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jeudi 19 janvier 2012 à 19:51

Avenir de la Fondation Hôtel-Dieu du Creusot

Les hospitaliers "s'invitent" à un congrès de la FEHAP et à l'ARS, à Dijon



Après leur opération « coup de poing » de mardi dernier avec l’occupation des voies du TGV à Montchanin, les hospitaliers de l’Hôtel-Dieu du Creusot se sont encore faits entendre, ce jeudi, mais à Dijon cette fois.





Comme l’avait prévu les syndicats : FO, CGT, CFDT et CFE-CGC, une cinquantaine de salariés de l’établissement se sont rendus en bus dans la capitale bourguignonne où se tenait un congrès de la FEHAP (Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne) à laquelle appartient l’Hôtel-Dieu. Là, ils ont trouvé des forces de l’ordre, mais ont été néanmoins autorisés à rentrer dans la salle où se tenait la réunion.





Yves-Jean Dupuis


Une réunion à laquelle participait Yves-Jean Dupuis, le directeur général de la FEHAP, et où était attendue Mme Cavalier, directrice de l’Agence Régionale de Santé. Le premier était là et a écouté les représentants des organisations syndicales (lire leur message c-dessous), pris note de leur rejet du plan « Métais » et a même, selon Murat Berberoglu (FO), avoué qu’il s’était lui-même opposé au projet de reprise de la fondation. Un responsable qui a également annoncé qu’il suivait ce dossier depuis 2009, en relation avec Pierre Muller, à l’époque membre de la direction régionale de la FEHAP. Pour M. Dupuis, selon notre interlocuteur : « la liquidation judiciaire de l’établissement est inconcevable » tout en assurant les membres de la délégation du soutien de la fédération dans leur combat.





Puisqu’ils étaient à Dijon, ils se sont dits alors qu’il aurait été « bête » de ne pas se rendre à l’ARS pour y rencontrer la directrice : Monique Cavalier mais, étant à Paris, c’est par Didier Jaffre, directeur de l’offre de soins et de l’autonomie, qu’ils ont été reçus. Du moins une délégation d’une dizaine de personnes, les autres salariés étant bloqués à l’extérieur par les forces de l’ordre. Toujours selon M. Berberoglu, leur interlocuteur a avoué que l’ARS n’avait pas reçu le rapport de la mission « Métais ». L’adjoint de Mme Cavalier aurait par contre affirmé que le plan de continuation devait être étudié, a confirmé le versement de 3 millions d’euros à l’Hôtel-Dieu et assuré que des rencontres auraient lieu pour « rendre plus juste, plus équitable », le « plan Métais ».





Didier Jaffre


A l’issue de cette discussion, qui a duré une heure et demie, les salariés ont donc pris le chemin du retour !


L’avenir ? On devrait en savoir plus aux alentours du 30 ou 31 janvier prochain, période à laquelle une rencontre pourrait avoir lieu avec Annick Durrieur, directrice par intérim du SIH de Montceau-les-Mines.


A suivre…



Cela étant, voici le texte que les représentants syndicaux ont lu au congrès de la FEHAP :



« Madame la directrice de l’Agence Régionale de Santé,
Monsieur le Directeur général de la FEHAP
Nous vous remercions de nous laisser la parole un court instant  lors de cette journée de réunion.
Par ma voix, s’expriment les 4 centrales syndicales de la Fondation Hôtel-Dieu du Creusot ainsi que l’ensemble de ses salariés.
Nous aurions préféré être au chevet de nos patients  et travailler dans une ambiance sereine mais la gravité de la situation actuelle de la Fondation Hôtel-Dieu ne nous  le permet pas    .
En effet, une seule offre de reprise  par l’Association Montcellienne ST-Exupéry  est connue à ce jour, offre rédigée par Mr Métais, administrateur provisoire du Syndicat Inter-Hospitalier de Montceau les mines. Ce projet ne tient pas compte des besoins sanitaires de la ville du Creusot, il ne propose pas une offre de soins complète   à l’ensemble de la population et est inacceptable.

Nous exigeons un projet cohérent :

-un projet cohérent, c’est un projet qui ne fait pas courir de risque à la population, avec possibilité de prise en charge de l’urgence médicale et chirurgicale par le maintien d’un service d’urgence, d’une antenne SMUR et d’un plateau technique solide, avec des médecins et des chirurgiens prêts à faire face  aux situations graves où le pronostic vital est en jeu.

-un projet cohérent, c’est un projet qui ne saborde pas un hôpital qui fait tous les jours la preuve de sa compétence et de son dynamisme (nous sommes le premier établissement chirurgical de Saône et Loire), les services de médecine sont en permanence pleins ; or, il est question de diminuer le nombre de lits de chirurgie.

-un projet cohérent, c’est un projet qui n’abandonne pas les personnes âgées ; on ne peut pas accepter la fermeture de lits de gériatrie à l’heure où nous en avons tant besoin. Il est primordial  de maintenir une unité indépendante sur le site de la Fondation : la gériatrie est une spécialité à part entière et indispensable : une personne âgée ne doit pas être prise en charge ni comme un adulte d’âge moyen, ni comme un enfant.

