Il est des jours où les pubs qui polluent sans cesse nos écrans, en nous assignant à choisir intelligemment, m’occasionnent des décharges électriques. C’est surtout celles abêtissantes pour les heures creuses et les débiles qui ruinent la famille, le pays si cela se trouve, parce qu’ils n’ont toujours pas compris qu’on ne lance pas une lessive, qu’on ne taille pas une haie en dehors des heures creuses. Ayant, comme l’écrasante majorité des Français, passé l’âge de me faire morigéner pour mes soi-disant mauvais comportements, j’ai voulu en savoir plus sur ce nouveau système si idyllique.

 

Comment ça marche, est-ce la panacée et est-ce que cela rapporte tant que ça ?

Depuis ce 1ᵉʳ novembre, les horaires d’électricité en heures creuses changent pour des millions de foyers. Une partie d’entre elles se dérouleront désormais… en pleine journée ! Une nouveauté qui intrigue de nombreux habitants de Montceau et du Bassin minier. Faut-il pour autant abandonner le tarif de base pour le contrat « heures pleines/heures creuses » ?

 

Voici ce qu’il faut savoir avant de se décider. Deux formules possibles pour les particuliers

Chez EDF et les autres fournisseurs, deux options principales existent : Le tarif de base, simple et stable (comme chez moi, je ne dispose pas de cumulus) : un seul prix du kilowattheure (kWh), à 0,1952 €, quel que soit le moment de la journée ; le tarif heures pleines/heures creuses (HP/HC) : 8 heures par jour à prix réduit (0,1635 €/kWh) ; 16 heures plus chères (0,2081 €/kWh) ; avec un abonnement un peu plus élevé (environ 189 € par an contre 185 € pour l’option de base).

Historiquement, les heures creuses étaient placées la nuit pour inciter les Français à consommer quand la demande électrique était faible.
Désormais, avec la montée en puissance du photovoltaïque, certaines heures creuses apparaissent en journée, afin de mieux utiliser l’électricité solaire produite localement.

 

Des heures creuses en journée : pour qui ?

Ce changement concernera 1,7 million de foyers dès cette fin d’année, puis près de 9 millions d’ici 2027. Les habitants en télétravail ou souvent à la maison pourraient ainsi bénéficier de tarifs réduits l’après-midi, entre 11 h et 17 h selon les communes.

Mais attention : ces plages horaires sont imposées par Enedis et diffèrent d’une ville à l’autre. À Montceau, les heures creuses peuvent donc ne pas correspondre à celles de vos voisins ! Il est conseillé de vérifier vos créneaux exacts sur votre facture ou sur le site d’Enedis. Et surtout il faudra bien suivre les instructions. Tel que vu par les spécialistes et la presse spécialisée cela ne sera pas forcément simple.

 

Est-ce vraiment rentable ?

L’option HP/HC semble séduisante, mais elle n’est pas toujours avantageuse.
Selon Mathieu Rochard, expert en énergie, il faut déplacer au moins 40 % de sa consommation d’électricité pendant les heures creuses pour espérer payer moins cher.

Or, dans la plupart des foyers, la majorité des usages, chauffage, éclairage, électroménager, se concentre en soirée, donc en heures pleines. Résultat : beaucoup d’abonnés finissent par payer plus qu’avec le tarif de base.

Exemple concret : 5 000 kWh par an

Prenons un foyer type, tout électrique, qui consomme 5 000 kWh/an : 20 % de la consommation en heures creuses en HP/HC, cela coûtera 1185€ et en forfait de base sans HP/HC cela coûtera 1161€, soit 24€ de plus ; mais si les heures creuses représentent 50 % de la consommation en HC, cela coûtera 1118€ contre 1161€ en tarif de base sans HC, soit 43€ de différence et donc un gain pour le HP/HC.

Moralité : pour que le contrat HP/HC soit rentable, il faut vraiment utiliser l’électricité pendant les heures creuses.

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Qui a intérêt à choisir les heures creuses ?

L’option HP/HC devient intéressante si vous possédez : un chauffe-eau électrique programmable (jusqu’à 70 € d’économies par an) ; une voiture électrique à recharger la nuit ; une piscine ou des appareils énergivores connectés ; ou encore un chauffage que vous pouvez piloter.

En revanche, si vous vous chauffez au gaz ou que vos appareils fonctionnent surtout en journée, le tarif de base reste plus avantageux et surtout plus simple.

 

N’oubliez pas les quelques précautions à prendre avant de changer : Vérifiez vos heures creuses réelles sur votre facture ou sur Enedis.fr ; analysez votre consommation : combien d’appareils pouvez-vous programmer ; testez un simulateur en ligne (EDF, Hello Watt, Selectra…) pour estimer vos gains.

 

Attention, le tarif « heures pleines / heures creuses » n’est pas un piège, mais pas une évidence non plus. Pour beaucoup cela pourra apporter un plus, mais loin des 30 % prédits sur la facture globale. Pour ceux àqui cela apporte un bénéfice, même minime, il faut donc réfléchir à l’adoption de ce type de consommation.

À Montceau comme ailleurs, il ne sera vraiment avantageux que pour les foyers capables de programmer leurs usages ou de profiter des heures creuses en journée. Pour les autres, le tarif de base reste souvent le plus sûr… et le plus simple à vivre.

 

Gilles Desnoix

 

Sources : edf.fr, enedis.fr, Service public de l’énergie – énergie-info.fr, JeChange.fr, Selectra.info, Connaissance des Énergies,   Mathieu Rochard, expert énergie, RMC Conso (31 octobre 2025)