Autres journaux



vendredi 11 décembre 2020 à 14:35

Un plateau dans la progression du virus dans la Région

Un appel à maintenir les efforts



 



 

Fabien SUDRY, Préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, Préfet de la Côte-d’Or, Jean-François CHANET, Recteur académique de la région Bourgogne-Franche-Comté, Recteur de l’Académie de Besançon, Nathalie ALBERT-MORETTI, Rectrice de l’Académie de Dijon et Pierre PRIBILE, Directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté, ont tenu ce vendredi 11 décembre une audioconférence de presse pour faire le point sur la situation de l’épidémie de COVID19 sur la région Bourgogne-Franche-Comté.

Fabien SUDRY a débuté la conférence de presse pour faire le point sur la situation de l’épidémie de Covid-19.

Depuis 3 semaines, la situation sanitaire s’améliore en France a-t-il indiqué. « Il y a une amélioration significative. Le Premier Ministre a indiqué que la France est le pays d’Europe où la pandémie recule plus. Cela est le résultat des efforts qui sont faits par nos concitoyens qui sont difficiles pour un certain nombre d’entre eux. Quelques indications plus précises : au niveau national nous tournons autour de 10 000 cas par jour. »

Et de poursuivre en communiquant le taux d’incidence au niveau national : 107 pour 100 000 habitants sur l’ensemble du pays. Il est de 150 en Allemagne, 300 en Suisse.

« Si la situation s’améliore, il faut avoir à l’esprit qu’elle est sensible, compliquée et que les objectifs fixés par le Président ne sont pas atteints notamment via les indentifications des nouveaux cas. Sur notre région, la situation est encore plus fragile avec un taux d’incidence de 169 pour 100 000 sur l’ensemble de la Région. La différence reste significative. Le système hospitalier reste très sollicité. Dans ce contexte, la vigilance reste nécessaire, indispensable. » a-t-il poursuivi.

Si le Préfet de Région note une amélioration, il ajoute que la situation reste préoccupante.

 

La mise en place d’un couvre-feu à partir du 15 décembre

 

Le Préfet a poursuivi son propos en rappelant la mise en place d’un couvre-feu à partir du 15 décembre de 20h à 6h du matin. Les déplacements ne sont pas autorisés sauf exceptions et dûment justifiées.

Les établissements recevant du public resteront fermés jusqu’au 9 janvier prochain (horizon de vérification). Les déplacements deviennent possibles entre régions. Le télétravail reste fortement recommandé. Pour la nuit du 24 au 25 décembre, le couvre-feu ne s’appliquera pas. Il faut limiter les regroupements familiaux pendant cette période-là, a-t-il ajouté.

A partir de 20h, cela signifie que toutes les activités seront fermées. Toute activité sera suspendue.

Les commerces sont fermés. On ne circule plus sur la voie publique pendant le couvre-feu.

 

Les enjeux de prévention restent d’actualité. La prévention, ce sont les gestes sanitaires, le télétravail pour limiter les interactions dans les organisations la stratégie des tests et traçages, a souligné le Préfet.

 

Un appel à respecter l’isolement et à le mettre en place rapidement

 

« J’insiste sur l’isolement. Quand on est cas contact, il faut s’isoler. C’est une nécessité pour soi-même et protéger les autres. L’isolement doit être rapide. C’est une nécessité de casser la chaîne de transmission. » a ajouté Fabien SUDRY.

Il a ensuite évoqué la vaccination qui devrait débuter l’année prochaine : « C’est un chantier qui s’ouvre. Nous préparons la vaccination : première phase sans doute en début d’année pour les personnes les plus âgées dans les établissements, en février-mars, l’ouverture de la vaccination, et puis un élargissement au grand public au printemps. »

Et de poursuivre : « Nous attendons un avis sur les premiers vaccins de la part des autorités sanitaires compétentes. »

 

Le vaccin suscite beaucoup d’espoirs pour le Préfet qui a indiqué : « C’est donc une perspective qui s’ouvre pour notre pays et les autres pays du monde. L’enjeu de la vaccination est un enjeu majeur. C’est un acte altruiste de se vacciner, de protéger son entourage. D’ici là il faut tenir, ce virus met à l’épreuve ce que nous sommes : des individus qui vivent en collectivité, autour des principes de la nation. »