-un projet cohérent ,c’est bien sur un projet qui ne laisse pas sur le bord de la route des salariés qui n’ont pas démérité et qui font au quotidien preuve de leur compétence, de leur dévouement et de leur humanité au service de la population creusotine et environnante, des salariés qui ne veulent pas être  le volant d’ajustement d’une situation financière qu’ils subissent et n’ont pas provoquée.

Nous exigeons le maintien du nombre de lits de médecine et de gériatrie : notre capacité d’accueil ne doit pas être amputée : les services sont déjà pleins : comment ferons-nous pour prendre en charge nos patients si l’offre de soins diminue ? La population est partout vieillissante et il faut bien y faire face.
Nous exigeons le maintien des lits de chirurgie : Il n’est pas envisageable de tout mélanger : chirurgie lourde, chirurgie ambulatoire et Gastro-entérologie au sein d’une même entité : quel sera le parcours de soins logique et adapté aux patients, avec quelle organisation médicale et paramédicale ?

Nous souhaitons rappeler qu’en 2009, nous avons subit une première restructuration lors de la création du GCS  (Groupement de Coopération Sanitaire) de moyens avec le SIH de Montceau les mines. Le Plan de Retour à l’Equilibre a été lourd de conséquences puisque :
•    Les services doublons (cardiologie, pneumologie, maternité, pédiatrie, chirurgies…) ont été supprimés avec pour effet  une diminution importante du nombre de lits.
•    Les effectifs ont été réduits : 90 postes par établissement soit 180 emplois supprimés

Pour nous, les efforts partagés avec les hospitaliers de Montceau les mines ont été faits et nous n’irons pas au delà ! Pourquoi ?
Les exercices comptables 2011 des 2 établissements sont équilibrés  et les usagers ont retrouvés confiance en leurs hôpitaux de proximité et de qualité.

Le seul bémol, et pas  des moindres, est le déficit cumulé qui a pour origine les reformes hospitalières et plus particulièrement la T2A (Tarification à l’Acte)!

Le projet de Mr Métais ne répond donc qu’a une logique  comptable  qui ne garantit en rien  l’offre de soins ! La région Bourgogne est une région déjà sous-médicalisée, un tel plan ne fera qu’accentuer les choses et créera de nouveaux problèmes : embouteillage de brancards dans les services d’urgence, défaut et retard  de prise en charge des patients, appauvrissement du tissu sanitaire local de proximité.

Face à ce plan d’austérité, le Comité d’Entreprise de la Fondation Hôtel-Dieu le Creusot a demandé l’étude d’un plan de continuation répondant aux besoins réels de la population et dont la faisabilité ne dépend que du principal créancier : L’ETAT.

•    Nous regrettons les tergiversations de L’ARS qui préfère envoyer des courriers plutôt que venir et s’expliquer sur la position de l’Etat.
•    Nous regrettons l’absence de dialogue avec le repreneur : incapable de répondre aux questions portant sur son offre de reprise.
•    Nous regrettons  que la nouvelle directrice du Syndicat inter-hospitalier de Montceau les mines, ainsi que les administrateurs provisoires devant l’épauler lors de sa prise de fonction n’aient pas eu le courage de venir nous rencontrer comme cela était prévu hier : est-ce de l’impolitesse ? Est-ce du mépris d’un repreneur face à une structure voisine en difficulté ? Une visite de courtoisie aurait très bien pu être maintenue, nous comprenons qu’elle ne puisse pas avoir pu prendre connaissance du dossier en 48 heures.
•    Nous regrettons l’immobilisme de la FEHAP qui devrait soutenir ses établissements en difficultés.

Dans l’immédiat, nous demandons :
•    Une rencontre avec Mme Cavalier
•    De connaitre la position de la Fehap

Réclamons :
•    l’engagement de l’état quant à la reprise de la dette de la Fondation, établissement de santé reconnu d’utilité publique  et participant au service public.
•    Le maintien de tous les emplois
•    Le maintien d’une offre de soins de qualité et de proximité

Condamnons :
•    Le démantèlement de la fondation Hôtel-Dieu Le Creusot au travers le projet dit Métais
•    La dénonciation partielle de la Convention Collective National 51
« .






Un commentaire sur “Avenir de la Fondation Hôtel-Dieu du Creusot”

  1. Figueras dit :

    Il faudrait déja savoir qui gouverne,dans cette pétaudière ! On n’a que du provisoire ou de l’intérimaire…Et pourquoi pas étendre le Syndicat Interhospîtalier Montceau (dont l’acte de décès était pourtant programmé) à la Fondation Hotel Dieu, en mettant en commun l’équipe de direction, pour commencer.ça s’est vu,dans le passé, entre Saint Exupéry et Jean Bouveri, et ça a plutot bien fonctionné, non ?
    C’est comme à plaisir qu’on divise les deux cités voisines en parlant d’un dominant repreneur et d’un obligé ayant quelque peu démérité !