Arnaud Montebourg au chevet des hôpitaux Creusot-Montceau
La Coalition Solidarité Santé a précise sa position au président du Conseil général
A l’issue de sa rencontre avec M. Arnaud Montebourg, député et président du Conseil général de Saône-et-Loire, la Coalition Solidarité Santé, nous a transmis le texte suivant :
« PRÉAMBULE : « Les propositions avancées par la Coalition Solidarité Santé s’inscrivent dans le cadre des lois actuelles. Il est difficile de spéculer sur une éventuelle alternance politique aux présidentielles de 2012 ainsi qu’aux législatives. Par contre, il est de notre devoir d’être attentifs au programme de chaque candidat et plus particulièrement à la rubrique santé. La Coalition Solidarité Santé appelle de tous ses vœux, conformément à son manifeste, que la loi HPST dite loi Bachelot soit abrogée à terme. Nous souhaitons vivement que chaque candidat à l’élection présidentielle en mai et aux législatives en juin se prononce sur cette revendication pour que les populations puissent porter un jugement de valeur lors de ces deux rendez-vous citoyens. »
Monsieur le Président du Conseil Général,
La Coalition Solidarité Santé vous remercie de votre invitation l’associant ce 13 février 2012 à cette rencontre des représentants des personnels des hôpitaux de Montceau et du Creusot.
Nous sommes particulièrement sensibles à la formulation de votre invitation qui souligne votre attachement – nous vous citons – « au maintien voire à l’amélioration de l’offre de soins sur le territoire départemental ainsi qu’à la pérennité des emplois qui y sont consacrés ».
La Coalition Solidarité Santé qui, comme vous le savez sans doute, regroupe 42 organisations syndicales, associatives et politiques,
souhaite prendre toute la place qui lui revient pour défendre le droit à la santé pour tous et toutes, quelles que soient leurs ressources.
Droit bafoué au plan national par la loi HPST dite loi Bachelot avec en son centre une tarification de l’activité, véritable cancer qui ronge à petit feu tout ce qui a été bâti par nos aînés au profit d’un secteur privé qui a fait de la santé une marchandise comme une autre.
La CSS n’a cessé de rencontrer les représentants institutionnels en charge de près ou de loin de ce dossier complexe qui concerne localement un bassin de population de 120 000 habitants et a réaffirmé à chaque fois :
-sa demande de pérennisation de l’offre de soins actuelle du Centre Hospitalier du Creusot dans le cadre d’un nouvel Etablissement Public de Santé sur les 2 sites qui soit compatible avec les statuts actuels des personnels de J. Bouveri, Saint Exupéry et Hôtel-Dieu.
– l’exigence de la prise en charge par l’Etat des dettes de l’Hôtel-Dieu et de Montceau
– la sécurisation du patrimoine humain et matériel de l’Hôtel Dieu par l’Etat en sa qualité de « Personne morale de droit public » et selon l’obligation constitutionnelle qui est la sienne.
– le maintien et l’amélioration de tous les services et du potentiel humain nécessaire pour assurer l’offre de soins publique de proximité.
– la stabilisation des personnels de santé.
Pour être complet, nous vous renvoyons au texte présenté par la CSS au conseil municipal du Creusot le 9 janvier et au communiqué de presse du 7 février que vous avez reçu par mail. Ce rappel étant fait, nous nous adressons ce jour à l’élu politique ayant des responsabilités à la fois nationales et locales.
– Au plan national, Partagez vous notre orientation comme indiquée dans le paragraphe liminaire et mettrez vous votre énergie à l’obtention de l’abrogation de la loi HPST ?
– Au plan local, qui est celui qui nous occupe plus particulièrement aujourd’hui, comment souhaitez-vous prendre la part qui vous revient dans la défense de l’offre de soin publique et de proximité qui concerne à la fois le SIH de Montceau et l’Hôtel-Dieu, 2 sites complémentaires et éminemment interdépendants en direction de 120 000 habitants ?
Cette notion d’interdépendance entre les 2 sites ne nous semble pas ressortir de façon assez explicite si l’on s’en tient aux multiples propos tenus le 3 février dernier au Creusot. Ces propos, tels que rapportés dans la presse, nous interpellent étant pour le moins « flous » : il est question de collaboration, de cohérence, de complémentarité…et d’équité mais pas de l’hôpital communautaire que nous demandons, avec le soutien de médecins de Montceau et du Creusot. Si l’hôpital communautaire devait faire défaut, nous pensons comme le Dr Riou que de trop nombreux malades seraient abandonnés, incapables qu’ils seraient d’accéder aux soins des cliniques privées.
Le douloureux projet de la Croix Rouge n’a pas permis le débat contradictoire et le plan de continuité semble être sur la même voie.
Nous précisons qu’il n’est aucunement question pour nous de discuter « équité » d’un plan social entre Montceau et l’Hôtel Dieu, mais de combattre toutes les suppressions d’emploi. Ces deux dernières années ont vu suffisamment de suppressions de postes et de chamboulement des services : il faut savoir dire stop. Ce moment est arrivé, la dégradation de l’offre de soins que nous constatons aujourd’hui appelle un sursaut politique. Nous ne nous battons pas pour soigner la finance mais les malades.
Le conseil municipal du 9 janvier au Creusot n’avait pour but que d’ « auditionner » les parties présentes et non d’entamer un débat.
Nous avons vu le résultat de l’absence de débat. Les clivages se sont amplifiés rendant la situation un peu plus absurde qu’elle ne l’était la veille.
Etes-vous prêt, comme nous l’avions suggéré au soir de ce conseil, d’initier une table ronde qui permette le véritable dialogue indispensable entre Montceau et le Creusot avec tous les protagonistes de ce dossier sensible? Vu l’urgence, nous sommes intéressés de connaître vos projets d’interventions – et leur contenu – auprès de l’ARS et du Ministre de la Santé par exemple, sans oublier les Maires du Creusot et de Montceau ?
Nous vous remercions de faire en sorte que la démocratie sanitaire intégrant largement usagers et personnels soit au cœur des préoccupations de ce jour et constitutive des choix d’une politique de santé telle que l’ont voulue nos aînés, il y a plus de 60 ans« .