur du lundi» (section PS de Saint-Vallier)”
Bonjour,
moi je suis indigné de voir ce’ que nos hommes politiques touchent ainsi que tous les avantages qu’ils ons….. Pendant que d’autres, comme nous, triment pour avoir un minuscule salaire et faire vivre une famille de 4 personnes dont 2 enfants en bas âge !!!!!
Remercions Thomas pour la synthèse produite , tout le détail sur « Stéphane Hessel » est accessible par Internet si vous voulez en savoir plus.
Curieuse forme de voeux me direz d’un personnage qui intervient à Saint Vallier sans doute par soutien de ses proches collaborateurs.
Le message est important certes mais nécessite un décodage pour le commun des mortels.
Les propos écrits habituellement par la section PS de Saint Vallier donnent une autre teneur, mais peut être n’ai-je rien compris ?? Je suis preneur pour plus d’explications.
Sur l’historique de Montceaunews on trouve ;
– en tant que conseiller général du canton de Montcenis.
– Pour la CCM,la commission sera composée de…Thomas Thevenoud …
– Thomas Thevenoud, premier adjoint, à Montceau les mines …
et j’en oublie certainement. Le cumul des mandats et la perte du potentiel du développement politique qui s’en suit est certainement aussi un des sujets d’indignation de M. Hessel. voir l’interview qu’il a donné à Daniel Schneidermann à Arrêt sur Images
En toute franchise êtes vous capable M. Thévenoud de donner le cumul de vos mandats, profession et des salaires qui y sont attachés? ( Cela a été fait par des membres du PS enfin un ou deux)
J’ai lu , comme des milliers de personnes, jeunes ou moins jeunes , ce petit texte écrit par un vieil homme (ne prenez pas ce mot dans un sens péjoratif) qui a connu toutes les misères et les affres de la souffrance , mais qui a su réagir et se montrer à nos yeux comme un héros des temps modernes. MAIS vous M.THEVENOUD QUI ÉTES UN POLITICIEN , QUI NE VIVEZ QUE PAR LA POLITIQUE , (le poste de président de l’OPAC est bien sur…politique ) QUI VOUS APPRÊTEZ SANS DOUTE UN JOUR A VOUS PRÉSENTER COMME MAIRE DE MONTCEAU , je vous en prie ne liez pas ce magnifique texte avec vos petites histoires de la gauche , fut elle unie !
Vous dites qu’à une certaine époque les programmes politiques étaient rédigés par des écrivains , quel dommage que ce ne soit plus le cas …
Si vous vous laissez perturber par une petite musique qui tourne dans votre tête …soyez poète et rédigez des lois comme un poète , nous demandons à vous lire .Mais en voyant les constructions qui sont faites par l’OPAC, dont vous êtes le président nommé, le long du lac du Plessis , nous nous demandons à qui vous destinez ces « cages à lapins » qui tuent le paysage, certainement pas à des poètes.
Bien à vous
Et les politiciens si vous appreniez tous simplement à écouter et à communiquer avec l’autre bord politique sans à chaque fois critiquer le choix des autres, je pense que vous aurez compris la teneur de ce livre et ce serait beaucoup plus constructif et vous perdriez moins de temps pour agir au lieux de jaser.
Une petite introduction à cette humeur était prévue afin d’expliquer la participation de Thomas THEVENOUD. Un « raté » informatique a empêché cette diffusion. Voici donc textuellement l’introduction que vous auriez dû lire en préambule du billet de T. THEVENOUD :
« L’humeur de ce jour est signée de la main de Thomas THEVENOUD, comme cela a déjà été fait préalablement avec Arnaud MONTEBOURG. L’humeur de ce dernier était une reconnaissance à notre travail. Celle de Thomas est synonyme d’unité du parti socialiste, notamment au sein de notre bassin minier où l’amitié, l’entraide et l’entente, organisées autour de Didier MATHUS, raisonnent comme un échos à notre territoire.
Et comme Thomas n’est pas le moins talentueux d’entre nous, nous lui avons donné les clefs de notre expression de ce lundi. »
Lionel MAGNIN.
Que c est triste que les socialistes ne puissent que nous parler en ce début 2011 que d’un passé mort il y a 15 ans ou d’un » héros » de 92 ans .
C’est vrai aussi que tout cela est fait en attendant que l’ami de WASHINGTON ne se décide : ira ou ira pas.
M Thevenoud, parlez nous de ce qui nous intéresse . Que fait-on pour redonner la fierté à nos concitoyens et envie à ceux qui nous observent ?
Finalement chacun répond au souhait de S. HESSEL : Il faut avoir un motif d’indignation !! Encore faut il que celui ci soit louable et ce n’est pas toujours le cas.
Mr THEVENOUD utilise le passé pour préparer l’avenir. C’est là une vertu que personne ne peut contester. C’est même là une preuve de sagesse que certains seraient bien inspirés de suivre car ce n’est pas en oubliant le passé qu’une nation se construit. Bien au contraire.
EINSTEIN disait : « les amères leçons du passé doivent être réapprises sans cesse ». Le passé lointain comme le jour d’avant. Alors regardons notre époque, le passé très proche, et indignons nous car il y a réellement de quoi. Profitons en également pour réfléchir à l’avenir et peut être que la démarche de Mr THEVENOUD vous paraîtra dès lors utile et porteuse d’espoir ?
bonjour
M Thévenoud
a priori vous n’êtes parti encore en Algérie alors vous pourriez peut être répondre ?
cordialement en attendant de vous lire
Indignons-nous contre ceux qui font de la politique un métier…
Indignons-nous contre ceux qui ont voté « oui » au TCE…
Indignons-nous contre ceux qui laissent nos hôpitaux disparaître…
Que le monde prend donc toujours plaisir à diviser et à étiqueter dés qu’un rapprochement se produit.