 

Une situation meilleure qu’au début du mois de novembre selon l’ARS

 

Pierre Pribile, Directeur Général de l’ARS a ensuite apporté sa lecture de la situation :

« La situation est meilleure que celle qui était la nôtre au début du mois de novembre. Nous sommes sur un plateau très élevé. Ces données ont changé de mode de calcul pour intégrer les nouveaux résultats des nouveaux tests antigéniques. Sur le taux d’incidence au 7 décembre, il est de 180 pour 100 000 habitants taux d’incidence le plus élevé de France. 3 départements sont autour de 200 dont l’Yonne et le Jura. »

Le taux de positivité aux tests est de 8,9% dans notre région contre 6,4% au niveau national.

Le taux le plus élevé de France est la Haute-Savoie.

Pierre Pribile parle d’un très très haut taux de circulation virale : « On retrouve ce plateau dans l’activité hospitalière. Plus de 1700 personnes sont hospitalisées en région. Ce chiffre est plus élevé qu’au pic de la première vague. En réanimation, on note une légère baisse : 194 personnes en réanimation. »

Et de poursuivre : « Dans ce contexte, nous avons dû poursuivre les transferts entre hôpitaux pour éviter les saturations locales : 240 transferts, dont 16 en-dehors de la région. »

Enfin on note une centaine de décès en EHPAD, plus de 130 à l’hôpital. Ceci constitue un rythme élevé selon le Directeur de l’ARS. Entre 100 et 150 personnes meurent dans notre région.

 

Un niveau de circulation du virus qui inquiète

 

Pour Pierre Pribile, ce plateau est très inquiétant car il est très élevé. Ceci fait peser une charge très lourde sur le système de soins. Des professionnels sont soumis à rudes épreuves. En outre, cette haute circulation de virus constitue un nombre important de personnes atteintes qui peuvent conduire à un autre rebond épidémique selon les propos du directeur de l’ARS.

« Il faut donc avoir les bons réflexes de dépistage. Il y a un bon rythme de dépistage. Les capacités sont là. L’isolement même avant d’être positif, dès qu’on ressent les symptômes. C’est très important d’être soi-même vigilant. Encore les gestes d’hygiène en toutes circonstances. » a poursuivi Pierre Pribile.

 

Mise en place d’une charte pour l’isolement ?

 

Le Préfet de Région et le Directeur de l’ARS répondent : « L’isolement et le test sont très importants pour casser la dynamique épidémique. Le gouvernement réfléchit à un isolement plus engageant. Cette charte est en cours d’élaboration. Au moment où la personne se fait tester, elle va prendre connaissance des conditions et consignes lors de son isolement. C’est d’abord pédagogique et ensuite un engagement à le respecter. Quand on se fait tester, c’est qu’on a été identifié cas contact ou qu’on a des symptômes. L’isolement doit commencer avant même le test. »

Et d’ajouter : « Des discussions il y en aura d’autres. Notamment la notion d’isolement n’est pas comprise. On est sur l’idée d’un consentement éclairé. C’est la base de notre pays : la responsabilité de chacun. D’autres pays ont des bases plus coercitives. Le gouvernement a décidé de maintenir l’idée d’un consentement éclairé. ».

 

S’agissant des capacités de réanimation dans la Région Bourgogne-Franche-Comté, le directeur de l’ARS a souhaité rassurer en rappelant les transferts réalisés et le maintien d’une bonne capacité d’accueil pour les personnes atteintes d’autres pathologies d’abord et ensuite pour les personnes qui doivent subir des opérations et auront alors besoin d’un service de réanimation.

Il précisait ce vendredi matin : « On peut encore prendre des personnes. On n’est pas encore en saturation. La persistance de ce long plateau est gênante car il y a des opérations qui sont repoussées de manière plus préoccupante. Il nous faut des lits de réanimation pour ces personnes après leurs opérations, raison pour laquelle nous réalisons des transferts. »

Et de conclure au sujet du personnel soignant : « Les équipes tiennent le coup et sont extrêmement présentes pour faire face. Tout est fait pour maintenir les temps de repos pour le personnel soignant y compris pendant cette période festive. ».

 

EM

 

 



Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.


» Se connecter / S'enregistrer