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jeudi 17 février 2011 à 10:38

« Les vraies origines des déficits des centres hospitaliers publics »

Par Maurice Gagnard, président du Collectif de défense des hôpitaux du Creusot et de Montceau



Maurice Gagnard,président du Collectif de défense des hôpitaux du Creusot et de Montceau, nous prie d’insérer :


« ►Jusqu’en 1982 : les budgets sont calculés en fonction des dépenses nécessaires à la satisfaction des besoins des traitements des patients ; ils ont donc toujours été équilibrés.


►En 1983  changement de système : mise en place d’une dotation globale nationale répartie entre les différents hôpitaux. Conséquences :


•    Ce sont les besoins qui doivent être restreints  pour rester dans le cadre de cette dotation financière globale fixée par l’Etat qui ne tient absolument plus compte des coûts de l’évolution indispensable des techniques médicales modernes.


•    Comme l’enveloppe n’est pas calculée en fonction des besoins, elle se révèle  chroniquement insuffisante, et les Conseils d’Administration des CH publics, notamment pour satisfaire leurs besoins en personnels, sont contraints de puiser dans le budget des investissements pour pouvoir répondre en priorité à la demande d’offre de soins des usagers. Ils ont même été jusqu’à voter des budgets en déséquilibre après que l’Agence Régionale de l’Hospitalisation (ARH) ait rejeté celui produit en premier à l’équilibre abondé du déficit constaté.


•    Les hôpitaux deviennent alors de plus en plus déficitaires et l’Etat, par le biais de l’ARH, se voit contraint en fin d’année de mettre la main à la poche pour que le personnel puisse être payé, pour que des fournisseurs  acceptent à nouveau d’ honorer des commandes, y compris celles de prothèses.


►En 2003 durcissement de la position de l’Etat. L’ARH commandite un audit qui préconise que le CH Montcellien se mette à l’équilibre financier en revoyant le tableau de ses effectifs pour le mettre en conformité avec les moyens budgétaires alloués. Cette situation est universelle, tous les hôpitaux publics sont touchés. Au fil des années l’objectif de retour à l’équilibre financier n’étant atteint nulle part l’Etat engage un nouveau tour de vis :


►En 2005 une ordonnance dite de la « nouvelle gouvernance » impose à tous les CH le retour à l’équilibre financier et, s’ils n’y parviennent pas, leur mise sous tutelle.



►En 2008 la mise en place d’une nouvelle tarification à l’activité dite « T2A » va multiplier par 4  les déficits et conduire le CH de Montceau en 2010 à la mise sous tutelle que l’on sait. Nous nous en expliquerons pourquoi le plus simplement possible  dans une prochaine intervention.


Comme vous pouvez le constater ce sont donc bien les diverses politiques gouvernementales qui nous ont conduit dans la situation actuelle et non la mauvaise gestion supposée des administrateurs des hôpitaux publics L’enveloppe budgétaire des hôpitaux doit augmenter en 2011 de 2,7% alors que l’augmentation programmée de leur charges est de 3,5%. Le déficit ne peut donc que s’accentuer. Comment alors ne pas faire notre la déclaration du professeur Grimaldi chef du service diabétologie de la Pitié-Salpêtrière qui affirme : » la politique du gouvernement vise à mettre progressivement les hôpitaux en déficit pour les obliger à supprimer des emplois, quitte à diminuer leur activité au profit des cliniques commerciales ». Et donc ça continuera ainsi jusqu’à ce que mort s’en suive SAUF si tous ensemble personnels, population, syndicats, associations et élus politiques des deux bassins d’emploi décident d’agir.« 



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9 commentaires sur “« Les vraies origines des déficits des centres hospitaliers publics »”

  1. protektor dit :

    Ceci est partiellement vrai, mais pourquoi localement le groupe Hospitalier a obtenu la médaille de bronze du « plus mauvais gestionnaire » ?
    Après ce bel historique, on n’est guère plus avancé, la population doit vraiment être exaspérée de lire toujours la même chose !
    Que le ou les « comptables » de ces deux structures qui connaissent la mécanique tarificatrice viennent informer et expliquer publiquement les raisons de ce déficit.
    Ce serait primordial de connaître le savoir des professionnels, mais auront ils la liberté de cette expression?

  2. Laurent dit :

    Il ne faut pas oublier que tous les politiques de gauche ont refusé de venir discuter avec l’association devant les citoyens. Il y a eu une manifestation après laquelle le maire de Montceau a signe tous les papiers que lui demandait l’ARH. Et la perte de notre hôpital suit ainsi que bientôt nos deux hôpitaux.
    Aucune réaction au niveau départemental non plus.

  3. lauand dit :

    C’est la mode, on trouve toujours des arguments vrais ou faux pour se justifier.
    Je prendrai le problème plus simplement :
    Pourquoi les cliniques privées sont à l’équilibres et les hôpitaux publics en déficits ?, nNus sommes aussi bien soignés dans le privé que dans le public.
    Les donneurs de leçon doivent y réfléchir.

  4. Daniel Z dit :

    Puis je Protektor me joindre à vous ?

    Sans vouloir manquer de respect envers qui que ce soit, mais ….

    vous prenez les chiffres diffusés par Montceau-news (et ailleurs)

    Vous constatez qu’il est annoncé un bilan d’activité 2010 équivalent pour les deux structures, 60 M€
    Et vous regardez les déficits 2010. Là, surprise…..(reprenez moi si je me trompe) 5,3 M€ et 3 M€.

