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mercredi 23 octobre 2019 à 05:45

Des lits d’accueil médicalisés à l’hôpital de Montceau-les-Mines

  Ouverture de l’établissement médico-social le 4 novembre



 



 

Ce mardi 22 octobre, Marie-Claude Jarrot, Présidente du conseil de surveillance de l’hôpital Jean Bouveri avait le sourire aux lèvres aux côtés du nouveau directeur de l’hôpital Mr Alexandre Leroux et des représentants de l’association Le Pont, Mr Lathoud, Président, Gilles Vulin, son directeur général et Violette Desloge, directrice des lits d’accueil. Marie-Noëlle Laforest, maire-adjointe en charge des solidarités à Montceau-les-Mines était également présente.

En effet, elle venait annoncer l’ouverture d’un centre médico-social dans les locaux de l’hôpital Jean Bouveri. Un événement qu’elle a caractérise de « belle page de l’hôpital qui s’ouvre avec l’ouverture des lits d’accueil. C’est un événement majeur pour l’hôpital. »

 

Un dispositif unique en Bourgogne Franche Comté

 

Au cours de son introduction, Marie-Claude Jarrot rappelle la genèse du projet, qui constituait une réponse à un appel à projet lancé par l’État et auquel une association « La Croisée des chemins » avait répondu favorablement. Les lits d’accueil médicalisés auraient dû être installés dans un ancien hôtel chalonnais le long des berges. Un projet que le président de l’association Le Pont a jugé contestable et contesté. « Le projet était avancé avec l’achat de l’hôtel loin de tout établissement hospitalier. »

 

Puis de revenir sur l’importance de l’Agence Régionale de la Santé, dans le projet : « Cela reste une priorité d’installer des lits d’accueil pour l’ARS sur la Bourgogne Franche Comté ».

 

Marie-Claude Jarrot ajoute s’être rapidement positionnée sur le projet, faisant part de la place inoccupée dans l’établissement et des atouts de la proximité de nombreux autres services pour la structure à venir : restauration etc. Elle raconte : « En novembre 2018, j’ai dû faire preuve de persuasion auprès du GHT (Groupement hospitalier de territoire). Les choses ont avancé ensuite ».

 

Et dès le 14 novembre, ce sont ainsi 16 personnes qui pourront déjà être accueillies, redonnant ainsi « du sens à l’hôpital Jean Bouveri » selon Marie-Claude Jarrot et le directeur de l’hôpital.

 

Des lits d’accueil médicalisés (LAM)

 

Mais de quoi parle-t-on ? Les lits d’accueil médicalisés permettent à des personnes majeures atteintes de pathologies graves chroniques de recevoir, en l’absence de domicile et dans l’impossibilité de prise en charge adaptée dans les structures de droit commun, des soins médicaux et paramédicaux ainsi qu’un accompagnement social adapté.

 

20 personnes originaires de la région Bourgogne Franche Comté pourront bénéficier de cet établissement financé en totalité par l’ARS Bourgogne Franche Comté.

 

L’établissement est destiné aux personnes majeures sans domicile, atteintes de pathologies lourdes chroniques nécessitant des soins supérieures à 6 mois ; à des personnes en situation précaire, et des personnes ne pouvant être prises en charge dans d’autres structures.

 

Les personnes qui souhaitent y accéder doivent présenter un dossier de préadmission adressé par le service demandeur (volet social et volet médical), un accord écrit de la personne accueillie, une admission après passage du dossier en commission. Les dossiers d’admissions dûment complétés sont étudiés par la commission d’admission. Cette commission évalue le besoin sanitaire de la personne et la pertinence médicale de son admission, ainsi que la situation sociale.

Tout refus éventuel est motivé et envoyé par courrier.

 

Les missions de l’établissement médico-social sont de proposer et dispenser aux personnes accueillies des soins médicaux et paramédicaux adaptés, de participer à l’éducation à la santé et à l’éducation thérapeutique, mettre en place un accompagnement social personnalisé visant à faire reconnaître et valoir les droits de la personne. A cela s’ajoute la mission d’élaborer et mettre en œuvre avec la personne un projet individuel de sortie et sa mise en œuvre.

