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vendredi 24 avril 2020 à 06:34

Covid-19 : le Dr Del Bano appelle à se concentrer sur le traitement du virus

  Et dénonce une course aux publications scientifiques





Ce mercredi matin, plusieurs journaux présentaient les travaux de scientifiques portant sur de possibles effets de la nicotine face au coronavirus.

Jean-Pierre Changeux, spécialiste de ce qu’on appelle les récepteurs nicotiniques, suggère que la nicotine pourrait empêcher le virus de se fixer, de pénétrer dans les cellules : elle interdirait ainsi sa propagation et constituerait un frein au développement de la maladie, ce qui finalement expliquerait cette sous-représentation des fumeurs parmi les patients testés positifs.

 

Dans ce contexte, la veille le Dr Del Bano co-fondateur du site Le-guide-sante.org présentait la cartographie d’un déconfinement possible dès le 11 mai à partir de différents indicateurs en s’appuyant sur les données de l’Académie de Médecine.

 

Contacté par Montceau-News, il appelle déjà au bon sens populaire dans la gestion de la crise sanitaire.

 

Il rappelle que la cartographie proposée qui devrait fonctionner de nouveau ce jour après un dysfonctionnement hier du fait d’un trop grand nombre de visites du site, s’appuie sur le taux de décroissance de l’épidémie et le taux de désaturation des services de réanimation.

 

Un confinement pour éviter la saturation des hôpitaux

 

Le confinement avait du sens selon lui parce que les hôpitaux étaient saturés. « C’était la crainte de l’État, des Etats. Il fallait éviter une situation qui mènerait à devoir faire un tri. Et sur quelle base fait-on un tri ? C’est dur. C’est horrible. » a-t-il indiqué.

Avant de poursuivre : « Le vrai problème, c’est le déconfinement. Il va y avoir une vraie prise de risque. Déconfiner la France en une fois, c’est aller au suicide » dit-il. Avant de poursuivre : « Il ne faut pas faire un déconfinement pour faire plaisir aux uns et aux autres. »

 

D’où l’idée du Dr Del Bano de présenter l’hypothèse d’un déconfinement par région/département. Pour réaliser une telle cartographie, il a pu s’appuyer sur le travail statistique de l’État dont il dit qu’il est exemplaire contrairement à d’autres pays européens.

 

Ancien directeur d’un hôpital privé et spécialiste des maladies infectieuses, le Dr Del Bano a exprimé tout son respect au personnel des services de réanimation dont il explique qu’il s’agit de la spécialité la plus dure en terme de stress.

 

Une deuxième vague du virus

 

Selon lui, le déconfinement aurait pour rôle de permettre au personnel de santé de se reposer. Toutefois il indique que certaines personnes devront quelles que soient les décisions prises, rester confinées. Pour lui, il faudra – dans l’hypothèse d’un déconfinement par département – que les départements soient circonscrits. « Il faudra mettre des frontières ».

Mais ce qui l’inquiète, c’est la deuxième vague de la pandémie. Et il appelle les élus à prendre des décisions et leurs responsabilités.

 

En rappelant aussi que le déconfinement doit se faire avec beaucoup de bon sens : la distanciation physique doit être maintenue. Mais il faudra travailler sur l’immunité. C’est important selon le médecin. Et de rappeler en l’état actuel de la recherche sur le virus que personne ne sait à l’heure actuelle si les personnes ayant contractées le covid sont immunisées.

 

Le traitement du virus suivant la méthode du Professeur Raoult

 

Le Dr Del Bano connaît les travaux du Professeur Raoult, sous les projecteurs depuis plusieurs semaines à présent pour sa proposition de traitement du virus avec l’hydroxychloroquine, avec ou sans azithromycine, un antibiotique.

S’il reconnaît aujourd’hui être plutôt favorable aux travaux et au traitement du professeur, il encourage les médecins à se concentrer aujourd’hui sur les traitements plutôt que sur un vaccin derrière lequel il voit les intérêts des industries pharmaceutiques mais pas ceux des français. Un vaccin stable et sûr ne pourrait pas être disponible dans 18 mois.

 

Les efforts doivent donc se concentrer aujourd’hui sur les traitements. « Il y a plusieurs pistes aujourd’hui. Mettez les conflits d’intérêts de côté. » clame-t-il, avant d’indiquer concernant le protocole du professeur Raoult qu’il manque d’intérêt pour les industries pharmaceutiques. « Cela ne leur rapportera rien ».

 

Pourtant en Afrique, les travaux de Raoult intéressent et sont déjà intégrés dans une réflexion plus globale pour combattre le virus.

