Nicole Eschmann, vice-présidente du conseil régional, s’inquiète et s’insurge contre les évènements qui agitent la Tunisie depuis plusieurs jours :

« Le bilan des troubles sociaux qui ébranlent la Tunisie depuis près d’un mois s’élève à une cinquantaine de morts. Un responsable syndical décrit une situation de chaos à Kasserine, principale ville du centre. Un chaos organisé, selon les témoignages recueillis par Amnesty International, par des effectifs de police en civil, volant et assassinant, pour accréditer la thèse du complot avancée par le régime.

Un régime usé par 23 ans de corruption, de main basse sur tous les postes politiques et économiques, de répression, de censure et intimidations: les parlements sont des chambres d’enregistrement, la justice est aux ordres, les médias sont muselés, les syndicats autonomes harcelés.

En Tunisie, chaque année, la moitié d’une classe d’âge arrivant sur le marché du travail se retrouve au chômage. Cette jeunesse qui a pour alternative, la misère et l’oppression chez elle ou l’immigration illégale chez nous, s’immoler par le feu dans la rue ou se noyer en pleine mer, est désespérée.

En tant qu’amie du peuple tunisien, je suis horrifiée par ce déferlement de violence inouïe des forces de sécurité de Ben Ali contre sa jeunesse venue protester contre ses conditions de vie, le chômage et la corruption. La répression doit s’arrêter immédiatement. Un régime qui tire à balle réelle sur sa jeunesse est mort et ne doit plus être soutenu par les gouvernements européens.

Europe Ecologie / Les Verts s’associe à l’immense douleur des familles des victimes de la dictature. Nous demandons que les droits politiques et sociaux des Tunisiens soient reconnus, que cessent la censure et la répression contre les médias, que les prisonniers politiques soient libérés et que des élections démocratiques soient organisées.

Nous demandons que la France, premier partenaire commercial de la Tunisie, ne soit pas complice de fait d’une situation inacceptable pour les tunisiens et sorte de son silence coupable pour exiger une transition démocratique nécessaire dans ce pays. »

Nicole Eschmann, Vice-Présidente du Conseil Régional