 

L’association porteuse du projet présente plusieurs objectifs : réapprendre les gestes de la vie quotidienne (se laver, s’occuper de son linge, faire son lit etc.), comprendre et gérer son traitement, favoriser les interactions et le lien social, gagner en estime de soi et développer un projet de sortie vers une solution pérenne à partir d’un diagnostic partagé.

 

L’établissement comprendra une vingtaine de personnes spécialement recrutées pour ce projet par l’association Le Pont : une directrice, deux médecins, sept infirmières, 7 aides-soignantes, 3 agents de service hospitalier, une secrétaire médicale, un travailleur social, une psychologue et un agent technique (au total 20 emplois équivalent temps plein).

 

Le dispositif n’a pas vocation  à se substituer à une hospitalisation qui serait nécessaire. La situation administrative de la personne ne peut être un refus d’admission. Le non-respect du contrat de séjour et des conditions d’accueil entraîne une sortie du dispositif. En outre, l’établissement accepte les animaux.

La durée du séjour est illimitée. Elle est adaptée à la situation sanitaire et sociale de la personne et permet la reconstruction de son projet individualisé.

 

Le Pont, une association engagée dans la lutte contre l’exclusion

 

L’association Le Pont qui développe ce projet, est engagée dans la lutte contre l’exclusion sur l’ensemble de la Saône-et-Loire comme l’a rappelé son Président. Il a rappelé que les salariés de l’association ne sont pas des agents publics, même si la structure est financée par des crédits de l’État dont l’ARS.

 

L’association travaille sur des questions de pauvreté. Ce sont ainsi 10 000 personnes qui ont été accompagnées l’an dernier. L’association compte 250 salariés sur le département.

L’association travaille ainsi à fournir un hébergement, un logement, de sorte que les personnes dans la misère puissent avoir un toit. Elle est aussi positionnée au niveau de l’économie et de l’emploi et accompagne les demandeurs d’asiles et toute personne dans l’accès à ses droits.

 

Le département de Saône-et-Loire finance une partie de l’accompagnement sur le logement et la santé. 5 personnes sont dédiées à l’accompagnement des personnes sur des problématiques de santé. Sur le département ce sont 3028 personnes qui ont été ainsi identifiées l’an dernier. Le suivi proposé par l’association peut durer de 6 à 12 mois. Le Pont propose aussi des lits haltes soin santé qui constituent des modalités d’accueil temporaire de majeurs malades ne nécessitant pas une prise en charge constante (6 places au Creusot et 4 places à Mâcon).

 

Enfin cette année, l’association met en place le dispositif LAM avec l’ouverture de son établissement médico-social à Montceau-les-Mines à destination des personnes en situation de grande précarité.

 

Ainsi comme l’a précisé sa directrice, les soignants auront à travailler sur le projet social de la personne tout en l’accompagnant médicalement.

 

Les représentants de l’association ont rappelé les nombreuses raisons qui peuvent expliquer qu’une personne se retrouve en situation de précarité : perte de travail, de contacts avec la famille etc.

 

L’établissement qui commencera par accueillir environ 16 personnes, pourra recevoir jusqu’à 20 personnes après la fin des travaux. C’est le premier du genre en Bourgogne Franche Comté et celui qui sera référent sur cette mission pour l’ARS. Un autre projet pourrait voir le jour dans la Région mais avec des capacités d’accueil bien plus faibles et surtout bien plus tard.

 

1,4 millions d’euros de budget annuel

 

L’hôpital de Montceau-les-Mines va donc héberger le nouvel établissement qui sera son locataire. Cet établissement médico-social va apporter de l’activité supplémentaire à l’hôpital de Montceau-les-Mines : au niveau des cuisines, du laboratoire ou de la diététicienne par exemple.

 

Il comprendra des chambres individuelles comprenant chacune une salle de bain et une télévision. Au cours de son séjour la personne accueillie participera à des ateliers collectifs thématiques ou individuels.

 

Toute personne admise dans le dispositif participera à hauteur de 20 % de ses revenus.

 

Pour Alexandre Leroux, Directeur du centre hospitalier Jean Bouveri, l’hôpital n’a pas toutes les solutions et ce nouvel établissement vient compléter l’offre et proposer une offre médico-sociale totale qui fait sens.

 

C’est donc un premier projet positif qui se concrétise pour l’hôpital Jean Bouveri qui devrait en voir fleurir de nouveaux dans les tous prochains mois.

 

EM

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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