 

Voir ici le descriptif complet des mesures prises/requises par les États africains : http://www.africain.info/gestion-africaine-de-l-epidemie-de-coronavirus-covid-19

 

Comme le rappelle l’auteur de l’article et l’a souligné le Dr Del Bano au cours de notre entretien, les africains sont habitués malheureusement aux pandémies. Point d’affolement donc mais la prise en compte de la dimension sociale et culturelle dans l’hypothèse d’un confinement de la population qui ne peut pas être individuel. Et surtout, les pays africains montrent une capacité importante à réfléchir en termes de traitement et d’efficacité de celui-ci. Ils ont déjà adopté le traitement proposé par le professeur Raoult. Et ils pensent déjà au test généralisé : « Le virus ne se propage pas. Ce sont les individus qui le diffusent. Nous avons donc une responsabilité de penser au confinement zonal et au test généralisé dans les foyers d’épidémie pour assurer la protection de tous. Ces mesures intelligentes (confinement localisé et test) vont éviter que la phase de « propagation communautaire » se transforme en « propagation nationale ». » indiquent-ils sur le site Africain.info

 

A ce jour, le continent africain est très peu touché par la pandémie et l’article montre que les cas sont plutôt d’origine externe. Autrement dit, la population semble protégée. Par quoi ? La chaleur ? Pas du tout. Ce qui est avancé, c’est l’usage de la chloroquine : « Les Africains consomment régulièrement, et depuis des décennies, la chloroquine et ses dérivés pour combattre le paludisme, notamment dans les zones humides. Ce médicament contre le paludisme avant sa mutation résistante est efficace aujourd’hui contre le coronavirus. »

 

Et de poursuivre : « L’hypothèse que la faible propagation et progression du virus observée actuellement sur le continent est liée à la résistance des corps bourrés de substance antipaludéennes peut être plausible et mérite d’être confirmée ou infirmée par des études épidémiologiques et médicales. Au regard du bilan de l’Afrique, face au Covid-19, on peut même formuler un postulat profond : au-delà de la jeunesse et de la robustesse des populations africaines qui ont traversé des épreuves épidémiologiques graves dans un environnement hostile, il n’y aurait-il-pas aussi le résultat combiné d’une consommation régulière des plantes aromatiques et médicinales pour se soigner et de chloroquine et ses dérivés pour combattre le paludisme. Ce sont des pistes de recherches scientifiques et de décisions politiques à venir. »

 

Ces propos viennent donc étayer les travaux présentés par le Professeur Didier Raoult et le Dr Del Bano qui appelle à se concentrer sur la mise au point d’un traitement et son utilisation au plus vite.

 

Car le Dr Del Bano est clair : « Si on n’a pas de traitement, qu’est-ce qu’on va faire ? » Y-aura-t-il plusieurs vagues épidémiques ? Faudra-t-il attendre que tout le monde ait été touché dans l’espoir que cela immunise toute une population ?

 

Et les récentes découvertes concernant la nicotine ?

 

Interrogé sur l’étude récente portant sur le rôle de la nicotine face au coronavirus, le Dr Del Bano répond : « Je n’ai pas d’avis. C’est trop tôt pour donner son avis. Il y a plein de choses à réfléchir. »

 

Et de déplorer : « Les scientifiques se font la course à la publication. J’ai choisi mon camp : le camp Raoult. J’ai fait 6 mois dans son service. J’ai vu sa puissance de travail. En Europe, il est le numéro 1 en nombre de publications, et le n°7 au monde ». Et de poursuivre : « Il est clivant. C’est dur de travailler avec lui. Tous les membres de son équipe ont une confiance absolue en lui. De l’autre côté, il n’y a aucun consensus. »

 

Et d’ajouter : « Ce que je ne comprends pas, ce qui me gêne, c’est qu’on nous parle de test mais très peu de traitement. Pourquoi on ne nous dit pas qu’on trouvera un traitement ? Un consensus ? Raoult parlait diagnostic, traitement. Il suit une méthodologie où il confine les malades, les personnes contacts, les proches. Les personnes sont traitées puis elles repartent. »

 

Le Dr Del Bano, s’appuyant sur la cartographie réalisée par son site, montre les bons résultats au niveau de la ville de Marseille, qu’il impute au traitement mis en place par Didier Raoult et son équipe.

 

Travailler son immunité pour mieux résister

 

Quelle que soit la date à laquelle la Bourgogne France Comté et le pays dans son intégralité sera déconfiné, le Dr Del Bano rappelle que la meilleure arme contre le virus reste de renforcer son immunité. Le stress a un effet délétère sur les globules blancs.

Le zinc en revanche fonctionne bien. Certains médecins le prescrivent dès lors qu’ils pensent que cela peut être bon pour leurs patients.

 

Et les huiles essentielles ? « Elles font partie de l’arsenal à mettre en place face au Covid ».

 

Et de conclure : « On revient au bon sens populaire. Le respect des mesures barrières fera le succès du déconfinement. Et surtout il ne faut pas laisser confinées les personnes qui ne doivent pas l’être ».

 

Entre prudence et bon sens, le Dr Del Bano appelle chacun à être raisonnable, à prendre soin de soi et les scientifiques à travailler ensemble plutôt qu’à mener une course à la reconnaissance.

Selon lui, l’urgence reste de trouver un traitement plutôt qu’un vaccin. C’est d’après lui la meilleure solution pour réduire l’impact d’une deuxième vague épidémique et surtout éviter un nouveau confinement comme on peut déjà l’observer dans d’autres pays actuellement.

 

EM

 

 

Sources : http://www.africain.info/gestion-africaine-de-l-epidemie-de-coronavirus-covid-19

https://www.le-guide-sante.org/

 

 

 

 

 

 






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