Ce vendredi après-midi, Christophe MAROT, Secrétaire général de la Préfecture de Côte-d’Or, sous-préfet de l’arrondissement de Dijon, et Olivier OBRECHT, Directeur général adjoint de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté, ont tenu une audio-conférence de presse pour faire le point sur la situation de la région Bourgogne-Franche-Comté face à l’épidémie de COVID 19.

Et les indicateurs sanitaires repartent clairement à la hausse dans la Région.

Comme l’a indiqué Olivier Obrecht, la Bourgogne-Franche-Comté n’est pas originale par rapport aux autres régions de France.

 

Deux indicateurs augmentent en Région depuis trois semaines : le taux de positivité des cas. 18 000 tests ont été réalisés cette semaine et 227 tests sont positifs, soit 1,3 % des tests contre 166 tests positifs la semaine précédente avec un nombre similaire de tests. Le taux d’incidence augmente à 8 pour 100 000 habitants. Le directeur général adjoint de l’ARS note ainsi une pente d’augmentation significative.

 

En clair les taux de tests positifs étaient la semaine dernière inférieurs à 1 % dans la Région contre 1,3 % cette semaine, soit une augmentation de près de 50 % selon l’ARS.

 

Des sous-populations davantage concernées par l’augmentation

 

Sans surprise, ce sont les 15-45 ans qui connaissent une forte augmentation du taux de cas positifs, ainsi que les 65-75 ans.

 

Globalement, on note des augmentations de cas positifs dans les différentes tranches d’âge de la population allant de 15 à 45 %.

 

La tension sur le système hospitalier est quant à elle modérée. Il n’y pas vraiment d’augmentation du nombre de personnes hospitalisées mais un point de vigilance car le nombre ne diminue pas.

24 patients étaient hospitalisés la semaine dernière avec 4 personnes en réanimation contre 29 patients hospitalisés cette semaine dont 2 en réanimation.

 

S’agissant du suivi de l’épidémie, la politique de tests continue à se déployer en particulier avec les populations éloignées des soins et en lien notamment avec les communes.

L’ARS est en lien avec les viticulteurs pour la sécurisation des vendanges, lesquelles débuteront la semaine prochaine. Les saisonniers seront testés.

 

Ce sont plus de 400 signalements qui ont été réalisés depuis le début de cette phase de suivi. L’ARS considère qu’à ce stade aucune situation n’est hors de contrôle. On note 8 cas de clusters regroupés et en cours dans la Région, dont 6 clusters familiaux, un cluster professionnel et un cluster en lieu de vacances.

 

Ceux-ci se situent dans le Jura (3), le Doubs (3), en Côte-d’Or (1) et en Haute-Saône (1).

 

Des points de vigilance pour tous

 

Olivier Obrecht a insisté sur le fait que la période estivale et les retrouvailles familiales peuvent être favorables à la propagation du virus. Il insiste aussi sur deux points de vigilance. Le premier concerne la progression du taux de positivité chez les jeunes. Ils sont mois touchés par les formes graves, mais sont des transmetteurs. Deuxième point de vigilance particulier : il y a un relâchement sur l’isolement, la quatorzaine, a indiqué le représentant de l’ARS.

Cela inquiète davantage l’ARS. En effet, la politique de tests se passe bien. Entre 15 000 et 20 000 tests sont réalisés par semaine dans la région. Le tracing se passe bien a indiqué l’ARS. En revanche, c’est la troisième étape, l’isolement, sur laquelle l’ARS soulève des incertitudes.

 

Olivier Obrecht insiste aussi sur les gestes barrières :

– une distance physique minimale d’un mètre entre les personnes,

– l’hygiène des mains

– et le port du masque en lieu clos et lorsque les distances physiques ne peuvent pas être respectées.

 

« On s’efforce de préparer les mesures pour limiter la propagation du virus » Christophe MAROT

 

Du côté de la sous-préfecture de Dijon, on nous indique que le travail se poursuit pour limiter la propagation du virus, après le constat d’une circulation en hausse de celui-ci.

« On s’efforce de préparer les mesures pour limiter la propagation du virus et d’éviter le rebond à la rentrée et d’éviter ainsi un reconfinement fatal à notre économie. » a indiqué Christophe MAROT.

 

Il a poursuivi en indiquant que le conseil scientifique avait défini 4 scénarios, le n°4 étant celui de la perte de contrôle.

 

« On travaille sur ces différents scénarios pour prévenir le rebond de l’épidémie. Nous avons d’ailleurs engagé un travail avec la métropole de Dijon. Les 20 métropoles les plus peuplées nécessitent un contrôle et des mesures spécifiques : sur la problématique du transport, des magasins, des rues piétionnières avec un afflux de population plus important. On a un contrôle plus accentué des forces de l’ordre » a-t-il ajouté.

 

Et de poursuivre sur la perte du respect des mesures barrières : « On va accentuer le respect des mesures barrières : éviter les rassemblements, respecter le port du masque. On a un axe de contrôle renforcé dès ce week-end. »

 

Dijon Métropole représente ainsi 3 millions de touristes à l’année. La gare de Dijon est internationale, nous a-t-on rappelé.

 

Ainsi dès ce samedi, des mesures supplémentaires sont mises en place avec le port du masque obligatoire de 10h à 2h du matin dans les rues piétonnes, l’esplanade de la gare, rue Foch et les marchés de plein air de Dijon. D’autres marchés sont concernés dans la métropole : Chenôve, Longwy, Talant et Quétigny.

 

Autre collectivité concernée, Semur-en-Auxois, où le port du masque est obligatoire dans le cœur historique de la commune. Beaune à ce jour n’est pas concerné par l’arrêté préfectoral, arrêté d’une durée d’un mois.

 

Le sous-préfet de Dijon a indiqué que le travail avec les forces de l’ordre se poursuivait.

 

Les mesures sont applicables dès ce samedi même si les quartiers et les rues concernés ne comporteront pas encore de signalisation. A terme, la signalétique sera mise en place pour avertir les piétons.

Le sous-préfet a prévenu que les forces de l’ordre débuterait d’abord par de la pédagogie avant de verbaliser Seuls ceux ne voulant pas porter de masques seront sanctionnés.

 

Il a rappelé qu’il faut bien porter un masque et non pas un foulard qui est inadapté. Des masques qui sont normés qu’ils soient en tissu, masques chirurgicaux ou des masques FFP2. Si les masques sont mal portés, il y aura aussi un rappel de la manière de le porter.

Olivier Obrecht a d’ailleurs rappelé que l’efficacité du masque repose sur le fait de protéger les voies respiratoires : nez et bouche.

 

Quant aux rassemblements supérieurs à 5000 personnes, ils sont pour l’instant interdits jusqu’au mois d’octobre, sauf si l’organisateur montre sa capacité à faire respecter les consignes sanitaires, a indiqué le sous-préfet de Dijon.

 

Enfin et malgré les fortes chaleurs, les climatisations ne sont pas proscrites si leur entretien est bien réalisé. En revanche, les ventilateurs le sont de par la capacité de dispersion dans l’air des molécules.

 

Un prochain point sur l’évolution de l’épidémie devrait être réalisé avant la rentrée des classes, cette fois-ci en présence de représentants de l’éducation nationale.

 

EM