Les propos de Thomas THEVENOUD sont venus sans l’introduction qu’a rappelé Lionel MAGNIN ; ce qui a perturbé le lecteur.
Laissons les coopérations se renforcer entre les individus , qu’elles soient politiques , économiques , associatives , etc , etc.
Cependant un petit mot complémentaire de Thomas serait bien utile pour dissiper tout malentendu .
TM
Thomas,
Si l’idée de la diffusion de ce communiqué était de créer le débat entre bloggeurs, alors çà visiblement c’est réussi !
Pour cette indignation provocatrice, alors merci…
Les écrivains c’est comme les avocats qu’ils fassent leur métier et pas de politique car ont voit ce que ça donne .
Le mot de Thomas crée la polémique, certains doutent de la pertinence à citer les mémoires d’un résistant oh combien émérite au 21eme siècle et s’interrogent sur la légitimité que peut avoir un politique à les évoquer publiquement.
Pour mémoire le Programme politique du Conseil National de la résistance a débouché entre autre sur (souche Wikipédia) :
« ….des lois sociales comme la création des comités d’entreprise ;
La Retraite par répartition
de nombreuses nationalisations de sociétés disparates, qui donneront naissance à Électricité de France, ou de sociétés ayant collaboré (Renault) ou de sociétés déjà partiellement publiques (Société nationale des chemins de fer) ;
la création de la Sécurité sociale : assurance santé et régime général de retraite par répartition. »
Car il avait pour but initial :
« la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression; la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères
l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie
le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques
un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État »
Force est de constater qu’en l’espace de quelques années ce modèle de société est méthodiquement mis en coupe réglée par une privatisation rampante du bien public qui par définition appartient aux citoyens et une perte d’indépendance de choix régulière face à des intérêts privés.
Au lieu de mettre en valeur les avantages de ce modèle pour le bien général, les ressources nécessaires à son bon fonctionnement sont réduites volontairement créant des déficits chroniques, la crise aidant il n’est guère difficile de démontrer qu’il n’est plus viable et que la seule solution est le « moins d’état » la suppressions de règles qui engendre la loi du plus fort.
Or la France n’a jamais été aussi riche, mais cette richesse n’a jamais été aussi mal repartie !
Notre principale indignation devrait-être celle là, celle qui dénonce l’injustice sociale grandissante et de plus en plus insupportable.
Et oui il est plus facile de vilipender les « profiteurs » les « privilégiés » et de fustiger les politiques ou les politiciens c’est bien connu « ils sont tous pourris !! ». Raisonner ainsi est stérile voire contre productif car cela engendre le repli sur soi, la négation de l’autre et de tout progrès possible par le processus démocratique.
Certains me diront, à raison, qu’il ne faut pas être angélique que nous ne vivons pas au pays des bisounours, oui il faut combattre et condamner les dérives mais de grâce ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain !
Alors Indignons nous, critiquons mais surtout proposons, agissons et faisons changer les choses ensemble pour que nos enfants ne deviennent pas que des consommateurs individualistes mais bien des citoyens avec leur libre arbitre, conscient que leur intérêt passe aussi par celui de l’intérêt général.
Ces valeurs d’humanisme, d’universalité et de justice sont des biens précieux que nous ont légués nos aïeux rendons celles-ci à nouveau modernes. C’est un défi, un devoir moral, une nécessité.
Alors je vous en conjure, ne nous trompons pas de combat car les conséquences pourraient être terribles.
C’est pour ces raisons que le choix de lecture de THOMAS est résolument pertinent en cette période de pessimisme et de doute nous devrions tous nous en inspirer pour adapter notre société sans trahir ces fondamentaux.
J’arrive à la queue de ces commentaires qui me ravissent. Je m’aperçois que les politiques, quels qu’ils soient ne produisent plus leurs effets habituels et que le monde se réveille quand ces nantis parlent d’indignation, de justice ou de partage. Monsieur Thévenoud, que cherchez vous donc à nous faire croire ? Que votre « gauche » défend les petits et les opprimés ? Qu’elle est à l’écoute du peuple ? Allons Monsieur Thévenoud, pas vous ! Voyez vous, le peuple se réveille, cessez donc de nous prendre pour les abrutis que nous ne sommes pas. Fini de gober votre sauce sans saveur… La roue tourne et je l’espère pas en votre faveur. Vous parlez d’adhésion ? Mais à quoi ? De programme ? Lequel donc ? Celui que vous nous réchauffez depuis vingt ans ? Ou êtes vous donc quand il faut défendre les acquis sociaux ? La Sécu, les salaires ? le travail pour tous ? l’hôpital ? Vous arrive-t-il de vous mettre vraiment à la place de vos électeurs ?… Exercez vous et pensez un peu à vos enfants (ça je ne doute pas que c’est déjà fait) mais aussi à ceux des autres. Avez vous déjà approché la pauvreté M Thévenoud ? Non bien sûr, ça fait peur. Allez, continuez vos discours… nous on prépare la révolution, on n’a plus rien à perdre de toute façon.