Montceau-les-Mines : Point presse avec le CODEF
Une rencontre avec l’ARS et après ?
Suite à l’entrevue du Jeudi 31 mai à Dijon entre la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité et les Collectifs de Bourgogne-Franche Comté avec Pierre Pribil, Directeur Général de l’ ARS BFC, le CODEF Montceau a souhaité faire le point.
Jean-Pierre Meneghel, représentant du CODEF-Montceau était présent à cette rencontre et excuse l’absence de Michel Prieur, ce jour. Entouré de plusieurs membres du comité local, il nous livre ses impressions, son ressenti et les propos qui ont été tenus lors de ce rendez-vous.
« Deux heures de réunion au cours desquelles nous avons été écoutés… Il en ressort que nous n’avons rien compris au Programme de l’ARS, selon P. Pribil dont les propos sont en complet décalage avec ce que vivent les citoyens.
Nous lui avons rappelé qu’ils nous avaient posé « un lapin » le 18 mai, mais… pas un mot…, on ne s’excuse pas chez ces gens-là !
Quand il parle d’organisation et de sécurité, il faut comprendre désorganisation et insécurité !
Il n’a pris aucun engagement, il nie les réalités, il n’a pas convaincu les différents représentants. Selon P. Pribil, tout va pour le mieux, on nage dans le cynisme !
Nous avons abordé la rareté de la ressource médicale. La pénurie appelle la pénurie. Quand l’ARS parle de coopération, il faut comprendre centralisation autour de l’hôpital pivot. On disqualifie les centres de proximité : Montceau sans chirurgie est disqualifié ! Il faudrait faire le lien avec la médecine de ville qui est déjà plus qu’à flux tendu ! On demande la suppression du numerus clausus. »
Un point concernant les urgences a également été abordé :
« Les services d’urgence, déstructurés en BFC. P. Pribil a poussé pour la sortie d’un décret qui permet d’avoir un urgentiste d’astreinte et un autre médecin, sans les qualifications spécifiques de ce service. Le service devient petit à petit une gare de triage et les usagers ne viendront plus perdre plusieurs heures avant d’être orientés vers un autre centre hospitalier. Ainsi, la fréquentation baissera et on pourra fermer les urgences. La pénurie appelle la pénurie.L’ARS dit on constate mais elle a créé les conditions du constat.
Lorsque l’on aborde la fermeture de la chirurgie de Montceau, P. Pribil dit « ne vous plaignez pas vous avez Paray, Le Creusot ou Chalon ! »
Il va falloir absorber les 6000 actes réalisés à Montceau ! C’est alimenter l’errance chirurgicale qui frappera déjà les plus fragiles : prendre un taxi pour rendre visite à un parent hospitalisé à Chalon, 140€ ! »
On nous reproche d’annoncer des nouvelles fausses : nous avions annoncé la fermeture de la chirurgie, nous avons posé le doigt sur les urgences car en 2014, dans un rapport de décembre l’ARS indiquait qu’il fallait une réflexion autour des urgences !
Ce sont eux qui diffusent des informations anxiogènes et ils voudraient nous faire porter le chapeau ! »
Comment orienter la suite des réflexions et des actions pour le CODEF ?
«S’il n’y a pas une autre dimension en terme de mobilisation, nous sommes morts, dans tous les sens du terme ! Le CODEF doit réfléchir à la collecte de ce qui va mal ou bien dans la désorganisation des hôpitaux…
Par exemple, voir avec les associations sportives du bassin, leurs besoins, leurs remarques,… leurs constatations…
Le CODEF continue. On ne lâche rien. Il nous faut créer les conditions pour une mobilisation massive. Il y a 105 000 personnes concernées, qui auront besoin de l’hôpital dans leur vie. Les gens doivent se rendre compte qu’il est question de vie et de mort. La mortalité va augmenter, c’est inévitable. Nous devons avoir conscience de ce fait.
Dans les nouvelles fraîches : il pourrait y avoir la fermeture de 12 lits au service Cardio fin juillet, début août ! (à confirmer) »
« Le silence fait partie de la stratégie de l’ARS : le silence est parfois une arme de destruction massive ! »
Deux actions à venir :
La coordination régionale va lancer une action au tribunal administratif invoquant l’égalité des soins.
L’association des médecins urgentistes va se porter sur l’aspect juridique, sur cette mise en danger de la population.
J.L Pradines