Ce lundi en fin d’après-midi, le C2 de Torcy accueillait une nouvelle conférence proposée par l’Agence d’Urbanisme Sud Bourgogne et présentée par Sonia Lavadinho.

 

 

C’est devant un public visiblement intéressé, élus, professionnels, personnels de collectivités et grand public que Sonia Lavadinho, Directrice et fondatrice du Bureau d’études BFLUID a développé son propos.

 

 

 

Pour ce faire, elle s’est appuyée sur des travaux pluridisciplinaires dont certains auxquels elle a contribué, qui ont eu pour objectif de retravailler les espaces publics afin de permettre de proposer des espaces dédiés à une mobilité plus douce.

 

 

Modes actifs et ville multimodale

 

 

Bien sûr cette thématique a été choisie au moment même de la semaine de la mobilité, pour aborder les déplacements doux. Au cours de sa présentation, la spécialiste a donné des exemples d’expériences réussies en France et à l’étranger d’espaces à la fois attractifs et permettant le retour des déplacements doux en ville.

 

 

 

Et pourquoi une telle problématique ?

 

 

Pour des raisons de santé d’abord. L’un des défis qui se présente à nous serait de pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique par jour. Or comme le rappelle la conférencière, jusqu’au 19e siècle, « on faisait facilement 20 km à pied par jour. Et les enfants dans les années 1950 faisaient facilement 3 à 4 km par jour pour se rendre à l’école. »

 

 

Aussi pour cette spécialiste, le challenge consiste à ce que la ville facilite le retour au mouvement par son urbanisme.

 

 

Pour rendre les villes plus attractives et redonner le plaisir de marcher, l’environnement doit y contribuer selon la conférencière.

 

 

Un enjeu de santé et économique

 

 

Si l’on comprend rapidement l’enjeu de santé que peut représenter l’aménagement de zones dédiées aux déplacements doux, grâce aux exemples et aux expériences menées ici et à l’étranger, on prend conscience que le développement de telles zones constitue aussi un véritable enjeu économique.

 

 

Ainsi à Londres, le développement de ponts dédiés aux piétons a permis aussi le développement de commerces de proximité dans ces mêmes zones. Aux Etats-Unis, c’est la ville d’Austin au Texas qui a également développé non seulement une réflexion mais aussi des outils adaptés afin de permettre à ses habitants de se balader ou se déplacer sur des axes conviviaux.

 

 

Buenos Aires, Paris, Rouen, Grenoble ou encore Saint Etienne sont autant d’exemples de villes ayant choisi de s’intéresser aux questions de la mobilité douce.

L’exemple de Paris avec un travail autour de la place de la Nation est assez probant. A partir des requêtes des habitants, une équipe de spécialistes dont l’auteur avait imaginé un espace autour de la Place de la Nation, rognant ainsi plusieurs voies automobiles. Les habitants demandaient notamment plus de nature en ville et d’obtenir plus de diversité dans les déplacements en ville. Or la suite du projet a montré une véritable réappropriation de l’espace par les habitants allant au-delà de ce qu’aurait pensé ses concepteurs.

 

 

Qu’il s’agisse de Rouen, de Bilbao, de Grenoble, les exemples montrent la nécessité de penser les espaces dans leur globalité et non pas de créer de simples axes de circulation. Il s’agit notamment de penser la convivialité, la requalification des lieux, la sociabilité ou encore de désactiver certains modes circulatoires pour rendre des quartiers aux modes doux.

 

 

Les exemples donnés tout au long de la conférence ont ensuite donné lieu à des échanges et des questions entre la salle et la conférencière.

 

 

Le territoire français relativement en retard sur ces questions pourrait peut-être voir de tels développements sur la communauté urbaine. Qui sait ?

 

 

 

EM