    En gros un coefficient de 1,7 fois . Cause de cet écart ?

    Cordialement.

  5. Vila-nova dit :

    Je pense qu’au delà des chiffres présentés par M. Gagnard, c’est Lauand qui pose la vraie question: pourquoi les cliniques privées sont bénéficiaires et le établissements publics sont déficitaires? M. Gaganrd saurait il répondre à cette question?
    A ce que sache la qualité des soins est aussi bonne ou meilleure dans les établissements privés et nombre de Montcelliens peuvent en témoigner…
    En fait la réponse est simple: les établissements privés sont mieux gérés. Et non M. Gagnard, les ressources publics ne sont pas un puits sans fond car c’est avec nos impôts que les déficits sont comblés. Il est peu être temps de trouver des solutions constructives.
    Sur ce point j’aimerais vous poser une question sur laquelle vous ne vous êtes pas exprimée: défendez vous l’hôpital commun sur le site de Montceau, une solution qui semble financièrement raisonnable?

  6. protektor dit :

    Bien sûr que j’accepte votre jonction Daniel.
    Par contre, je ne comprends pas votre démonstration, le rapport entre 5.3M€ et 3M€ est plus proche de 1.8; quant au bilan d’activité de 60M€, je ne vois pas l’origine de ce chiffre!
    Je ne suis pas comptable, que les spécialistes en la matière s’expriment à ce sujet car il y a vraiment besoin de clarification!

  7. Daniel Z dit :

    Bonjour Protektor.

    Ces chiffres ont été publiés; entre autre, par Montceau News.

    Recherchez sur la liste déjà longue….

    1.7, j’avais arrondi au dixième inférieur.

    Le problème qui semble être national, c’est le rapport qualité coût de toutes les entreprises nationales (entreprises au sens littéral du terme).

    J’

  8. Daniel Z dit :

    Bonjour Protektor.

    Ces chiffres ont été publiés; entre autre, par Montceau News. Recherchez sur la liste déjà longue….

    1.7, j’avais arrondi au dixième inférieur.

    Le problème qui semble être national, c’est le rapport efficacité coût de toutes les entreprises nationales (entreprises au sens littéral du terme).

    J’ai l’impression que ce g.v. s’attaque à ce problème …… Mais celà semble extrèmement loin d’être désintéressé, et, quand je lis ceci, j’ai comme des doutes :

    «  » »Le Pôle Emploi, né de la fusion de l’ ANPE et de l’ ASSEDIC sur une idée de Nicolas Sarkozy, compte 50.000 employés.
    La Sécurité Sociale, comprenant l’Assurance Maladie, l’Assurance Vieillesse et les URSSAF compte 120.000 employés.
    Ces deux organismes ont été concernés par une réforme récente concernant les « complémentaires santé ».
    Ainsi, depuis le 1er janvier 2009, 170.000 employés ont été contraints de résilier leurs contrats avec leurs mutuelles pour adhérer à une « mutuelle employeur obligatoire.
    Ceux qui ont des enfants ont également été obligés d’ inscrire ces derniers sur le nouveau contrat (sauf s’ils étaient déjà ayant-droits sur le compte du conjoint via une mutuelle employeur obligatoire) ». On peut appeler ça du passage en force. c’est une conséquence de la loi Fillon de 2003.
    Ce qui est encore plus étonnant, c’est de constater que c’est le même organisme qui a remporté les deux marchés. Je ne connais pas les modalités des appels d’ offres mais je m’ étonne de voir que c’est le groupe Malakoff-Médéric qui a raflé la mise, obtenant d’un coup d’un seul, 170.000 adhérents supplémentaires, sans compter les ayant-droits. » » »

    Cordialement

  9. Daniel Z dit :

    Suite , je cite :

    «  » Le groupe est né de la fusion de Malakoff et Médéric (d’ où son nom) le 30 juin 2008, soit 6 mois avant la mise en place du dispositif « mutuelle obligatoire employeur » pour la Sécurité Sociale et le Pôle Emploi.
    Ainsi, dès le 1er Juillet, le président de Médéric cède sa place pour laisser seul aux commandes du groupe, le président de Malakoff : un certain Guillaume Sarkozy.

    Ce dernier est loin d’être un inconnu : au Medef de 2000 à 2006, il a aussi été le vice-président de la CNAM de 2004 à 2005. Guillaume Sarkozy, comme son nom l’ indique, est le frère de Nicolas.

    Intéressons-nous maintenant au troisième : François Sarkozy.

    Pédiatre de formation, François a abandonné la pratique de la médecine pour se consacrer à l’ industrie pharmaceutique…… Ainsi, il siège au conseil de surveillance de Bio Alliance Pharma et est
    devenu le président d’AEC Partners dont une des missions est le conseil aux fonds d’ investissement…..

    D’ ailleurs le grand plan Alzheimer lancé par le gouvernement est un joli cadeau de quelques centaines de millions d’ euros ; Une aubaine pour le secteur dont il défend les intérêts.

    A venir, le plan « Dépendance des Seniors » annoncé dans la « feuille de route » ……

    Trois frères : – l’un en charge de l’ exécutif, notre Président,
    – l’un à la tête d’un des plus gros groupes d’ assurance santé ,
    – le dernier qui sert les intérêts des laboratoires pharmaceutiques.

    Fin de citation.

    Tout cela permet de douter des vraies motivations des uns et des autres quand au sauvetage de la « santé publique » non ?

    Cordialement